GRAND BANDITISME AU CŒUR DE L’ETAT- Grosses révélations sur la mafia impliquant Tahirou Sarr, Mamour Diallo & Cie

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 14 Novembre 2024 à 20:14 modifié le Jeudi 14 Novembre 2024 20:20

Saisie pour enquête par le procureur de la République, la Sûreté urbaine de Dakar a mis à nu une affaire de fraude foncière et de détournement de fonds impliquant Tahirou Sarr et de grandes figures de l’élite politique et administrative sous Macky Sall, révélant une mafia à col blanc agissant au cœur de l'Etat.


C’est une affaire aux ramifications insoupçonnées qui s’est tissée à l'ombre des bureaux feutrés et des couloirs du Pouvoir de Macky Sall. Une affaire gravissime et d’une ampleur considérable qui pourrait bien engloutir dans son sillage tout un pan de l'élite politique et administrative. Les jours à venir pourraient bien être marqués par des arrestations retentissantes, avec Tahirou Sarr, homme d'affaires influent et souvent aperçu dans les coulisses du pouvoir d’alors, au cœur d'une intrigue nauséabonde où se croisent escroquerie foncière, faux documents et détournement de fonds publics. La Sûreté urbaine, qui a presque bouclée l’enquête, s'apprête à frapper fort, avec l'intention de faire tomber les têtes les plus lourdes, celles des figures de proue du…système.

Tout a commencé en 2014, dans un dédale où se mêlent malice et duplicité. La scène s'ouvre sur une transaction foncière, un labyrinthe administratif où les faux se superposent aux vérités étouffées. Des familles héritières de Ngor sont abordées pour céder trois précieux Titres fonciers. Conscientes des enjeux, elles prennent quand même la précaution de s'entourer d’un célèbre avocat, pensant avoir trouvé un rempart contre les manœuvres douteuses. Mais, dans l'ombre, ce dernier, sous des airs de conseiller avisé, aurait trahi sa mission. Selon l’enquête menée par la Sûreté urbaine, la robe noire s’allie secrètement avec Mamadou Mamour Diallo, Directeur des Domaines de l'époque, mais aussi avec d'autres figures influentes, des membres de l'Administration qui exercent en coulisses leur pouvoir : le Gouverneur de Dakar, le Receveur des Domaines de Ngor-Almadies et même le Trésorier payeur général. Ensemble, ils tissent un plan audacieux, presque parfait : au lieu d’une opération de vente, l’affaire est transformée en une expropriation pour cause d’utilité publique et un faux procès-verbal de conciliation a été créé avec quelque 700 millions de FCfa pour les familles, en guise de compensation pour des terres accaparées de façon frauduleux.

Mais la supercherie, patiemment construite, ne restera pas enfouie longtemps. Complètement écartés de l’affaire, les soupçonneuses et déterminées populations de Ngor découvrent finalement le pot aux roses et portent plainte. Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Dakar, alerté par le tourbillon de révélations, saisit l'affaire et la confie à la Sûreté urbaine. Dès lors, l'enquête, menée à l'époque sous la direction de Bara Sagharé, alors chef de la Sûreté urbaine de Dakar, met au goût du jour un réseau de pratiques plus que douteuses. Elle met à nu une terrible mafia foncière qui agit au cœur de l’Etat. Les auditions des protagonistes, dans leur grand nombre, sont d'une grande pauvreté en termes de preuves : aucun des accusés ne parvient à fournir la moindre preuve tangible que l’argent a été versé aux familles. Pris en flagrant délit de mensonges, ils ne livrent que des déclarations évasives.

Face à l’ampleur de l’affaire, le Procureur qui tombe presque des nues, prend la décision de transférer le dossier au Juge d'instruction du deuxième Cabinet du Tribunal de grande instance de Dakar, dans l'espoir de percer les derniers mystères. Pour guider l'enquête, le Juge d'instruction, joint au dossier des annotations incisives. Dans ses remarques, rédigées en lettres capitales et envoyées aux enquêteurs de la Sûreté urbaine, il ne se contente pas de pointer les anomalies : il fustige, sans détour, les irrégularités qui gangrènent l'ensemble du dossier. Il met en lumière de vastes zones d'ombre, des fossés qui ne demandent qu'à être comblés de réponses. Ces annotations désignent également d'autres figures de l'ancien régime, des noms connus du public, à la fois témoins et complices qui seront convoqués aux fins de continuation d’enquête. Et selon des informations de L’Observateur, toute la mafia sera arrêtée dans les prochains jours et l’affaire de gros sous et de grand banditisme à col blanc pourrait atterrir au Pool judiciaire financier.









ABDOULAYE DIEDHIOU (L'observateur)
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