États-Unis: Donald Trump à l’attaque des agences de l’ONU

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 5 Février 2025 à 22:13 modifié le Mercredi 5 Février 2025 22:26

Le président américain a signé ce mardi 4 février un décret mettant fin au financement des États-Unis à l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, et a lancé un large audit des participations du pays à l’Unesco et au Conseil des droits de l’homme. Après le retrait américain de l’Organisation mondiale de la santé et l’arrêt de l’aide internationale américaine USAID, qui menace d’effondrement le système humanitaire, Donald Trump poursuit son offensive sur l’ONU.


Une signature presque anodine dans la valse des «  executive orders  » qui défilent sur le bureau du président des États-Unis. Le 3 février, Donald Trump a officialisé la fin du financement américain de l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, le retrait de son pays du Conseil des droits de l’homme de l’organisation new-yorkaise et un « examen de toutes les institutions internationale » dont les « États-Unis sont membres et à qui elles fournissent un financement ».

En clair, toutes les agences de l’ONU. Un véritable tremblement de terre pour l’institution. Il s’agit d’une menace directe, celle de voir le premier pourvoyeur de fonds des différentes agences onusiennes remettre en cause sa participation.


47 % de l’aide humanitaire globale

L’année dernière, 47 % de l’aide humanitaire globale de l’ONU étaient financés par les autorités américaines, soit environ 14 milliards de dollars. «  Les États-Unis étaient la fondation financière du système humanitaire ces dernières décennies, maintenant, on va voir ce qu’il se passe quand on retire les fondations d’une maison  » résume, acerbe, Nathaniel Raymond, directeur exécutif du Humanitarian Research Lab, qui en plus de l’effondrement du système humanitaire, craint l’affaiblissement durable de l’ONU.



Pour l’instant, l’impact financier sur les agences concernées par le décret reste mesuré. La participation américaine à l’Unrwa avait déjà été mis en pause par l’administration Biden. Quant à l’Unesco, si l’avenir des États-Unis au sein de l’instance doit se décider dans les trois prochains mois, un arrêt de la participation de Washington ne serait pas dramatique : « Les États-Unis se sont déjà retirés de l’Unesco auparavant et on sait que d’autres pays comme la Chine ou l’Arabie saoudite sont en mesure d’apporter des apports supplémentaires, et donc de faire avancer leur vision », détaille Richard Gowan, directeur ONU pour l’ONG International Crisis Group, qui ajoute : « et pour le Conseil des droits de l’homme, je ne pense pas que la différence sera très importante d’un point de vue financier ».

Les États-Unis ne faisaient déjà pas partie des 47 États-membres de l’instance basée à Genève, mais se contentaient depuis l’année dernière d’un rôle d’observateur. « Les fonctionnaires onusiens savaient que cela allait arriver et il y a eu des préparations en coulisse pour tenter d’absorber les réductions budgétaires prévisibles », précise Richard Gowan.















Rfi
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