Le lendemain du jour de Arafat, le jeudi 24 Septembre a été pout nous, pelerins du groupe de Sotra tourisme, l'enfer sur terre.
Oui, ce jour là, nous avons vécu , pendant quelques minutes, en enfer.
En effet, après avoir passé la nuit à Mouzdalifa, le jour de Arafat, ce 24 Septembre, nous avons pris la route pour Mina.dans le but de procéder à la lapidation de Satan.
Nous avions sur nous de petites pierres ramassée à Mouzdalifa afin de lapider le grand satan.
Aussitôt à Mina, notre car a du s' immobiliser ,loin de notre tente ,compte tenu des routes qui avaient été barrées par les forces de l'ordre.
Nous avons été obligés de marcher, insouciants, vers le lieu de la lapidation.
Chemin faisant, nous avons constaté un rétrécissement de la voie menant à la lapidation. Mais nous n'en avons tenu compte car pour nous, cela faisait partie des manoeuvres de sécurité des forces de l'ordre.
Aussitôt arrivé du côté des forces de l'ordre, nous avons constaté que ces dernières avaient barricadé la seule voie menant au lieu de la lapidation.
Plus de possibilité de franchir le corridor.Pendant ce temps, ceux qui venaient en arrière forcaient le passage tandis que les forces de l'ordre nous empêchaient de passer.
C'est comme cela que la bousculade a commencé.
Au début, nous pensions que cela serait de courte durée.Nous nous étions trompé de jugement.
La bousculade a duré pour nous une éternité. Je commencais à suffoquer.Il en était de même pour mes voisins arabes et africains qui pour certains demandaient de l'aide, pour d'autres s' effondraient sous le poids de la bousculade.
Je commencais à m'affaiblir.Je manquais d'air.Pendant ce temps, ça criait de partout.
Nous tendions les mains vers les forces de l'ordre afin qu'elles nous secourent.J'etais choqué par leur indifférence.
C'était le sauve qui peut.Le chacun pour soi.
Pendant ce temps, il faisait une chaleur torride.
Peu à peu, je sentais que mes forces m'abandonnaient.J'etais en train de m'effondrer.Je sentais que je perdais peu à peu connaissance.
C'est en ce moment que je vis l'image de mon épouse, de notre fils et de mon père.Ils me souriaient. Comme pour me dire qu'ils étaient avec moi.
C'est ce qui me donna une force nouvelle. Force qui me poussa à sauter par dessus la tête de ceux qui me barraient la route pour me retrouver sur la voie après les forces de l'ordre.Tout nu car mon hyram m'avait été arraché par ceux qui étaient en dessous de moi dans la bousculade.
Aussitôt de l'autre côté, derrière les forces de l'ordre, je ramassai un hyram pour me couvrir et en chancelant, je m'effondrai tout juste à côté d'un membre de mon groupe.
Très affaibli, couché par terre, dans la boue, je reclamais aux passants de l'eau à boire.
Certaines âmes très généreuses m'aspergeaient de l'eau glacée sur le visage et sur le corps.d'autres m'en donnaient à boire.
C'est ce qui m'a permis de résister contre le grand sommeil qui me tenaillait.
Sommeil qui pouvait définitivement m'emporter dans l'eau delà.
C'est quelques heures après que je me sois remis de mon état de choc que je me levai pour rechercher mes compagnons.
Clopin clopant, nous nous rendimes sous notre tente et le soir, nous constatames l'absence de 06 d'entre nous.
Deux jours après, nous nous rendrons compte que quatre d'entre eux sont morts des suites de la bousculade.
L'un d'entre eux a été retrouvé.
Nous n'avons pas encore de nouvelles d'un autre.Le compagnon de Salif Bictogo et de Koné Hilliassou, le Maire de Bondoukou qui ont vécu l'enfer avec nous.
J'ai retenu une grande leçon de cette épreuve.
Dieu m'a permis de vivre afin de me donner la chance d'être un homme nouveau.
Comme je le lui avais demandé lors des bousculades.
Le pardon aux uns et aux autres que j'ai demandé avant mon départ à la mecque m'a été d'un grand secours.
Ceux qui sont morts lors de la bousculade sont en ce moment les habitants du paradis parce qu'ils étaient tous en etat de pureté.
Que leurs parents sèchent leurs larmes car ils sont morts lors de l'adoration de Dieu.
C'est une période de mort que nous recherchons tous.