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Elon Musk accusé d'interférer dans la campagne électorale en Allemagne : ce n'est pas son coup d'essai

Rédigé par Dakarposte le Samedi 4 Janvier 2025 à 12:31 modifié le Samedi 4 Janvier 2025 - 12:34

Le soutien d'Elon Musk au parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) a suscité la controverse en Allemagne quelques semaines avant les élections fédérales. Mais ce n'est pas la première fois que le milliardaire américain est accusé d'ingérence.


Elon Musk accusé d'interférer dans la campagne électorale en Allemagne : ce n'est pas son coup d'essai
Le récent soutien d'Elon Musk au parti d'extrême droite allemand Alternative pour l'Allemagne (AfD) a suscité la controverse quelques semaines avant les élections fédérales du pays, marquant l'un des derniers commentaires du milliardaire sur la sphère politique mondiale.

Dans une tribune publiée dans un journal allemand au début du mois, la personne la plus riche du monde a écrit qu'elle soutenait la position de l'AfD sur l'énergie, la relance économique et les migrations, des principes qui, selon Musk, "ont fait le succès de Tesla et de SpaceX".


En réponse, les représentants du gouvernement allemand ont accusé M. Musk d'essayer d'influencer les élections du 23 février.

Signe qu'il n'entend pas renoncer à sa liberté d'expression, le milliardaire a annoncé ce vendredi une discussion publique à venir avec Alice Weidel, présidente du groupe parlementaire de l'AfD au Bundestag et porte-parole du parti d'extrême-droite à l'échelle nationale


Cette ingérence politique assumée n'est toutefois pas la première fois du genre : depuis quelques mois le patron de Tesla s'autorise désormais à critiquer ouvertement la politique menée dans certains Etats.
Musk et la politique britannique

Elon Musk a récemment été photographié en compagnie de Nigel Farage, chef du parti populiste Reform UK, et de Nick Candy, trésorier du parti, devant une peinture de Donald Trump à Mar-A-Lago, la propriété du président élu américain en Floride.

Selon certains, la photo suggère que M. Musk, qui est déjà un acteur clé de la seconde administration Trump, pourrait s'intéresser à la politique britannique.

M. Farage a confirmé aux médias britanniques en décembre que M. Musk envisageait de faire un don à son parti.

Pour le bloquer, les législateurs britanniques pourraient accélérer l'adoption d'une loi visant à limiter les dons politiques étrangers, selon le Guardian.

Selon les lois en vigueur, Elon Musk ne peut pas faire de don personnel parce qu'il n'est pas inscrit sur les listes électorales au Royaume-Uni, mais il pourrait éventuellement contribuer par l'intermédiaire de la filiale britannique de X, qui exerce toujours des activités dans le pays, d'après les registres de la société.

Ce n'est pas la première fois qu'en 2024, les politiciens britanniques sont aux prises avec les conséquences des commentaires de Musk.

Au début de l'année dernière, il avait accusé la le Royaume-uni d'être un État policier tyrannique et avait attisé les tensions en déclarant que la guerre civile était "inévitable" après les émeutes de Southport de cet été.

L'autorité britannique de régulation des communications a constaté peu après qu'il existait un "lien évident" entre le rôle des messages publiés sur les médias sociaux et la violence dans les rues pendant les émeutes.

Selon le Financial Times, M. Musk a également soutenu des voix d'extrême droite britanniques sur sa plateforme, comme l'extrémiste Tommy Robinson et Ashlea Simon, cofondatrice du groupe suprématiste blanc Britain First.
Avertissement en Italie

M. Musk a également reçu un avertissement sévère de la part du président italien Sergio Mattarella, qui lui a demandé de cesser de s'immiscer dans les affaires du pays après un tweet controversé publié sur sa page et demandant la révocation de juges.

En novembre, un groupe de magistrats de Rome a décidé que sept hommes détenus en Albanie dans le cadre d'un nouveau pacte migratoire entre l'Italie et l'Albanie devaient être renvoyés en Italie, une décision largement considérée comme un coup porté aux mesures prises par le Premier ministre de droite Giorgia Meloni pour lutter contre l'immigration irrégulière.

Musk a suggéré sur X, à la suite de la décision, que "ces juges doivent partir".

Il a écrit dans un message ultérieur que la décision était "inacceptable" et s'est demandé si "le peuple italien vit dans une démocratie ou si c'est une autocratie non élue qui prend les décisions".

"L'Italie est un grand pays démocratique qui sait prendre soin de lui-même", lui a répondu le président Mattarella.

Andrea Stroppa, le représentant italien d'Elon Musk, a déclaré à l'époque que son patron respectait le président Mattarella et la constitution italienne, mais qu'il "continuerait à exprimer librement ses opinions".

Le nouvel homme fort des Etats-Unis s'est également permis de commenter l'actualité en Roumanie : il a traité de "dictateurs" les juges constitutionnels qui ont annulé le premier tour de l'élection présidentielle en raison de suspicions d'ingérence russe en faveur du candidat nationaliste Calin Georgescu.
L'interdiction du "X" au Brésil entraîne des protestations politiques

Elon Musk a également été confronté à plusieurs défis juridiques liés à la modération de contenu, mais aucun n'a eu d'enjeux aussi importants que son épreuve de force avec Alexandre de Moraes, un juge de la Cour suprême brésilienne.

Tout a commencé lorsqu'en avril, Musk s'est opposé à une décision de justice visant à supprimer plus de 100 comptes signalés pour des propos haineux, de la désinformation ou une menace pour la démocratie, selon le Wall Street Journal.

M. Musk a accusé M. de Moraes de "censure" et a levé les restrictions initialement imposées aux comptes.

M. de Moraes a ordonné à M. Musk de nommer un représentant légal au sein de l'entreprise. Faute de quoi, X a été banni du Brésil le 30 août, jusqu'à ce que les amendes soient payées.

Cette interdiction a donné lieu à des manifestations de quelques milliers de partisans de l'ancien président Bolsonaro. Ils ont déclaré que l'interdiction était la preuve de leur persécution politique.

L'interdiction a finalement été levée un peu plus d'un mois plus tard, après que X a payé au Brésil 5 millions de dollars (4,4 millions d'euros) d'amendes.
Le pouvoir politique de Musk aux États-Unis

Musk a également été très actif dans son pays d'adoption, les États-Unis, où il a versé près de 200 millions de dollars (191 millions d'euros) à la campagne de réélection de Donald Trump par l'intermédiaire d'America PAC, un super comité d'action politique qu'il a créé avant l'élection de novembre.

Dans les jours qui ont précédé les élections américaines de novembre, Musk a également proposé de donner à des électeurs choisis au hasard dans les "swing states" 1 million de dollars (957 000 euros) s'ils s'engageaient à soutenir le premier et le deuxième amendement de la Constitution américaine sur la liberté d'expression et le droit aux armes à feu.

La veille du scrutin, un juge de Pennsylvanie a décidé que le tirage au sort pouvait se poursuivre.

Peu après la victoire de M. Trump, M. Musk a été nommé co-responsable d'une nouvelle organisation externe appelée Department of Government Efficiency (DOGE), qui conseillera la Maison Blanche sur la réduction de la bureaucratie au sein du gouvernement.

Dernièrement, Elon Musk a également manoeuvré pour faire échouer le gouvernement américain dans ses négociations sur le budget en publiant des centaines de messages X trompeurs sur un projet de loi bipartisan visant à financer les activités du gouvernement.

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