«FranceLeaks»: la colère très mesurée de Paris
Rédigé par Dakarposte le Jeudi 25 Juin 2015 à 02:08 modifié le Jeudi 25 Juin 2015 02:11
La France a exprimé sa fermeté après les révélations de WikiLeaks relayées par Mediapart et Libération sur des écoutes par la NSA des trois derniers présidents français. François Hollande a obtenu de Barack Obama un nouvel engagement à cesser des « pratiques inacceptables entre alliés ». Mais la réponse de la France reste très mesurée.
La colère de la France ne sera pas allée bien loin. François Hollande et le gouvernement ont certes multiplié les initiatives depuis les révélations de WikiLeaks : un Conseil de défense, l'ambassadrice américaine à Paris convoquée, le coordinateur du renseignement en partance pour Washington, et un entretien téléphonique entre François Hollande et Barack Obama qui n'a pas été très véhément, à en croire le communiqué publié par l'Elysée.
Devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre a aussi fait part de sa colère et de son émotion, en demandant des garanties à l'allié américain. Dénonçant « une très grave violation de l’esprit de confiance qui doit nous animer », Manuel Valls a justifié une émotion et une colère « légitimes ». « Il est souhaitable qu’entre alliés, un code de bonne conduite soit établi en matière de renseignement et de la souveraineté politique », a-t-il lancé sous une salve d’applaudissements.
Beaucoup d'affichage, mais ça n'ira guère plus loin. Il n'est pas question de se fâcher avec l'allié, l'ami américain... « C'est comme dans un couple, explique l'entourage de François Hollande, on se parle, on se dit ses vérités ». « Avec beaucoup de fermeté », on fait part de sa « colère » et de son « émotion », mais sans casser la vaisselle : sans mesure de rétorsion. Pas question par exemple, à ce stade, de porter plainte contre les Etats-Unis, comme l'avait fait l'Allemagne, après l'espionnage du téléphone d'Angela Merkel. « Pas d'emballement, dans un sens comme dans l'autre », explique le gouvernement.
La France et les États-Unis sont des alliés, et la France a besoin des États-Unis. Les deux pays coopèrent partout dans le monde, notamment pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé. Une brouille serait très malvenue, disproportionnée, face aux menaces qui pèsent sur le monde. Comme le reconnaît d'ailleurs un conseiller de François Hollande, « on ne pouvait pas faire plus ».
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