Banjul (Gambie), 28 juin 2015 (AFP) - Deux juges de la Cour suprême de Gambie ont été limogés cette semaine, après des critiques de cette juridiction par le président Yahya Jammeh pour avoir commué des peines de mort en prison à vie, a indiqué dimanche leur entourage.
Les juges Raymond Sock et Gibou Janneh ont "reçu leurs lettres de fin de mission jeudi", a déclaré à l'AFP une source à la Cour suprême sous couvert de l'anonymat. Le gouvernement n'a donné aucune explication.
Ces limogeages surviennent après celui, à la mi-mai, du président de la Cour, le Pakistanais Ali Nawaz Chowan, qui avait reçu l'ordre de quitter le pays sous 72 heures, là encore sans explication. L'intérim est assuré par le Nigérian Emmanuel Fagbenle.
Le président Jammeh fait appel, à chaque session, à des juges de pays anglophones pour compléter le nombre de membres. Selon un ténor du barreau gambien ayant requis l'anonymat, "c'était seulement une question de temps" avant que tous les membres de la Cour suprême soient remplacés.
En début d'année, le président Yahya, a-t-il expliqué, "avait critiqué les juges de la Cour suprême pour avoir commué", en novembre 2014, "la peine de mort de son ancien chef des armées, le général Lang Tombong Tamba", en prison à vie, ainsi que pour avoir fait de même avec six autres condamnés.
Les sept étaient accusés d'avoir participé à un coup d'Etat manqué en 2009. Après le coup d'Etat manqué de fin décembre 2014, le chef de l'Etat "avait dit qu'il donnerait une leçon à ses auteurs et "n'autoriserait plus la Cour suprême à casser des jugements sur la peine de mort", a indiqué cet avocat.
Les autorités ont récemment annoncé un référendum sur une réforme de la Constitution visant à allonger la liste des délits passibles de la peine de mort. Le président Jammeh avait annoncé en août 2012 que tous les prisonniers condamnés à mort seraient exécutés d'ici la mi-septembre suivante.
Une semaine plus tard, un premier groupe de neuf détenus était fusillé par un peloton d'exécution. Les exécutions avaient provoqué l'indignation internationale, particulièrement celle du Sénégal dont deux ressortissants figuraient parmi les personnes mises à mort.
Les groupes de défense des droits de l'Homme estiment qu'une trentaine d'autres détenus risquent d'être fusillés, mais aucune exécution n'a été annoncée depuis.
Porté au pouvoir par un coup d'Etat en 1994, Yahya Jammeh dirige d'une main de fer la Gambie, petit Etat anglophone d'Afrique de l'Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade atlantique.
Les juges Raymond Sock et Gibou Janneh ont "reçu leurs lettres de fin de mission jeudi", a déclaré à l'AFP une source à la Cour suprême sous couvert de l'anonymat. Le gouvernement n'a donné aucune explication.
Ces limogeages surviennent après celui, à la mi-mai, du président de la Cour, le Pakistanais Ali Nawaz Chowan, qui avait reçu l'ordre de quitter le pays sous 72 heures, là encore sans explication. L'intérim est assuré par le Nigérian Emmanuel Fagbenle.
Le président Jammeh fait appel, à chaque session, à des juges de pays anglophones pour compléter le nombre de membres. Selon un ténor du barreau gambien ayant requis l'anonymat, "c'était seulement une question de temps" avant que tous les membres de la Cour suprême soient remplacés.
En début d'année, le président Yahya, a-t-il expliqué, "avait critiqué les juges de la Cour suprême pour avoir commué", en novembre 2014, "la peine de mort de son ancien chef des armées, le général Lang Tombong Tamba", en prison à vie, ainsi que pour avoir fait de même avec six autres condamnés.
Les sept étaient accusés d'avoir participé à un coup d'Etat manqué en 2009. Après le coup d'Etat manqué de fin décembre 2014, le chef de l'Etat "avait dit qu'il donnerait une leçon à ses auteurs et "n'autoriserait plus la Cour suprême à casser des jugements sur la peine de mort", a indiqué cet avocat.
Les autorités ont récemment annoncé un référendum sur une réforme de la Constitution visant à allonger la liste des délits passibles de la peine de mort. Le président Jammeh avait annoncé en août 2012 que tous les prisonniers condamnés à mort seraient exécutés d'ici la mi-septembre suivante.
Une semaine plus tard, un premier groupe de neuf détenus était fusillé par un peloton d'exécution. Les exécutions avaient provoqué l'indignation internationale, particulièrement celle du Sénégal dont deux ressortissants figuraient parmi les personnes mises à mort.
Les groupes de défense des droits de l'Homme estiment qu'une trentaine d'autres détenus risquent d'être fusillés, mais aucune exécution n'a été annoncée depuis.
Porté au pouvoir par un coup d'Etat en 1994, Yahya Jammeh dirige d'une main de fer la Gambie, petit Etat anglophone d'Afrique de l'Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade atlantique.