Election de Moussa Faki : Le Sénégal ne garde aucun "sentiment amer" envers la CEDEAO (Macky Sall)

Rédigé par Dakarposte le Lundi 6 Février 2017 à 09:54 modifié le Lundi 6 Février 2017 10:04

Le Sénégal ne garde "aucun sentiment amer" envers les pays de la CEDEAO après l’élection du Tchadien Moussa Faki Mahamat à la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA), a soutenu lundi le chef de l’Etat, Macky Sall
 
"Je voudrais dire que le Sénégal ne garde absolument aucun sentiment amer à l’égard des pays frères et voisins de la CEDEAO [...]", a-t-il déclaré, disant comprendre que des pays aient choisi de voter pour d’autres qui ont perdu jusqu’à 100 soldats dans les rangs des contingents que ces derniers avaient envoyés pour épauler leurs propres armées. 

Le chef de l’Etat, qui s’exprimait à la fin de la cérémonie solennelle de levée des couleurs nationales au palais de la République, dit "comprendre parfaitement le sens d’un tel soutien", ajoutant : "Peut-être que le Sénégal aurait fait la même chose à leur place".
 
Le ministre tchadien des affaires étrangères a été élu nouveau président de la Commission de l’Union africaine (UA) lors du dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation panafricaine qui s’est tenue à Addis-Abeba, à l’issue d’un scrutin tenu à huis-clos.

Le ministre tchadien des Affaires étrangères est passé après huit tours de vote, ajoute la même source. Il remplace la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma.
 
Quatre autres candidats étaient en lice, à savoir l’Équato-Guinéen Agapito Mba Mokuy, la Botswanaise Pelonomi Venson-Moitoi, le Sénégalais Abdoulaye Bathily et la Kényane Amina Mohamed Jibril. 
 
Abdoulaye Bathily, candidat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a été éliminé au troisième tour de scrutin, de même que la Botswanaise et l’Équato-Guinéen.
 
Le président Macky Sall a félicité son homologue tchadien après l’élection du candidat tchadien, jusque-là patron de la diplomatie tchadienne.
 
Le chef de l’Etat a précisé que la candidature du sénégalais Abdoulaye Bathily était "portée" par la CEDEAO. 
 
"Si nous n’avions pas le soutien de la CEDEAO, nous n’irions pas aux élections. N’eut été la décision de la CEDEAO au sommet de Kigali au mois de juillet 2016, cette élection se serait déjà passée. C’est parce que la CEDEAO a fait bloc à la demande du Sénégal, cela a permis la reprise du vote au mois de janvier", a-t-il expliqué.
 
Le président Sall a remercié tous les pays qui ont voulu voté pour le candidat du Sénégal, reconnaissant au passage que ce n’était pas suffisant pour qu’il soit qualifié après trois tours de vote.
 
"En définitive, chaque pays a la souveraineté de son vote. Chaque pays a aussi des raisons profondes qui peuvent justifier son vote à un moment donné", a-t-il dit, ajoutant que le Sénégal "prend note de ce qui s’est passé à Addis-Abeba".
 
"Il faut tourner la page. Si notre candidat était jugé sur ses qualités et ses capacités, il n’aurait aucune difficulté. Mais, il ne s’agit pas d’un concours, il s’agit du choix de pays qui sont souverains. Donc, il faut prendre la chose comme telle et tourner la page", a soutenu le président sénégalais.
 
Le président Sall a souligné que la diplomatie sénégalaise a fini de montrer "ses lettres de noblesse". Il ajoute : "Ce n’est pas parce qu’un candidat n’a pas été retenu dans une élection que cela remet en cause les acquis de notre diplomatie et de nos relations à l’international".

APS
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