Le pape François est un homme de promesses. A Gustavo Vera, militant associatif (et de gauche) de Buenos Aires, grand fumeur à la voix constamment enrouée devant l’Eternel et fondateur de l’ONG La Alameda, qui lutte contre le travail clandestin et la traite humaine, il avait juré qu’il le soutiendrait toujours dans ses combats. Même devenu pape… Devant l’assemblée générale des Nations unies, à New York, le jésuite argentin a honoré, vendredi, ses engagements. Tandis qu’il arrivait au terme d’un discours fleuve, très attendu, mais qui développait des thèmes classiquement «bergogliens», il a surpris.
Se souvenant des luttes menées en commun avec Gustavo Vera (une sorte de fils spirituel qu’il a souvent convié au Vatican), le pape a dénoncé de façon virulente le trafic de drogue, qu’il considère comme l’une des principales plaies du monde contemporain. A demi-mot, il a rappelé, de manière audible malgré tout, les Etats et les instances internationales à leur devoir. C’est «une guerre, a asséné le jésuite argentin à l’ONU, trop faiblement combattue, [qui] tue des millions de gens».
De ce trafic de drogue - dont son pays natal, l’Argentine, est devenu une plaque tournante en Amérique latine, surtout dans les quartiers miséreux de sa capitale -, découle, selon le chef de l’Eglise catholique, un nouvel esclavage, ce qu’il appelle la «traite humaine».
En 2008, menacé par les réseaux mafieux, Gustavo Vera était venu chercher appui et protection auprès de celui qui était alors archevêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio. Depuis, celui-ci n’a jamais plus ménagé sa peine et a pris des risques, dénonçant publiquement les mafias chaque fois qu’il le pouvait.
Ecologie.
Le jésuite argentin est aussi un homme de fidélité. Depuis la publication en juin de son encyclique Laudato si («loué sois-tu», les premiers mots d’un poème de François d’Assise), consacrée à l’écologie, il est devenu le «leader maximo» de la défense de l’environnement. Devant l’assemblée générale des Nations unies, il a plaidé vigoureusement pour un «droit à l’environnement» et souhaité que la conférence de Paris sur le climat aboutisse à des engagements conséquents. Dans la vision du pape, il y a urgence. «La crise écologique, a-t-il déclaré, peut mettre en péril la survie même de l’humanité.»
La conversion à l’écologie du pape est finalement assez récente. Le thème n’était guère présent dans sa pensée et ses discours avant d’arriver au Vatican. Mais ce combat-là, le pape François le lie irrémédiablement à la lutte contre l’exclusion. Dans la pensée bergoglienne, l’un et l’autre sont indissociables. Sur ce point, le jésuite est d’une indéfectible fidélité à l’«option préférentielle pour les pauvres» qui a profondément marqué l’Eglise latino-américaine dans les années 70. Pour le pape, l’écologie doit être politique. Car ce sont les plus pauvres qui sont les premières et ultimes victimes de la crise écologique.
Gauchisme.
A New York, François a donc plaidé pour un développement «intégral et durable». Pour cela, il n’a pas hésité à reprendre le slogan des mouvements populaires, celui des «T» : toit, travail et terre. Pour ce compagnonnage, certains le taxent d’ailleurs de gauchisme. Fidèle à des thématiques elles aussi très débattues dans les années 70 mais quelque peu oubliées, François a aussi fustigé, comme il le fait très souvent, le «commerce des armes». Il a appelé au plus vite à «un monde sans arme nucléaire».
Au-delà du leader politique, le pape reste finalement ce qu’il est, un jésuite et un directeur de conscience. Remettre l’homme à sa place, tel a été l’un des axes de son discours onusien. En clair, l’être ne doit pas se laisser aller au démon de la toute-puissance, croire qu’il «se crée de lui-même». Et pour cela, c’est, dans la pensée du pape, la référence à une transcendance qui protège.
En phase avec une pensée répandue dans les pays du Sud, il a fustigé un «colonialisme idéologique» imposé par le Nord. C’est paradoxalement au nom de cela, et non de la pensée catholique, qu’il a finalement condamné sans le nommer le mariage gay. Des manières de… jésuite.
Se souvenant des luttes menées en commun avec Gustavo Vera (une sorte de fils spirituel qu’il a souvent convié au Vatican), le pape a dénoncé de façon virulente le trafic de drogue, qu’il considère comme l’une des principales plaies du monde contemporain. A demi-mot, il a rappelé, de manière audible malgré tout, les Etats et les instances internationales à leur devoir. C’est «une guerre, a asséné le jésuite argentin à l’ONU, trop faiblement combattue, [qui] tue des millions de gens».
De ce trafic de drogue - dont son pays natal, l’Argentine, est devenu une plaque tournante en Amérique latine, surtout dans les quartiers miséreux de sa capitale -, découle, selon le chef de l’Eglise catholique, un nouvel esclavage, ce qu’il appelle la «traite humaine».
En 2008, menacé par les réseaux mafieux, Gustavo Vera était venu chercher appui et protection auprès de celui qui était alors archevêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio. Depuis, celui-ci n’a jamais plus ménagé sa peine et a pris des risques, dénonçant publiquement les mafias chaque fois qu’il le pouvait.
Ecologie.
Le jésuite argentin est aussi un homme de fidélité. Depuis la publication en juin de son encyclique Laudato si («loué sois-tu», les premiers mots d’un poème de François d’Assise), consacrée à l’écologie, il est devenu le «leader maximo» de la défense de l’environnement. Devant l’assemblée générale des Nations unies, il a plaidé vigoureusement pour un «droit à l’environnement» et souhaité que la conférence de Paris sur le climat aboutisse à des engagements conséquents. Dans la vision du pape, il y a urgence. «La crise écologique, a-t-il déclaré, peut mettre en péril la survie même de l’humanité.»
La conversion à l’écologie du pape est finalement assez récente. Le thème n’était guère présent dans sa pensée et ses discours avant d’arriver au Vatican. Mais ce combat-là, le pape François le lie irrémédiablement à la lutte contre l’exclusion. Dans la pensée bergoglienne, l’un et l’autre sont indissociables. Sur ce point, le jésuite est d’une indéfectible fidélité à l’«option préférentielle pour les pauvres» qui a profondément marqué l’Eglise latino-américaine dans les années 70. Pour le pape, l’écologie doit être politique. Car ce sont les plus pauvres qui sont les premières et ultimes victimes de la crise écologique.
Gauchisme.
A New York, François a donc plaidé pour un développement «intégral et durable». Pour cela, il n’a pas hésité à reprendre le slogan des mouvements populaires, celui des «T» : toit, travail et terre. Pour ce compagnonnage, certains le taxent d’ailleurs de gauchisme. Fidèle à des thématiques elles aussi très débattues dans les années 70 mais quelque peu oubliées, François a aussi fustigé, comme il le fait très souvent, le «commerce des armes». Il a appelé au plus vite à «un monde sans arme nucléaire».
Au-delà du leader politique, le pape reste finalement ce qu’il est, un jésuite et un directeur de conscience. Remettre l’homme à sa place, tel a été l’un des axes de son discours onusien. En clair, l’être ne doit pas se laisser aller au démon de la toute-puissance, croire qu’il «se crée de lui-même». Et pour cela, c’est, dans la pensée du pape, la référence à une transcendance qui protège.
En phase avec une pensée répandue dans les pays du Sud, il a fustigé un «colonialisme idéologique» imposé par le Nord. C’est paradoxalement au nom de cela, et non de la pensée catholique, qu’il a finalement condamné sans le nommer le mariage gay. Des manières de… jésuite.