Le colonel à la retraite Ousmane Ndoye fut le commandant du corps expéditionnaire sénégalais qui a contribué, en 1978, à déloger les rebelles katangais de Kolwezi au Zaïre (actuelle Rd Congo). Il estime qu’à l’heure actuelle, il est difficile d’envisager une stratégie pour pousser le Président sortant gambien à accepter sa défaite.
« À l’instant où je vous parle, la solution n’est ni politique ni militaire puisqu’on ne connaît pas les intentions de Yaya Jammeh », prévient-il.
Cependant, Ousmane Ndoye recommande à la communauté internationale d’« envisager toutes les mesures nécessaires pour ne pas se faire surprendre ». D’autant que, estime-t-il, « militairement parlant, quels que soient les moyens de défense dont Yaya Jammeh dispose, une solution militaire peut facilement faire plier son régime. Même un corps expéditionnaire ou une force territoriale peut facilement rétablir l’ordre constitutionnel en Gambie ».
« Mais attention ! s’exclame le colonel Ndoye. Aucune guerre ou opération ne peut se gagner sans l’appui, le soutien et la solidarité de la communauté internationale. »
Un avis qui vaut avertissement pour le Sénégal que d’aucuns poussent à intervenir militairement en Gambie et qui aurait placé des éléments de ses forces spéciales à Toubacouta, près de la frontière avec la Gambie.
Dans tous les cas Ousmane Ndoye la désigne la communauté internationale comme responsable de la crise gambienne. Il dit : « Si nous sommes arrivés à cette malheureuse situation, c’est parce (qu’elle) a failli quelque part, pour avoir laissé le Président Jammeh régner sans partage pendant 22 ans. Vingt-deux ans durant, personne ne s’intéressait à la Gambie du dictateur Yaya Jammeh. Un pays qui s’est démarqué du monde pour mieux se faire oublier et s’isoler. »
Photo archive du Colonel Ousmane Ndoye alias "Ndoye Mbao"
(Source : Le Témoin)