ESCROQUERIE PRÉSUMÉE: sale temps à la Banque atlantique

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 2 Juin 2017 à 02:30 modifié le Vendredi 2 Juin 2017 06:55

Libération révèle que des responsables de la Banque Atlantique sont traqués par le Doyen des juges dans le cadre d’une plainte
avec constitution de partie civile déposée par Mansour Kama et CheikhOumar Tidiane Tall.

Des responsables de la Banque Atlantique de Dakar sont dans le collimateur du Doyen des juges qui a d’ailleurs procédé à une première inculpation il y a de cela quelques semaines. À l’origine, une plainte avec constitution de partie civile déposée par Mansour Kama du patronat et CheikhOumar Tall qui ont élu domicile à cabinet Wane et Fall.

Les plaignants accusent la banque de les avoir « mis dans des situations juridiques intentionnellement créées par la Banque Atlantique empreintes de fraudes avérées, lesquelles situations ont entraîné pour eux de lourds préjudice ».

Les avocats expliquent qu’en 2012, la Banque Atlantique réclamait à Belle Viande/Cosepa, entreprise individuelle appartenant à
Moustapha Diop, la somme de 395 millions de FCFA. Pour permettre l’éligibilité du dossier Cosepa/ Belle Viande a une restructuration, la banque faisait de la mise à disposition d’une garantie réelle, une exigence. Pour ce faire, elle avait accompagné ce
dernier dans des négociations avec la famille Le boue propriétaire du titre foncier numéro 6762 DG sis à Ngor qui acceptait moyennant rémunération de se porter caution hypothécaire de Monsieur Diop. Cette démarche s’étant révélée infructueuse, les
négociations ont été gelée obligeait Moustapha Diop à trouver une solution alternative. C’est ainsi que pour sortir de l’impasse,
la banque sollicitait Cheikh Oumar Tall, gérant du cabinet Cepic.

Aussi Pape Mody Ndiaye, Directeur des risques de la Banque Atlantique a réussi à convaincre Tall d’accepter de jouer le rôle de partenaire susceptible de conforter le dossier bancaire Cosepa/ Belle Viande en aidant à mouvementer le compte inactif depuis plus de six mois. C’est ainsi qu’il proposa à Tall et à son cabinet un mécanisme ainsi conçu : établissement par Cheikh Oumar Tidiane Tall d’un chèque de 15 millions à tirer sur le compte de la Cepic, remise d’un chèque de 15 millions de FCFA au Directeur des risques pour alimenter le compte ‘’Belle Viande’’.

En contre partie, la banque lui proposait de solder son débit en compte dans le coût et de location-vente avec la Sicap de la Villa
FM9, de payer les frais d’actes et d’enregistrement liés à cette opération et de se libérer des engagements liés aux travaux de la
réfection de la villa. Soit un mon- tant d’environ 100 millions de FCFA. « Cette première démarche était le premier acte d’une machine infernale à l’encontre des plai- gnants », expliquent les avocats dans leur plainte.

Comment Mansour Kama a été roulé dans la farine bancaire À la suite de cette première opération, le Directeur générale de la Banque faisait effectivement à Cheikh Oumar Tidiane Tall la proposition de racheter les créances de la banque sur Belle Viande-Cosepa en échange de quelques concours qui seraient apportés à des structures à créer pour les mettre en mesure de rembourser
aussi bien les créances Belle Viande/Cosepa que les nouveaux crédits qui lui seraient octroyés. Ainsi l’institution financière a suggéré à M. Tall d’identifier un partenaire susceptible de conforter la démarche, lequel partenaire devait dégager un certain profil à savoir être présent dans le sec- teur de l’élevage. Il était égale- ment souhaité de ce partenaire attendu un leadership fort dans le secteur des affaires mais également une bonne introduction au- près des autorités publiques et étatiques. C’est ainsi qu’il a choisi Mansour Kama.

Après concertation avec la banque, il a été retenu par les parties de monter plusieurs structures : Cupes (500 millions dont 100 millions d’aval, 100 millions destinés au remboursement de Belle Viande/Cosepa et 300 millions de FCFA au financement de l’activité ; Sael : 500 millions de FCFA en spot renouvelable mais aussi Vecteur, Bv/Cosepa et Cale- basse. Dans l’attente de la mise en place de ces structures et de la mise en place de ces crédits le Directeur général de la Banque Atlantique a invité Cheikh Oumar Tidiane Tall pour obtenir de lui et de Mansour Kama la signature d’un contrat de cession de créances Bv/Cosepa à Calebasse Sa. Erreur. Pour les avocats, cette demande de cession avait essentiellement pour souci de faire disparaitre du portefeuille de la banque les dossiers Belle Viande et Cosepa afin de pouvoir échapper aux sanctions éventuelles si ces dossiers étaient connus des missions de contrôle interne et externe prévus pour les mois qui suivaient.

Pour répondre à l’objectif recherché le contrat de cession devait faire obligation au cessionnaire d’un paiement comptant de la créance de 395 millions dès la mise en place des concours attendus. La présentation des extraits de compte semble signifier qu’un
chèque de 15 millions a été émis par Cepic de Tall en faveur de Belle Viande mais ensuite le chèque a été retourné pour absence d’endos. Mais voilà : l’opération qui a été aboutie à porter au crédit Belle Viande la somme de 15 millions de FCFA s’est faite à l’insu de Moustapha Diop. Pour les robes noires, il ne fait pas de doute que la société Calebasse Sa devait en fait servir de société écran pour aider à assainir le porte feuille de la banque. En clair, Cheikh Oumar Tidiane Tall et Mansour Kama se sont rendu compte qu’ils ont été dupés d’autant que tout était du vent.

Cheikh Mbacké Guissé
Liberation
Cheikh Amidou Kane
Recommandé Pour Vous