Éventualité d’un second tour : Pourquoi Macky doit assurer la transition ?

Rédigé par Dakarposte le Samedi 23 Mars 2024 à 13:50 modifié le Samedi 23 Mars 2024 13:51

Le président Sall a persisté et signé dans une interview accordée à des journalistes : Il va quitter le pouvoir le 02 avril même s’il y avait un second tour. Une décision qui pourrait être rude de conséquences. En effet, ce serait contraire à l’esprit et à la lettre de la Constitution


Et ce serait en déphasage avec la dernière décision du Conseil constitutionnel qui enjoint le Président de la République à assurer la transition au cas où un nouveau président ne serait pas élu au-delà du 02 avril. D’ailleurs, nous ne comprenons pas la hargne avec laquelle le Chef de l’Etat veut précipiter son départ. C’est lui qui a été en effet l’artisan du règlement du calendrier électoral même si c’était à la demande du Parti démocratique sénégalais (Pds) en voulant reporter la présidentielle. Il doit alors accepter d’en subir les conséquences même s’il ne s’agit que de rester quelques jours au pouvoir. Il ne peut pas en effet attendre la dernière minute de l’exercice du pouvoir pour désobéir au Conseil constitutionnel. Ce serait catastrophe. Car les conséquences seraient sans précédent. Car, on peut se demander comment le Ministère de l’intérieur va continuer à gérer le processus électoral après le départ du Président de la République ? Ce serait impossible. Car le départ de Macky sera également celui de tout son régime.
Donc, ça ne lui coûte rien de rester encore au pouvoir le temps de l’organisation du second tour du scrutin et qu’il puisse procéder tranquillement à la passation du pouvoir. Il est dommage de constater que le Chef de l’Etat verse manifestement dans la lassitude liée au fait que ses ambitions n’ont pas été réalisées. Mais c’est le jeu normal démocratique.
Les lois s’imposent à tous. Et un des socles de la démocratie, c’est justement la séparation des pouvoirs. Le Conseil constitutionnel, en ne le suivant pas dans son procès original de violer l’article 103 de la Constitution en prorogeant son pouvoir, a, en réalité, sauvé la démocratie en remettant inéluctablement les pendules à l’heure. Il a fait en sorte que les acquis démocratiques soient préservés, que la Constitution soit respectée et que plus jamais ne se pose, dans ce pays, un débat sur le nombre et la durée des mandats.
Désormais, tous les présidents qui arriveront au pouvoir sauront qu’ils ne peuvent faire que deux mandats constitutifs de cinq ans. Macky devrait d’ailleurs s’en réjouir lui qui avait d’ailleurs fait initier cette réforme de l’article 103 de la Constitution pour clore un débat qui ne fait que polluer l’atmosphère et déstabilisation le pays.










rewmi
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