Échauffourées à Thionk Essyl entre pêcheurs maliens et autochtones

Rédigé par Dakarposte le Samedi 28 Janvier 2017 à 13:52 modifié le Samedi 28 Janvier 2017 14:03

La paisible commune de Thionk Essyl connaît depuis quelques semaines une situation des plus dramatiques opposant des pêcheurs maliens établis dans le coin depuis plus de 15 ans aux populations de la localité. 
Thionk Essyl qui se trouve dans le département de Bignona est l'un des endroits les plus poissonneux de cette partie du Blouf. Malgré la déforestation qui a causé d'innombrables dégâts au niveau de la flore et de la faune de la région méridionale, cette commune dirigée par le maire Omar Badji préserve intacts les richesses de la nature ,offrant ainsi à ces populations une autosuffisance en produits halieutiques. 
Quid du litige qui oppose les deux parties, les autochtones reprochent aux pêcheurs maliens de ne pas respecter les filets de pêche et les périodes de repos biologique? Ayant saisi le maire de la localité pour faire expulser du périmètre communal les ressortissants maliens qui y vivent en harmonie totale -car y ayant fondé des foyers et même inscrit leurs enfants dans les écoles et collèges en participant à la vie de Thionk Essyl, et devant le refus de l'autorité municipale qui a d'abord essayé de convaincre les jeunes de trouver une solution pérenne- les jeunes ont en début de semaine incendié les pirogues des pêcheurs avant de piller la principale boutique que les maliens y avaient érigé. 
Malgré la venue expresse du Préfet de Bignona sur place pour trouver une solution, la violence est montée d'un cran d'où l'intervention de la gendarmerie nationale pour procéder à l'interpellation de 5 individus qui après enquête ont été déférés devant le Procureur de la république de Ziguinchor pour association de malfaiteurs, destruction de biens appartenant à autrui,mise en danger de la vie d'autrui et rébellion à l'autorité. 
En attendant de voir comment gérer cette affaire, les maliens soutenus par leur ambassadeur à Dakar ont été escortés par les gendarmes et installés à la préfecture de Bignona. 
Ces faits d'une telle gravité interpellent les plus hautes autorités de ce pays qui apparemment, semblent adopter la politique de l'autruche surtout en ces périodes d'année électorale. 
Mais le danger reste permanent et si des mesures fermes ne sont pas prises, cette situation risque de faire tâche d'huile un peu partout au Sénégal, et plus grave les organisations de défense des droits humains semblent également adopter la même position que l'Etat dans ce dossier qui les interpelle au premier chef. 
Daarposte, qui suit cette affaire, vous promet d' revenir amplement!
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