La tragédie et le déclin du PS se confirment. C’est fini. Le parti vit les derniers moments de sa prépotence politique. La haine et la boucherie s’y unissent en diphtongue pour générer un carnage politico-judiciaire. C’est la traque contre tous ceux qui, dans le parti, contrarient Ousmane Tanor Dieng, Secrétaire général inamovible depuis le triste Congrès sans débat de 1996. Le masque de l’éternel perdant est véritablement tombé et s’engloutit.
Il a perdu ! Un combat politique se mène sur le terrain politique par une bataille de légitimité, de popularité et de conquête triomphale de l’électorat. Il ne se mène point par l’usage d’un clan partisan et par la manie de l’appareil d’Etat qui dispose du monopole de la violence légitime. Ousmane Tanor Dieng n’est pas un homme de combat. Il excelle plutôt dans l’ingénieuse conjuration, surtout quand il dispose d’un pouvoir ou d’une Institution d’Etat.
Un parti vidé de ses forces politiques
L’homme a échoué. Son échec s’ancre dans l’histoire et s’impose dans la mémoire collective. En dépouillant le PS de ses grandes ressources humaines et en accumulant, dans le silo de l’histoire, une quotité désastreuse de défaites électorales, il confirme sa défaite politique, en tout et partout.
Surtout que pour endiguer ces revers électoraux, la verte Tanorie socialiste s’engouffre dans un Macky pain-chocolat pour contenir sa déchéance politique. Et à cette Tanorie, il n’a pas suffi d’œuvrer à faire le vide alentour, il lui a aussi fallu vider tout le parti. Après Djibo Ka, Moustapha Niasse, Robert Sagna, Mamadou Diop le Maire, d’autres et d’autres encore ont quitté le PS qui se vide de ses forces, de ses organes comme un vieillard agonisant. Ce que Tanor fait aurait été prometteur s’il avait un avenir politique. Mais il n’a simplement qu’un passé et un présent politiques.
Aujourd’hui, Khalifa Sall et ces jeunes soldats du parti sont les cibles. Peut-être après c’est Aissata Tall Sall. Bamba Fall est déjà tombé dans le guet-apens. Ce sera indubitablement le tour de Barthélémy Diaz. Et la Tanorie cherchera ensuite ce qu’elle va faire après de Khalifa Sall, Idrissa Diallo, Aminata Diallo, Kany Bèye et autres.
Cette traque politique menée par l’un des plus impopulaires, taciturnes et feutrés dirigeants de parti que le Sénégal n’a jamais eu dans l’histoire, consacre un manque de courage politique intelligemment encagoulé par l’usage d’une position institutionnelle au cœur d’un Etat, seul détenteur du monopole de la violence légitime. Mais en procédant ainsi, Ousmane Tanor Dieng perd le combat. Il ne remporte aucune victoire.
Macky, grand gagnant de cette mort politique
La seule victoire de Ousmane Tanor Dieng, après sa nomination à la tête de ce bizarre HCCT, est simplement d’avoir anéanti le PS et de s’être imposé comme le candidat des défaites, un candidat d’une impopularité inconcevable pour un chef de parti, apocryphe leader d’aucun charisme et dont la parole publique est aussi morne que ouatée pour un meneur de masses.
Macky Sall, actuel détenteur du pouvoir, chef du Parti majoritaire dans les Institutions, est le seul gagnant de cette funeste crise du PS qui meurt. La ruée d’anciens socialistes vers son parti, sa coalition et son régime, s’accélère. Le HCCT est déjà garni d’anciens responsables socialistes. Aux Législatives, il est certain que beaucoup de petits partis issus des flancs du PS seraient dans la coalition présidentielle.
Pire, les si nombreux jeunes qui avaient envahi le PS entre 2004 et 2012, sont devenus amorphes à cause de la façon de faire de Ousmane Tanor Dieng, de son autoritarisme qui aurait pu être concluant s’il faisait remporter des victoires au parti. Ces jeunes ont cru, les uns au Socialisme, les autres en la social-démocratie, une vision politique aujourd’hui ensevelie dans une majorité sauce-gombo sans orientation idéologique précise.
Mais malgré tout, Macky Sall gagne doublement. Le PS, créé en 1948, a plus d’un demi-siècle d’existence. L’APR a été créée 60 ans après. Et elle lui ravit au vieux PS et la vedette et la victoire. Dans certains pays, la démission du perdant aurait été un acte noble. Mais à l’exception de Macky Sall qui en a donné un beau et triomphal exemple, la classe politique sénégalaise ne sait pas se démettre devant la conspiration, l’injustice ou l’honteuse défaite électorale, l’honneur au dessus de tout !
La défaite politique de Tanor est politique et historique. Khalifa Sall et ceux qui sont avec lui ne perdent rien. « Le nom grandit quand l’homme tombe », enseigne Victor Hugo. Les noms de Bamba Fall, de Barthélémy, de Khalifa Sall, de Aissata Tall Sall, et autres prennent ainsi des galons certains !
Le Piroguier