Farba Senghor : Elément saccagé
L'on disait de lui qu'il était le "fou du roi". Parce que dans la cour de l'ancien Président, il faisait partie des chambellans. Et fier de l'être depuis les années de braises. C'est lorsqu'il a été mis à l'épreuve du véritable pouvoir, à la suite de l'alternance du 19 mars, que Farba Senghor s'est distingué. Disons qu'il a remarquablement joué son rôle, celui que Wade attendait de lui : mobiliser, jouer au bouffon,...
Personne ou presque n'avait rêvé une seule fois qu'il avait la tête d'un ministre, a fortiori de l'Agriculture, base de l'économie et indicateur de la croissance pour les puristes. Pourtant, comme l'avait ironisé Le Quotidien, "Pacotille est ministre !". Et l'homme était obligé de monter au créneau pour justifier son mérite par des diplômes à l'Ena de l'Italie et du Sénégal qu'on ne lui connaissait pas. Pour échapper au syndrome Marie Lucienne Tissa Mbengue, qui n'avait pas le profil de ministre de l'Education. C'était dans le Gouvernement de Niasse. Passons.
Les sorties administratives de l'enfant de Nguélou se confondent à celles du militant dévoué. Il n'y a pas différence pour lui entre le chef de l'Etat et le chef du Pds. Quiconque ne défend pas Wade est contre lui. Quitte à se faire entendre de la plus spectaculaire des manières. Comme cet épisode du saccage de L'As et de 24 heures Chrono, deux journaux auxquels il a envoyé des nervis. Ou encore quand, au plus fort de la crise Wade-Idy, il a peint la maison blanche de l'ancien Premier au Point E de bouses de vache et d'œufs pourris. Depuis, ça ne sent plus bon pour le leader de Rewmi ! Des faits hors du commun, comme "l'élément hors du commun". Farba Senghor a le visage d'un tête-en-l'air. Pardon, il fait semblant.
Symbole de l'arrogance du régime libéral, l'homme a risqué le toupet de défier le Peuple déterminé du 23 juin à l'Assemblée nationale. Celui-là même auquel même Wade et son ticket n'ont pu résister. Il respire Abdoulaye. Il vit Wade. Pour les Wade. Au point de faire partie de la fratrie. L'on avait toujours justifié son impunité par sa proximité avec l'ex-Première dame. Il est celui qui veille sur le "vieux" et la conservation du pouvoir. "Idrissa Seck veut prendre la place de Wade", c'était sa rengaine. Et il ne s'épargnait guère de le rapporter au président de la République. Comme Macky Sall, à l'époque, aurait voulu commettre le même "parricide".
Tout ce que Wade veut, Farba le veut ! Quand arrive la mise en route vers le sommet de Karim, il n'a pas choisi la Génération du concret, mais a rejoint les théoriciens de la dévolution concrète de ce projet monarchique. Pour que règne l'héritage "pendant 50 ans". Faute de l'atteindre, Farba, avec ce qui restait du parti libéral, fait du prisonnier de la Crei le candidat du Pds à la Présidentielle. Il n'a pas la même folie pour le fils, mais tant que c'est le père qui le veut, il y souscrit. "Karim sait ce qu'il fait et où il va", avait-il déclaré en juin 2016 alors que Wade-fils a été forcé d'exiler à Doha.
Sans dire au revoir aux siens. "Karim Wade restera toujours notre candidat", disait-il. Pas "le très méchant" qui serait derrière son exclusion ! En dépit de ses attaques contre le coordonnateur du Pds qui "n'a pas le profil de l'emploi", il reste persuadé, naïvement, qu'il a toujours la couverture du patron. Au point de croire que les lettres circonstanciées de mise en garde du "Pape du Sopi" sont du "faux" fabriqué par Oumar Sarr. C'est que Farba est moins un Pds qu'un wadiste du club des "éternels" comme Samuel Sarr et Pape Samba Mboup, son compagnon d'infortune. Mais dans une chronique intitulé "Wade et ses “fils” : engagement et fidélité envers le père", le journaliste-écrivain Bacary Touré témoignait, après l'affaire du saccage des journaux : "L'histoire doit retenir que Farba Senghor n'est pas un homme dangereux et il n'a pas l'âme d'un démon ; c'est un type sympathique perdu par son amour pour le père." Amour jusqu'à créer Anour Fm pour défendre Wade et pourfendre ses détracteurs.
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Pape Samba Mboup : "Bélier" sacrifié
On ne peut dire davantage que ce qu'en a déjà dit le journaliste Serigne Saliou Samb dans son ouvrage Pape Samba Mboup : ange ou démon ? Confidences, récits et témoignages publié aux Editions Maguilène. Des pans de la vie de cet inconditionnel de Wade depuis les années chaudes de "88". "Un iconoclaste qui a la rébellion dans le sang", selon les termes de l'auteur et rédacteur en chef de L'Observateur à l'époque joint par téléphone hier. Le journaliste ajoute : "Il dit tout haut ce que tout le monde dit tout bas." Peut-être que c'en est trop cette fois-ci pour "Sa majesté" Wade qui y a vu un "crime".
Oublions les 6 mois en prison qu'il dit avoir partagé avec le chef. Et au nom du chef. Et pourtant, Farba Senghor et Pape Samba Mboup qui partagent le destin décrété par Wade n'ont pas toujours été des amis, même s'ils mènent ensemble leurs tournées parallèles. "Il a écrit une lettre au Président Wade pour lui raconter des contrevérités. J'assume tous mes propos sur la marche du Pds. Farba Senghor a, de manière nombriliste, voulu se mettre dans la peau de celui qui devrait me réconcilier avec le Président Wade. Mais j'estime qu'il est trop prétentieux, car s'il y avait problème entre le Président Wade et moi et que je devais me réconcilier avec lui, Farba Senghor serait trop petit pour que je passe par lui. Il a toujours eu à mettre en mal le Président Wade avec ses proches. Mais je le préviens... "
Quand c'est Alfred qui le dit, méfiez-vous de la guerre, son art. L'ancien chef de cabinet du Président Wade poursuit dans un entretien avec L'As : "Qu'il ne me pousse pas à la radicalisation." C'est vrai, comme le dit Serigne Saliou Samb, "il ne faut pas sous-estimer sa capacité de nuisance". Il a quand même servi au plus près les Wade, négocier avec des transhumants, ouvert le guichet du Palais à des religieux et autres hommes politiques malades... C'est un autre wadiste, qui n'a rejoint les vaches maigres libérales qu'en 1988, mais qui revendique sa part d'"acteur de l'alternance" et sa "participation déterminante à l'élection de Wade". Un actionnaire minoritaire par l'inexistence d'une base quelconque, comme Farba Senghor. "Du point de vue électoral, ils ne sont pas représentatifs, mais symboliquement, c'est une perte pour le PDS et Wade", admet M. Samb.
Bacary Touré poursuivait dans le même article : "Parmi tous ses héritiers, parmi tous ceux qui peuvent se réclamer de Wade et revendiquer son hérédité, Samuel Sarr, Karim Wade, Farba Senghor et Pape Samba Mboup sont certainement ceux qui lui sont les plus fidèles. Ils sont les seuls Sénégalais, et certainement les derniers qui, chaque soir, parleront de lui à leurs enfants et petits-enfants et se battront pour que son histoire soit enseignée à l'école." Mais ça, c'était dans un certain contexte. La "seule constante" est devenue une "variable" depuis le 25 mars 2012. Si cette exclusion de Pape Samba Mboup était annoncée le 1er avril, beaucoup y auraient vu un poisson d'avril. Et pourtant ce "Bélier", son signe astrologique, est né le 1er avril 1943. Il est "sacrifié" à 74 ans, presque l'âge où Wade a pris le pouvoir. Voilà, peut-être, pourquoi cette exclusion est "le cadet de (ses) soucis".
Pape Samba Mboup prend un autre nom dans la nuit du marteau de Talla Sylla. Moussa Tine de l'Alliance Jëf jël le baptise "Rex" dans cette agression qui ne verra jamais la lumière. Dans les intrigues du Palais, on le voit comme le "faucon des faucons" qui conduit les mises à mort politiques. Aujourd'hui c'est leur tour. Mais puisqu'il paraît qu'"on n'est jamais mort en politique", la résurrection peut se faire avec ceux qui sont partis. Où celui que Wade accuse d'être derrière les hommes "tapis à l'intérieur du Pds". Ce ne sera pas une nécessité pour Macky Sall. Juste par pitié ! Quel gâchis !
Source : Quotidien (adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({});
L'on disait de lui qu'il était le "fou du roi". Parce que dans la cour de l'ancien Président, il faisait partie des chambellans. Et fier de l'être depuis les années de braises. C'est lorsqu'il a été mis à l'épreuve du véritable pouvoir, à la suite de l'alternance du 19 mars, que Farba Senghor s'est distingué. Disons qu'il a remarquablement joué son rôle, celui que Wade attendait de lui : mobiliser, jouer au bouffon,...
Personne ou presque n'avait rêvé une seule fois qu'il avait la tête d'un ministre, a fortiori de l'Agriculture, base de l'économie et indicateur de la croissance pour les puristes. Pourtant, comme l'avait ironisé Le Quotidien, "Pacotille est ministre !". Et l'homme était obligé de monter au créneau pour justifier son mérite par des diplômes à l'Ena de l'Italie et du Sénégal qu'on ne lui connaissait pas. Pour échapper au syndrome Marie Lucienne Tissa Mbengue, qui n'avait pas le profil de ministre de l'Education. C'était dans le Gouvernement de Niasse. Passons.
Les sorties administratives de l'enfant de Nguélou se confondent à celles du militant dévoué. Il n'y a pas différence pour lui entre le chef de l'Etat et le chef du Pds. Quiconque ne défend pas Wade est contre lui. Quitte à se faire entendre de la plus spectaculaire des manières. Comme cet épisode du saccage de L'As et de 24 heures Chrono, deux journaux auxquels il a envoyé des nervis. Ou encore quand, au plus fort de la crise Wade-Idy, il a peint la maison blanche de l'ancien Premier au Point E de bouses de vache et d'œufs pourris. Depuis, ça ne sent plus bon pour le leader de Rewmi ! Des faits hors du commun, comme "l'élément hors du commun". Farba Senghor a le visage d'un tête-en-l'air. Pardon, il fait semblant.
Symbole de l'arrogance du régime libéral, l'homme a risqué le toupet de défier le Peuple déterminé du 23 juin à l'Assemblée nationale. Celui-là même auquel même Wade et son ticket n'ont pu résister. Il respire Abdoulaye. Il vit Wade. Pour les Wade. Au point de faire partie de la fratrie. L'on avait toujours justifié son impunité par sa proximité avec l'ex-Première dame. Il est celui qui veille sur le "vieux" et la conservation du pouvoir. "Idrissa Seck veut prendre la place de Wade", c'était sa rengaine. Et il ne s'épargnait guère de le rapporter au président de la République. Comme Macky Sall, à l'époque, aurait voulu commettre le même "parricide".
Tout ce que Wade veut, Farba le veut ! Quand arrive la mise en route vers le sommet de Karim, il n'a pas choisi la Génération du concret, mais a rejoint les théoriciens de la dévolution concrète de ce projet monarchique. Pour que règne l'héritage "pendant 50 ans". Faute de l'atteindre, Farba, avec ce qui restait du parti libéral, fait du prisonnier de la Crei le candidat du Pds à la Présidentielle. Il n'a pas la même folie pour le fils, mais tant que c'est le père qui le veut, il y souscrit. "Karim sait ce qu'il fait et où il va", avait-il déclaré en juin 2016 alors que Wade-fils a été forcé d'exiler à Doha.
Sans dire au revoir aux siens. "Karim Wade restera toujours notre candidat", disait-il. Pas "le très méchant" qui serait derrière son exclusion ! En dépit de ses attaques contre le coordonnateur du Pds qui "n'a pas le profil de l'emploi", il reste persuadé, naïvement, qu'il a toujours la couverture du patron. Au point de croire que les lettres circonstanciées de mise en garde du "Pape du Sopi" sont du "faux" fabriqué par Oumar Sarr. C'est que Farba est moins un Pds qu'un wadiste du club des "éternels" comme Samuel Sarr et Pape Samba Mboup, son compagnon d'infortune. Mais dans une chronique intitulé "Wade et ses “fils” : engagement et fidélité envers le père", le journaliste-écrivain Bacary Touré témoignait, après l'affaire du saccage des journaux : "L'histoire doit retenir que Farba Senghor n'est pas un homme dangereux et il n'a pas l'âme d'un démon ; c'est un type sympathique perdu par son amour pour le père." Amour jusqu'à créer Anour Fm pour défendre Wade et pourfendre ses détracteurs.
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Pape Samba Mboup : "Bélier" sacrifié
On ne peut dire davantage que ce qu'en a déjà dit le journaliste Serigne Saliou Samb dans son ouvrage Pape Samba Mboup : ange ou démon ? Confidences, récits et témoignages publié aux Editions Maguilène. Des pans de la vie de cet inconditionnel de Wade depuis les années chaudes de "88". "Un iconoclaste qui a la rébellion dans le sang", selon les termes de l'auteur et rédacteur en chef de L'Observateur à l'époque joint par téléphone hier. Le journaliste ajoute : "Il dit tout haut ce que tout le monde dit tout bas." Peut-être que c'en est trop cette fois-ci pour "Sa majesté" Wade qui y a vu un "crime".
Oublions les 6 mois en prison qu'il dit avoir partagé avec le chef. Et au nom du chef. Et pourtant, Farba Senghor et Pape Samba Mboup qui partagent le destin décrété par Wade n'ont pas toujours été des amis, même s'ils mènent ensemble leurs tournées parallèles. "Il a écrit une lettre au Président Wade pour lui raconter des contrevérités. J'assume tous mes propos sur la marche du Pds. Farba Senghor a, de manière nombriliste, voulu se mettre dans la peau de celui qui devrait me réconcilier avec le Président Wade. Mais j'estime qu'il est trop prétentieux, car s'il y avait problème entre le Président Wade et moi et que je devais me réconcilier avec lui, Farba Senghor serait trop petit pour que je passe par lui. Il a toujours eu à mettre en mal le Président Wade avec ses proches. Mais je le préviens... "
Quand c'est Alfred qui le dit, méfiez-vous de la guerre, son art. L'ancien chef de cabinet du Président Wade poursuit dans un entretien avec L'As : "Qu'il ne me pousse pas à la radicalisation." C'est vrai, comme le dit Serigne Saliou Samb, "il ne faut pas sous-estimer sa capacité de nuisance". Il a quand même servi au plus près les Wade, négocier avec des transhumants, ouvert le guichet du Palais à des religieux et autres hommes politiques malades... C'est un autre wadiste, qui n'a rejoint les vaches maigres libérales qu'en 1988, mais qui revendique sa part d'"acteur de l'alternance" et sa "participation déterminante à l'élection de Wade". Un actionnaire minoritaire par l'inexistence d'une base quelconque, comme Farba Senghor. "Du point de vue électoral, ils ne sont pas représentatifs, mais symboliquement, c'est une perte pour le PDS et Wade", admet M. Samb.
Bacary Touré poursuivait dans le même article : "Parmi tous ses héritiers, parmi tous ceux qui peuvent se réclamer de Wade et revendiquer son hérédité, Samuel Sarr, Karim Wade, Farba Senghor et Pape Samba Mboup sont certainement ceux qui lui sont les plus fidèles. Ils sont les seuls Sénégalais, et certainement les derniers qui, chaque soir, parleront de lui à leurs enfants et petits-enfants et se battront pour que son histoire soit enseignée à l'école." Mais ça, c'était dans un certain contexte. La "seule constante" est devenue une "variable" depuis le 25 mars 2012. Si cette exclusion de Pape Samba Mboup était annoncée le 1er avril, beaucoup y auraient vu un poisson d'avril. Et pourtant ce "Bélier", son signe astrologique, est né le 1er avril 1943. Il est "sacrifié" à 74 ans, presque l'âge où Wade a pris le pouvoir. Voilà, peut-être, pourquoi cette exclusion est "le cadet de (ses) soucis".
Pape Samba Mboup prend un autre nom dans la nuit du marteau de Talla Sylla. Moussa Tine de l'Alliance Jëf jël le baptise "Rex" dans cette agression qui ne verra jamais la lumière. Dans les intrigues du Palais, on le voit comme le "faucon des faucons" qui conduit les mises à mort politiques. Aujourd'hui c'est leur tour. Mais puisqu'il paraît qu'"on n'est jamais mort en politique", la résurrection peut se faire avec ceux qui sont partis. Où celui que Wade accuse d'être derrière les hommes "tapis à l'intérieur du Pds". Ce ne sera pas une nécessité pour Macky Sall. Juste par pitié ! Quel gâchis !
Source : Quotidien (adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({});