Chargé de défendre le pouvoir et de riposter aux attaques des députés de l’opposition, le président du groupe parlementaire de la majorité prend la parole en dernière position pour démonter un à un les arguments et les attaques de l’opposition. C’est dire que le successeur de Moustapha Diakhaté à la tête du groupe parlementaire de la coalition Benno Bokk Yaakaar a du pain sur la planche. Un nom circule avec insistance pour remplacer Moustapha Diakhaté qui n’a pas voulu briguer un second mandat parlementaire. Il s’agit de Pape Birahim Touré, tête de liste départementale de la coalition Benno bokk Yaakaar à Fatick. Originaire de Diakhaw au cœur du Sine, celui qui fut le vice-président du groupe parlementaire de la majorité est un homme du sérail.
Un homme politique qui maitrise les rouages de l’Assemblée nationale. Discret, mais très déterminé et d’une sérénité à toute épreuve, ce compagnon de la première heure de Macky Sall devrait être à la hauteur. Il devrait sans peine croiser le verbe avec les députés les plus hostiles au pouvoir, la frange la plus hostile de l’opposition parlementaire.
La douzième législature finissante a connu de fortes têtes et de «grandes gueules» Barthélémy Dias et El Hadj Diouf, deux députés qui n’ont pas été réélus mais qui ont fait voir de toutes les couleurs à Moustapha Niasse, le président sortant de l’Assemblée nationale. Durant cinq ans, ils lui ont mené la vie dure. A plusieurs reprises ils l’ont fait sortir de ses gonds.
La treizième législature qui va certainement siéger après la Tabaski sera la plus critique envers le pouvoir, eu égard au rejet des résultats du scrutin par toutes les coalitions de l’opposition et au climat politique tendu.
En outre, cette législature va compter dans ses rangs des hommes et des femmes expérimentés, comme Pape Diop, ancien président de l’Assemblée nationale et ancien président du Sénat. Le fondateur de Bokk Gis Gis a reçu en effet l’aval de sa formation politique pour siéger à l’Assemblée nationale. Khalifa Sall, le maire de Dakar en prison devrait lui aussi siéger si et seulement si, il n’est pas empêché par la justice.
La prochaine Assemblée nationale compte également des parlementaires «frustrés» par Macky Sall mais réhabilités par le peuple à l’issue des élections législatives du 30 juillet dernier. C’est le cas par exemple d’Ousmane Sonko exclu de la Fonction publique pour ces critiques acerbes envers le pouvoir, de Nando Seck policier radié par Abdou Diouf et élu député sous la bannière de la coalition Wattu Sénégal et enfin Ibrahima Abou Ngueth limogé de son poste de directeur de la Construction au ministère de l’Habitat pour avoir présenté une liste parallèle, mais élu député avec son mouvement dénommé Initiative pour une politique de développement (Ipd)
Avec leur mandat parlementaire, ces «bannis» de la République ont désormais une tribune pour dire tout haut et en toute légalité ce qu’ils pensent de Macky Sall et de sa gouvernance sans être inquiétés le moins du monde.