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Guerre de la drogue à Marseille : émotion face à l'extrême jeunesse des tueurs à gages

Rédigé par Dakarposte le Mardi 8 Octobre 2024 à 01:39 modifié le Mardi 8 Octobre 2024 - 01:58

Le procureur de la République de Marseille a déclaré que la situation dans cette ville de quelque 860 000 habitants avait atteint "un tout autre niveau" et s'est inquiété du fait que les gangs de trafiquants de drogue recrutaient des garçons de plus en plus jeunes.


Guerre de la drogue à Marseille : émotion face à l'extrême jeunesse des tueurs à gages
Une série de meurtres - l'un impliquant un adolescent de 15 ans brûlé vif et l'autre commis par un tueur à gages de 14 ans - a provoqué une forte émotion dans la société à propos de la guerre de la drogue qui sévit dans la deuxième plus grande ville de France.

L'indignation et la sidération ont gagné la France lorsqu'il est apparu que les deux adolescents marseillais avaient été recrutés comme tueurs à gages sur les réseaux sociaux par un membre de 23 ans du gang dit des "New Blacks", détenu dans une prison située dans la ville d'Aix-en-Provence, dans le sud de la France.

Les deux meurtres, commis à seulement deux jours d'intervalle, s'inscrivent dans le cadre d'une guerre acharnée et impitoyable entre deux bandes rivales, la DZ Mafia et les New Blacks.

Les gangs rivaux sont engagés dans une guerre de territoire pour un lieu de trafic de drogue situé dans le 3e arrondissement de Marseille.

Les cités nord de la ville balnéaire ont la réputation d'être dangereux, faisant régulièrement la une des journaux nationaux pour des affaires de drogue et des meurtres.

L'un d'eux lardé de 50 coups, l'autre abat un chauffeur VTC
Le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, a déclaré dimanche lors d'une conférence de presse qu'une fois recruté par le détenu, l'adolescent de 15 ans avait été chargé de mettre le feu à la porte d'entrée d'un dealer rival en échange d'une somme de 2 000 euros.

Alors qu'il s'apprêtait à passer à l'acte, l'adolescent de 15 ans a été abordé par des membres de gangs rivaux, qui l'ont fouillé et ont trouvé une arme.


En réponse, l'adolescent a été « lardé de 50 coups de couteau » et emmené à la cité de Fonscolombes, où, selon les résultats de l'autopsie, "il a été brûlé vif", a déclaré M. Bessone.

Le détenu qui avait recruté le garçon n'en est pas resté là.

Il a recruté un autre adolescent, toujours sur les médias sociaux. Cette fois, il s'agit d'un adolescent de 14 ans, à qui il a proposé une somme de 50 000 euros pour assassiner un membre d'un gang rival.

L'adolescent - qui était déjà connu de la police - est pris en charge par les services sociaux depuis l'âge de neuf ans. Acceptant le travail et accompagné d'un ami, il a commandé un véhicule Bolt pour se rendre dans le quartier Félix Pyat, où se trouvait sa cible.


Arrivé à destination, l'adolescent a demandé au chauffeur de taxi de 36 ans, identifié comme Nessim Ramdane, d'attendre le couple dans la voiture. Lorsque Ramdane a refusé, l'adolescent de 14 ans lui a tiré une balle dans la nuque, le tuant sur le coup.

Selon M. Bessone, c'est le détenu lui-même - le "commanditaire" - qui a appelé la police pour signaler l'endroit où se trouvait le garçon. Le jeune avait fui pour se cacher et a admis le meurtre après avoir été appréhendé, mais a prétendu qu'il s'agissait d'un accident. Le détenu à l'origine du recrutement a comparu devant un juge dimanche et a été inculpé dans cette affaire.

Le procureur général a depuis annoncé l'ouverture de plusieurs enquêtes sur ces deux affaires, retenant la qualification de "meurtre en bande organisée" pour l'adolescent de 15 ans brûlé vif.

Pour la mort de Nessim Ramdane, 36 ans, l'enquête portera sur "l'association de malfaiteurs en vue de commettre un crime" et "le meurtre avec préméditation en bande organisée".


Des garçons recrutés sur les réseaux sociaux
M. Bessone a déclaré que la situation dans cette ville de quelque 860 000 habitants avait atteint "un tout autre niveau" et s'est dit préoccupé par le fait que des garçons étaient recrutés à un si jeune âge.

Le procureur de la République de Marseille a parlé de la violence croissante dans la ville à Euronews en mars, mettant en garde contre une nouvelle escalade causée par ce qu'il a déclaré être "de l'argent qui circule, corrompt et tue".

Par le biais de publicités sur les médias sociaux, tels que Snapchat, les dealers ciblent les jeunes vulnérables à la recherche d'argent rapide.

Les décès liés à la drogue à Marseille ont atteint un niveau record l'année dernière, avec 49 meurtres. Toutefois, la situation semble s'être améliorée lorsque les chiffres ont révélé que le nombre de décès liés à la drogue avait été divisé par trois pour la période allant de janvier à septembre 2024, par rapport à l'année précédente.

Pourtant, il ne s'agit pas d'une solution miracle, car les hommes politiques français ont passé des décennies à se battre sur la manière de gérer cette situation, tandis que de nombreux habitants accusent les autorités de les avoir laissés pour compte.

Le marché français du trafic de drogue rapporte actuellement 3 milliards d'euros par an. Un point de deal peut rapporter entre 25 et 90 000 euros en une seule journée, tandis que cinq à dix points de vente sont démantelés chaque jour dans la seule ville de Marseille.

L'année dernière, les autorités françaises ont saisi 7 tonnes de cannabis, 21 millions d'euros d'avoirs criminels et 107 fusils d'assaut dans la région de la deuxième ville de France.







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