Dans un coin du tarmac de l’aéroport de Banjul, un avion brille au soleil. Vieillerie des années soviétiques, l’Iliouchine IL-62M, repeint aux couleurs nationales gambiennes, a pourtant droit à une protection rapprochée. A l’ombre de la carcasse métallique, une tente militaire abrite une dizaine d’hommes en armes, désœuvrés et abattus par la chaleur. Car c’est la nuit que se réveille l’Iliouchine, pour des vols mystérieux dans toute l’Afrique de l’Ouest. Des mouvements qui échappent aux radars et sont protégés par l’immunité diplomatique, mais qui valent au propriétaire de l’avion, le dictateur gambien Yahya Jammeh, qui dirige le pays d’une main de fer depuis vingt-deux ans, la réputation de faire circuler des marchandises illégales, notamment des armes et de la drogue.
« Moi, depuis la tour de contrôle, j’ai vu ce que cet avion a fait pendant dix ans », commence Ousmane, un ancien haut gradé au sein de la sécurité aéroportuaire de l’aéroport de Banjul entre 2000 et 2010. Comme la grande majorité des gens qui osent parler de « l’avion », c’est à visage caché et avec un nom d’emprunt qu’il le fait.
Shopping à New York
« Pour cet avion, et seulement lui, on n’a jamais eu le droit de passer au scanner les cargaisons qu’il transporte, ni les bagages de ses passagers », continue le Gambien, 36 ans, rencontré dans la ville française où il s’est exilé. Il se souvient d’un de ses confrères à la sécurité aéroportuaire qui a dû fournir, sous la menace d’un pistolet sur la tempe, un badge d’accès au tarmac à Baba Jobe, proche conseiller de Yahya Jammeh dans les années 2000. Sollicité par Le Monde, ce confrère, aujourd’hui lui aussi réfugié en Europe, craint toujours pour sa vie et ne souhaite pas revenir sur cet épisode.
L’Iliouchine IL-62M a été acheté en 1999 par la Gambie à Viktor Bout, surnommé le « marchand de mort » , célèbre trafiquant d’armes russe qui purge désormais une peine de vingt-cinq ans de prison aux Etats-Unis. « Il y avait d’abord ce seul avion, gardé par la NIA [les services secrets gambiens], puis on en a vu un second stationner à côté », explique Ousmane. En 2006, la présidence gambienne fait l’acquisition d’un Boeing 727 pour remplacer l’Iliouchine qui n’avait plus le droit, pour des raisons de sécurité, de se poser dans certains aéroports occidentaux. Ce deuxième avion était absent lors de notre visite à l’aéroport de Banjul, début décembre. « La première dame l’utilise souvent pour aller faire des courses à New York », souffle à Dakar une hôtesse de l’air qui a travaillé à bord de la flotte présidentielle.
Car rien ne semble pouvoir remplacer l’Iliouchine et ses missions nocturnes vers des destinations inconnues. En 2001, le groupe d’experts de l’ONU sur le Liberia a prouvé l’implication de l’aéronef gambien dans des livraisons d’armes à Charles Taylor, condamné en 2012 à cinquante ans de prison pour « crimes contre l’humanité » et de « crimes de guerre » par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone.
« A l’époque où j’étais en poste à Paris, en 2000, les autorités françaises m’ont alerté sur l’avion et ses trafics », se souvient Essa Bokarr Sy, ancien ambassadeur de Gambie en France, aujourd’hui réfugié aux Etats-Unis. Et l’arrestation l’été dernier d’un trafiquant d’armes en Espagne a relancé les soupçons sur l’illégalité des activités aériennes du président gambien.
Le 26 juillet 2016, un certain Pierre Dadak, multimillionnaire franco-polonais, a été arrêté dans sa villa d’Ibiza. Il est accusé par Interpol d’avoir livré 200 000 kalachnikovs, des lance-roquettes et des chars au Soudan du Sud, en utilisant un passeport diplomatique de Guinée-Bissau et, selon la police espagnole, en se déplaçant dans l’avion présidentiel gambien. Le procès-verbal, consulté par Le Monde, cite par ailleurs Franck Barresi, homme d’affaires français et figure présumée de la pègre marseillaise, comme autre passager de l’Iliouchine.
Hummer, vans et marchandises mystérieuses
Le zinc transportait-il seulement le trafiquant ou aussi des armes ? « Je ne peux pas le dire, mais pourquoi Jammeh aurait-il envoyé son avion jusqu’en Pologne si c’était seulement pour faire voyager Pierre Dadak ? », questionne Essa Bokkar Sy.
Quand le président ou sa femme partent en voyage, privé ou officiel, c’est dans les limousines noires du palais qu’ils arrivent au pied de l’avion. « Même quand ils ne volaient pas, on voyait les mêmes Hummer de la présidence aller directement à l’avion, charger de gros bagages », se souvient Ousmane. De nuit, sur le tarmac, les marchandises remplissent les soutes et leur nature interroge. Cloîtrés dans leur tour de contrôle, les fonctionnaires de l’aéroport observent les attroupements autour de l’avion, sans rien pouvoir faire. « La piste était mal éclairée, on ne voyait pas ce qui y était chargé ou déchargé, continue Ousmane en plissant les yeux, comme pour excuser son impuissance d’alors. Et parfois, ces nuits-là, ce n’étaient pas les Hummer qui amenaient les cargaisons, mais des gros vans. »
Le secret est de mise autour de ces décollages et atterrissages. Bien qu’interdit de vol en 2004 par une sanction onusienne, Baba Jobe, le conseiller de Jammeh, a continué à voyager avec l’Iliouchine. « Je me souviens d’un vol en Libye. On est partis à deux heures du matin. Baba Jobe devait aller voir Kadhafi », raconte l’ancienne hôtesse de l’air, qui ajoute : « Il y a beaucoup de pays où les sanctions de l’ONU ne comptent pas. » La Gambie de Jammeh, comme la Guinée-Bissau, a ainsi été pointée du doigt par les Nations unies comme l’une des plaques tournantes du trafic de cocaïne vers l’Europe, et soupçonnée par le Sénégal de fournir des armes légères à la rébellion casamançaise.
L’avion présidentiel est ainsi un appareil fantôme, qui se pose et décolle de Banjul au gré du palais. « C’est comme s’il n’existait pas, poursuit Ousmane. Il n’était pas sur nos radars, pas sur nos plans de vols, pas sur nos scanners de sécurité. » La Gambie ne produit pas d’armement et, officiellement, n’en importe pas. « Mais il y a des armes, lourdes et légères. Elles y entrent forcément d’une manière ou d’une autre, estime Niklas Hutlin, chercheur à l’université américaine George Mason (Etats-Unis) et spécialiste de la Gambie. Et ce n’est pas possible que des armes entrent ou sortent de Gambie sans que Jammeh ne soit au courant. »
La voie aérienne n’est sans doute pas la seule. En 2010, un navire iranien, rempli d’armes, en route vers la Gambie, a été arraisonné dans les eaux nigérianes. « L’activité la plus lucrative de Jammeh, après le tourisme, c’est le transit de marchandises. De transit à trafic, il n’y a qu’un pas à franchir », remarque un ambassadeur occidental en poste à Dakar.
« Diamants du sang »
La première apparition publique de l’aéronef remonte à janvier 2000, selon l’ONU. A Libreville, la capitale du Gabon, Omar Bongo accueille un sommet des chefs d’Etat africains sur l’économie. Un à un, les présidents se posent à l’aéroport. Sur le tarmac, un avion de la Centrafrican Airlines débarque Ange-Félix Patassé, président centrafricain de l’époque. Alors qu’Omar Bongo le prend dans ses bras, un second avion estampillé Centrafrican Airlines apparaît dans le ciel gabonais. Bongo félicite Patassé pour ce qu’il pense être une nouvelle acquisition, mais ce dernier ne reconnaît pas l’avion. Il est confus, et le sera plus encore lorsque ce sera la délégation gambienne qui sortira du zinc, un Iliouchine IL62-M.
Quelques mois plus tôt, Viktor Bout, qui utilisait la Centrafrican Airlines pour ses trafics d’armes et de diamants, avait vendu l’Iliouchine à la présidence gambienne qui n’avait pas eu le temps de faire repeindre. Or s’il avait changé de propriétaire, l’avion conservait le même usage. La Gambia New Millennium Airlines, dont le siège était au palais présidentiel de Yahya Jammeh et l’Iliouchine le seul avion, utilise alors le tarmac de Banjul comme plateforme de transit pour le trafic d’armes entre Bout et Taylor. L’ONU, qui surveille les mouvements de l’avion, découvre qu’il sert aussi au transport des « diamants du sang » de la RUF, acteur majeur de la guerre civile sierra-léonaise. Ces deux marchés mis à jour, la compagnie est mise à pied et son directeur, Baba Jobe, placé sous sanctions internationales, sera condamné en 2004 à neuf ans de prison en Gambie.
Le conseiller a en effet porté le chapeau. Il mourra en 2011, à l’âge de 52 ans, de causes inexpliquées, sans doute sacrifié par un patron dont il connaissait tous les secrets. L’expéditeur et le destinataire des cargaisons de l’Iliouchine, Charles Taylor et Viktor Bout, purgent tous deux de longues peines, l’un au Royaume-Uni, l’autre aux Etats-Unis. Mais Yaya Jammeh est toujours au pouvoir, ou du moins il s’y accroche après sa défaite à la présidentielle du 1er décembre 2016. Pendant la campagne, un candidat de l’opposition avait promis que s’il était élu, l’avion présidentiel serait utilisé pour ramener gratuitement au pays le quart de la population qui a fui la Gambie en raison de la politique économique désastreuse du président Jammeh.
En attendant une hypothétique résolution à la crise provoquée par le refus de Yahya Jammeh de reconnaître sa défaite, l’Iliouchine a sans doute repris ses rotations mystérieuses, selon un haut fonctionnaire gambien. L’homme, qui a requis l’anonymat, ne peut cependant pas en apporter la preuve : « Ce trafic fonctionne sur le principe d’opacité maximum. Seulement quatre ou cinq personnes autour de Jammeh doivent être au courant. »
Le Monde
« Moi, depuis la tour de contrôle, j’ai vu ce que cet avion a fait pendant dix ans », commence Ousmane, un ancien haut gradé au sein de la sécurité aéroportuaire de l’aéroport de Banjul entre 2000 et 2010. Comme la grande majorité des gens qui osent parler de « l’avion », c’est à visage caché et avec un nom d’emprunt qu’il le fait.
Shopping à New York
« Pour cet avion, et seulement lui, on n’a jamais eu le droit de passer au scanner les cargaisons qu’il transporte, ni les bagages de ses passagers », continue le Gambien, 36 ans, rencontré dans la ville française où il s’est exilé. Il se souvient d’un de ses confrères à la sécurité aéroportuaire qui a dû fournir, sous la menace d’un pistolet sur la tempe, un badge d’accès au tarmac à Baba Jobe, proche conseiller de Yahya Jammeh dans les années 2000. Sollicité par Le Monde, ce confrère, aujourd’hui lui aussi réfugié en Europe, craint toujours pour sa vie et ne souhaite pas revenir sur cet épisode.
L’Iliouchine IL-62M a été acheté en 1999 par la Gambie à Viktor Bout, surnommé le « marchand de mort » , célèbre trafiquant d’armes russe qui purge désormais une peine de vingt-cinq ans de prison aux Etats-Unis. « Il y avait d’abord ce seul avion, gardé par la NIA [les services secrets gambiens], puis on en a vu un second stationner à côté », explique Ousmane. En 2006, la présidence gambienne fait l’acquisition d’un Boeing 727 pour remplacer l’Iliouchine qui n’avait plus le droit, pour des raisons de sécurité, de se poser dans certains aéroports occidentaux. Ce deuxième avion était absent lors de notre visite à l’aéroport de Banjul, début décembre. « La première dame l’utilise souvent pour aller faire des courses à New York », souffle à Dakar une hôtesse de l’air qui a travaillé à bord de la flotte présidentielle.
Car rien ne semble pouvoir remplacer l’Iliouchine et ses missions nocturnes vers des destinations inconnues. En 2001, le groupe d’experts de l’ONU sur le Liberia a prouvé l’implication de l’aéronef gambien dans des livraisons d’armes à Charles Taylor, condamné en 2012 à cinquante ans de prison pour « crimes contre l’humanité » et de « crimes de guerre » par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone.
« A l’époque où j’étais en poste à Paris, en 2000, les autorités françaises m’ont alerté sur l’avion et ses trafics », se souvient Essa Bokarr Sy, ancien ambassadeur de Gambie en France, aujourd’hui réfugié aux Etats-Unis. Et l’arrestation l’été dernier d’un trafiquant d’armes en Espagne a relancé les soupçons sur l’illégalité des activités aériennes du président gambien.
Le 26 juillet 2016, un certain Pierre Dadak, multimillionnaire franco-polonais, a été arrêté dans sa villa d’Ibiza. Il est accusé par Interpol d’avoir livré 200 000 kalachnikovs, des lance-roquettes et des chars au Soudan du Sud, en utilisant un passeport diplomatique de Guinée-Bissau et, selon la police espagnole, en se déplaçant dans l’avion présidentiel gambien. Le procès-verbal, consulté par Le Monde, cite par ailleurs Franck Barresi, homme d’affaires français et figure présumée de la pègre marseillaise, comme autre passager de l’Iliouchine.
Hummer, vans et marchandises mystérieuses
Le zinc transportait-il seulement le trafiquant ou aussi des armes ? « Je ne peux pas le dire, mais pourquoi Jammeh aurait-il envoyé son avion jusqu’en Pologne si c’était seulement pour faire voyager Pierre Dadak ? », questionne Essa Bokkar Sy.
Quand le président ou sa femme partent en voyage, privé ou officiel, c’est dans les limousines noires du palais qu’ils arrivent au pied de l’avion. « Même quand ils ne volaient pas, on voyait les mêmes Hummer de la présidence aller directement à l’avion, charger de gros bagages », se souvient Ousmane. De nuit, sur le tarmac, les marchandises remplissent les soutes et leur nature interroge. Cloîtrés dans leur tour de contrôle, les fonctionnaires de l’aéroport observent les attroupements autour de l’avion, sans rien pouvoir faire. « La piste était mal éclairée, on ne voyait pas ce qui y était chargé ou déchargé, continue Ousmane en plissant les yeux, comme pour excuser son impuissance d’alors. Et parfois, ces nuits-là, ce n’étaient pas les Hummer qui amenaient les cargaisons, mais des gros vans. »
Le secret est de mise autour de ces décollages et atterrissages. Bien qu’interdit de vol en 2004 par une sanction onusienne, Baba Jobe, le conseiller de Jammeh, a continué à voyager avec l’Iliouchine. « Je me souviens d’un vol en Libye. On est partis à deux heures du matin. Baba Jobe devait aller voir Kadhafi », raconte l’ancienne hôtesse de l’air, qui ajoute : « Il y a beaucoup de pays où les sanctions de l’ONU ne comptent pas. » La Gambie de Jammeh, comme la Guinée-Bissau, a ainsi été pointée du doigt par les Nations unies comme l’une des plaques tournantes du trafic de cocaïne vers l’Europe, et soupçonnée par le Sénégal de fournir des armes légères à la rébellion casamançaise.
L’avion présidentiel est ainsi un appareil fantôme, qui se pose et décolle de Banjul au gré du palais. « C’est comme s’il n’existait pas, poursuit Ousmane. Il n’était pas sur nos radars, pas sur nos plans de vols, pas sur nos scanners de sécurité. » La Gambie ne produit pas d’armement et, officiellement, n’en importe pas. « Mais il y a des armes, lourdes et légères. Elles y entrent forcément d’une manière ou d’une autre, estime Niklas Hutlin, chercheur à l’université américaine George Mason (Etats-Unis) et spécialiste de la Gambie. Et ce n’est pas possible que des armes entrent ou sortent de Gambie sans que Jammeh ne soit au courant. »
La voie aérienne n’est sans doute pas la seule. En 2010, un navire iranien, rempli d’armes, en route vers la Gambie, a été arraisonné dans les eaux nigérianes. « L’activité la plus lucrative de Jammeh, après le tourisme, c’est le transit de marchandises. De transit à trafic, il n’y a qu’un pas à franchir », remarque un ambassadeur occidental en poste à Dakar.
« Diamants du sang »
La première apparition publique de l’aéronef remonte à janvier 2000, selon l’ONU. A Libreville, la capitale du Gabon, Omar Bongo accueille un sommet des chefs d’Etat africains sur l’économie. Un à un, les présidents se posent à l’aéroport. Sur le tarmac, un avion de la Centrafrican Airlines débarque Ange-Félix Patassé, président centrafricain de l’époque. Alors qu’Omar Bongo le prend dans ses bras, un second avion estampillé Centrafrican Airlines apparaît dans le ciel gabonais. Bongo félicite Patassé pour ce qu’il pense être une nouvelle acquisition, mais ce dernier ne reconnaît pas l’avion. Il est confus, et le sera plus encore lorsque ce sera la délégation gambienne qui sortira du zinc, un Iliouchine IL62-M.
Quelques mois plus tôt, Viktor Bout, qui utilisait la Centrafrican Airlines pour ses trafics d’armes et de diamants, avait vendu l’Iliouchine à la présidence gambienne qui n’avait pas eu le temps de faire repeindre. Or s’il avait changé de propriétaire, l’avion conservait le même usage. La Gambia New Millennium Airlines, dont le siège était au palais présidentiel de Yahya Jammeh et l’Iliouchine le seul avion, utilise alors le tarmac de Banjul comme plateforme de transit pour le trafic d’armes entre Bout et Taylor. L’ONU, qui surveille les mouvements de l’avion, découvre qu’il sert aussi au transport des « diamants du sang » de la RUF, acteur majeur de la guerre civile sierra-léonaise. Ces deux marchés mis à jour, la compagnie est mise à pied et son directeur, Baba Jobe, placé sous sanctions internationales, sera condamné en 2004 à neuf ans de prison en Gambie.
Le conseiller a en effet porté le chapeau. Il mourra en 2011, à l’âge de 52 ans, de causes inexpliquées, sans doute sacrifié par un patron dont il connaissait tous les secrets. L’expéditeur et le destinataire des cargaisons de l’Iliouchine, Charles Taylor et Viktor Bout, purgent tous deux de longues peines, l’un au Royaume-Uni, l’autre aux Etats-Unis. Mais Yaya Jammeh est toujours au pouvoir, ou du moins il s’y accroche après sa défaite à la présidentielle du 1er décembre 2016. Pendant la campagne, un candidat de l’opposition avait promis que s’il était élu, l’avion présidentiel serait utilisé pour ramener gratuitement au pays le quart de la population qui a fui la Gambie en raison de la politique économique désastreuse du président Jammeh.
En attendant une hypothétique résolution à la crise provoquée par le refus de Yahya Jammeh de reconnaître sa défaite, l’Iliouchine a sans doute repris ses rotations mystérieuses, selon un haut fonctionnaire gambien. L’homme, qui a requis l’anonymat, ne peut cependant pas en apporter la preuve : « Ce trafic fonctionne sur le principe d’opacité maximum. Seulement quatre ou cinq personnes autour de Jammeh doivent être au courant. »
Le Monde