DETOURNEMENTS DE DENIERS PUBLICS, DETTES IMPAYES, SALAIRE INCROYABLE
La gestion gabegique de Mounirou Sy mise à nu…
Mounirou Sy n’envie en rien les ministres qui sont souvent épinglés dans les rapports de la Cour des comptes. En effet, Ngoné Ndour qui a pris fonction officiellement, le 4 janvier, a sorti les cafards hors normes de la gestion de Mounirou Sy au Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda) devenu Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav).
Mounirou Sy ne va pas être content. Il a été épinglé et sa gestion du Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda) vilipendée hier lors de la conférence de presse de la Société sénégalaise des droits d’auteur et de droits voisins (Sodav). En conférence de presse, la Pca de la Sodav Ngoné Ndour et son trésorier général ont dépeint un tableau très sombre de la gestion de Mounirou Sy, qui pourtant avait affirmé laisser beaucoup d’argent dans les caisses du Bsda pour servir de fonds de roulement pour la Sodav. Que nenni !
«Le jour de notre passation avec Mounirou Sy, il a affirmé que le Bsda avait dans ses comptes bancaires la somme de 42.216.262 F Cfa. Mais nous avons hérité d’une maison sans sou», dément Ngoné Ndour. Cette dernière balance : «ce que nous avons trouvé réellement, c’est que de cette somme, il fallait défalquer 17 millions qui représentent la masse salariale, sans compter les charges fixes, en plus des chèques non payés. Donc, nous avons rien trouvé dans les 9 comptes bancaires du Bsda. Raison pour laquelle on n’a pas pu faire des répartitions pour les ayants droit».
Forte de ce constat, la nouvelle équipe qui compose la Sodav a commandité un audit. «Nous n’avons pas trouvé de commissaire aux comptes encore moins un manuel de procédure, donc nous ne pouvions que faire un bilan de la gestion de Mounirou Sy pour en savoir un peu plus», ajoute Ngoné Ndour. Qui poursuit : «quand j’ai su que des sociétés nous doivent 1.051.413.171 F Cfa, j’ai compris pourquoi les artistes étaient pauvres».
RTS, TFM, 2sTv, FESMAN : de mauvais payeurs
C’est le nouveau trésorier général de la Sodav, Matar Diouf, qui s’est chargé de faire un résumé des chiffres graves de la gestion de Mounirou Sy. «La Rts doit 135 millions. TFM, Walf, 2sTv ils nous doivent 221.155.415 F Cfa», confie d’entrée Matar Diouf. Et d’enchainer avec les radios communautaires qui, selon le trésorier général, devront payer à la Sodav 36.941.700 F Cfa.
«Les usagers douteux à savoir les bars et restaurants doivent à la Sodav 92.952.635 F Cfa», soutient-il. Autre facture impayée qui va certainement renflouer les caisses de la Sodav si jamais elle est recouvrée, c’est celle du Fesman. En effet, 6 ans après le Festival mondial des arts nègres, les dettes de l’Etat envers les entreprises publiques ou privées sont toujours d’actualité. «Le Fesman nous doit 200 millions. Si l’Etat paye cette dette, nous pourrons avancer sur les répartitions pour les ayants droits», renseigne M. Diouf.
Mounirou prête 238 millions aux ayants droit et 82 millions à son personnel
Dans le monde du Bsda, il y a ce que l’on appelle une répartition, c’est-à-dire le dispatching de ce qui est dû aux artistes, aux interprètes, aux producteurs…. Seulement, l’audit commandité par l’équipe de Ngoné Ndour a décelé des cafards dans les chaussettes de Mounirou Sy. «L’ancienne équipe s’est endettée comme ce n’est pas possible, sans qu’on le leur demande et sans justificatif.
Pour être clair, il y a un fonds social alloué aux ayants droit qui peuvent, s’ils le désirent, demander des avances sur les répartitions. Mais, à notre grande surprise, ces avances qui sont actées par Mounirou Sy sont de l’ordre 238.631.563 F Cfa. Ce qui veut dire que les gens pouvaient bénéficier de plusieurs prêts sans qu’on leur demande de payer», explique le Trésorier général.
Pis, poursuit-il, «l’ancien Directeur du Bsda a prêté 82 millions de F Cfa à son personnel. Nous leur avons demandé de rembourser et à ce jour, la dette est de 75.747.472 F Cfa». L’assistance composée des ayants droit ne pouvait y croire, surtout quand Mactar Diouf explique que dans le monde, les frais de gestion d’une entreprise sont plafonnés à 35%, mais pour le Bsda, ce taux est de 70%, c’est-à-dire le double de ce qui est convenu.
Mounirou Sy se fixe un salaire de 4 millions
Il s’ensuit le cas personnel de Mounirou Sy. Ce dernier s’est certainement pris pour un ministre d’Etat, avec le salaire qu’il s’est fixé lui-même de façon autocratique. «Il a multiplié par trois son salaire. Il recevait ainsi 4 millions par mois, sans compter la voiture, les 300 litres de carburant par mois et les 150.000 F Cfa de crédit par mois aussi», dit-il.
Cette page personnelle sur Mounirou Sy fermée, une autre s’ouvre. En effet les ayants droit du défunt Bsda ont failli travailler sans avoir de pension de retraite. «Ce qui est convenu dans la gestion du Bsda, c’est qu’un taux de 5% est prélevé sur les répartitions pour la cotisation à l’Ipres et 5% encore pour les impôts». Seulement, rien de cela n’a été appliqué. Le Bsda a toujours prélevé les taux requis pour l’Ipres et les impôts, mais n’a jamais reverser cela. «Nous nous sommes rendu compte que le Bsda doit au Fisc 106.183.952 F Cfa et 41.136.650 F Cfa à l’Ipres», a fait savoir Mactar Diouf.
Pour finir, Mounirou Sy organisait souvent des réunions mensuelles du Conseil d’administration et chaque membre recevait 50.000 francs comme jetons de présence.
Samba THIAM
La gestion gabegique de Mounirou Sy mise à nu…
Mounirou Sy n’envie en rien les ministres qui sont souvent épinglés dans les rapports de la Cour des comptes. En effet, Ngoné Ndour qui a pris fonction officiellement, le 4 janvier, a sorti les cafards hors normes de la gestion de Mounirou Sy au Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda) devenu Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav).
Mounirou Sy ne va pas être content. Il a été épinglé et sa gestion du Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda) vilipendée hier lors de la conférence de presse de la Société sénégalaise des droits d’auteur et de droits voisins (Sodav). En conférence de presse, la Pca de la Sodav Ngoné Ndour et son trésorier général ont dépeint un tableau très sombre de la gestion de Mounirou Sy, qui pourtant avait affirmé laisser beaucoup d’argent dans les caisses du Bsda pour servir de fonds de roulement pour la Sodav. Que nenni !
«Le jour de notre passation avec Mounirou Sy, il a affirmé que le Bsda avait dans ses comptes bancaires la somme de 42.216.262 F Cfa. Mais nous avons hérité d’une maison sans sou», dément Ngoné Ndour. Cette dernière balance : «ce que nous avons trouvé réellement, c’est que de cette somme, il fallait défalquer 17 millions qui représentent la masse salariale, sans compter les charges fixes, en plus des chèques non payés. Donc, nous avons rien trouvé dans les 9 comptes bancaires du Bsda. Raison pour laquelle on n’a pas pu faire des répartitions pour les ayants droit».
Forte de ce constat, la nouvelle équipe qui compose la Sodav a commandité un audit. «Nous n’avons pas trouvé de commissaire aux comptes encore moins un manuel de procédure, donc nous ne pouvions que faire un bilan de la gestion de Mounirou Sy pour en savoir un peu plus», ajoute Ngoné Ndour. Qui poursuit : «quand j’ai su que des sociétés nous doivent 1.051.413.171 F Cfa, j’ai compris pourquoi les artistes étaient pauvres».
RTS, TFM, 2sTv, FESMAN : de mauvais payeurs
C’est le nouveau trésorier général de la Sodav, Matar Diouf, qui s’est chargé de faire un résumé des chiffres graves de la gestion de Mounirou Sy. «La Rts doit 135 millions. TFM, Walf, 2sTv ils nous doivent 221.155.415 F Cfa», confie d’entrée Matar Diouf. Et d’enchainer avec les radios communautaires qui, selon le trésorier général, devront payer à la Sodav 36.941.700 F Cfa.
«Les usagers douteux à savoir les bars et restaurants doivent à la Sodav 92.952.635 F Cfa», soutient-il. Autre facture impayée qui va certainement renflouer les caisses de la Sodav si jamais elle est recouvrée, c’est celle du Fesman. En effet, 6 ans après le Festival mondial des arts nègres, les dettes de l’Etat envers les entreprises publiques ou privées sont toujours d’actualité. «Le Fesman nous doit 200 millions. Si l’Etat paye cette dette, nous pourrons avancer sur les répartitions pour les ayants droits», renseigne M. Diouf.
Mounirou prête 238 millions aux ayants droit et 82 millions à son personnel
Dans le monde du Bsda, il y a ce que l’on appelle une répartition, c’est-à-dire le dispatching de ce qui est dû aux artistes, aux interprètes, aux producteurs…. Seulement, l’audit commandité par l’équipe de Ngoné Ndour a décelé des cafards dans les chaussettes de Mounirou Sy. «L’ancienne équipe s’est endettée comme ce n’est pas possible, sans qu’on le leur demande et sans justificatif.
Pour être clair, il y a un fonds social alloué aux ayants droit qui peuvent, s’ils le désirent, demander des avances sur les répartitions. Mais, à notre grande surprise, ces avances qui sont actées par Mounirou Sy sont de l’ordre 238.631.563 F Cfa. Ce qui veut dire que les gens pouvaient bénéficier de plusieurs prêts sans qu’on leur demande de payer», explique le Trésorier général.
Pis, poursuit-il, «l’ancien Directeur du Bsda a prêté 82 millions de F Cfa à son personnel. Nous leur avons demandé de rembourser et à ce jour, la dette est de 75.747.472 F Cfa». L’assistance composée des ayants droit ne pouvait y croire, surtout quand Mactar Diouf explique que dans le monde, les frais de gestion d’une entreprise sont plafonnés à 35%, mais pour le Bsda, ce taux est de 70%, c’est-à-dire le double de ce qui est convenu.
Mounirou Sy se fixe un salaire de 4 millions
Il s’ensuit le cas personnel de Mounirou Sy. Ce dernier s’est certainement pris pour un ministre d’Etat, avec le salaire qu’il s’est fixé lui-même de façon autocratique. «Il a multiplié par trois son salaire. Il recevait ainsi 4 millions par mois, sans compter la voiture, les 300 litres de carburant par mois et les 150.000 F Cfa de crédit par mois aussi», dit-il.
Cette page personnelle sur Mounirou Sy fermée, une autre s’ouvre. En effet les ayants droit du défunt Bsda ont failli travailler sans avoir de pension de retraite. «Ce qui est convenu dans la gestion du Bsda, c’est qu’un taux de 5% est prélevé sur les répartitions pour la cotisation à l’Ipres et 5% encore pour les impôts». Seulement, rien de cela n’a été appliqué. Le Bsda a toujours prélevé les taux requis pour l’Ipres et les impôts, mais n’a jamais reverser cela. «Nous nous sommes rendu compte que le Bsda doit au Fisc 106.183.952 F Cfa et 41.136.650 F Cfa à l’Ipres», a fait savoir Mactar Diouf.
Pour finir, Mounirou Sy organisait souvent des réunions mensuelles du Conseil d’administration et chaque membre recevait 50.000 francs comme jetons de présence.
Samba THIAM