Discours à la Nation : Les Sénégalais à l’écoute de Macky Sall
Les Sénégalais retiennent leur souffle. Non, parce que c’est la première fois que le président de la République, Macky Sall va s’adresser à la nation, depuis son accession à la magistrature suprême le 25 mars 2012. Mais plutôt parce que les attentes sont énormes. De la cherté de la vie, à la problématique du logement, en passant par l’éducation, le référendum, la santé, les populations attendent le Chef de l’Etat pour cette 4ème adresse à la nation ce 31 décembre 2015. Une année avec son lot d’espoir et de catastrophes. Senego vous propose un dossier réalisé par Sud Quotidien qui embrasse tous les secteurs de la vie sociopolitique nationale.
CONFLIT EN CASAMANCE : Que reste-t-il de l’appel à la «paix des braves» ?
Dans quelques heures, le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall s’adressera à la nation, pour son quatrième discours de fin d’année. Ce message de nouvel an est très attendu par les populations, notamment en ses points relatifs à la paix et la sécurité nationales. En effet, plus de 21 mois après son appel à la «paix des braves», qui attend toujours une réponse, la Casamance vit une situation de ni paix ni guerre.
Le Président Macky Sall est très attendu sur la question de la paix en Casamance, à travers son discours de ce 31 décembre 2015. En déplacement, à Ziguinchor où il a séjourné pendant plusieurs jours en mars 2014, lors du lancement du Projet pôle de développement de la Casamance (PPDC) regroupant les régions administratives de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, le chef de l’Etat a appelé les différentes parties prenantes au conflit indépendantiste casamançais à une «paix des braves» où il n’y aura ni vainqueurs ni vaincus.
«Je propose à tous, sans exclusivité, la paix des braves, sans vainqueurs ni vaincus, pour le bénéfice de tous. C’est parce que nous n’osons pas que les choses sont difficiles. Alors osons résolument la paix», avait martelé Macky Sall, devant une grande assistance, le lundi 17 mars 2014 à Ziguinchor.
Seulement, 21 mois après le bras tendu de Macky Sall, il règne toujours un climat de ni paix ni guerre en Casamance. Cette situation, d’ailleurs vécue depuis l’avènement de la deuxième alternance au sommet de l’Etat, cache mal la réalité sur le terrain, empreinte de psychose, de peur et d’insécurité, accentuant la pauvreté et retardant le retour des déplacés et réfugiés casamançais dans leurs localités d’origine.
Certes les braquages et autres attaques et incursions d’éléments armés ne sont plus monnaie courante, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) dégageant chaque fois toutes responsabilités dans les quelques cas jusqu’ici enregistrés, mais la nouvelle trouvaille d’éléments supposés appartenir au mouvement irrédentiste c’est de priver des populations de leurs principales sources de revenus en confisquant leurs champs et plantations surtout celle d’anacarde, les enfonçant davantage dans la pauvreté.
Les récoltes sont écoulées dans les pays limitrophes…
Dans les villages, pour la plupart enclavés, qui échappent encore à ce diktat des groupes armés, le problème c’est l’évacuation des productions vers les points de collecte ou de vente, pour être acheminées vers les centres urbains comme Ziguinchor, faute de pistes d’accès.
Quid de la construction d’une voie de contournement et du vol de bétail, c’est-à-dire de la confiscation de troupeaux de vaches et de petits ruminants par des groupes armés ou simples bandits armés qui profitent de la porosité de la frontière pour se retrouver avec leur butin (volé) en Guinée-Bissau ?
Donc, 32 ans après l’éclatement du conflit casamançais le 6 décembre 1982, l’heure est venue de mettre fin à ces trois décennies de souffrance des populations. Le temps n’est plus aux discours d’intentions et engagements verbaux, mais à l’action. Car l’espoir né, de la nouvelle dynamique de paix en Casamance, depuis l’avènement de Macky Sall au pouvoir le 25 mars 2012, ne s’est pas encore complètement effrité. Mieux, l’actuel locataire du Palais de la République, connait parfaitement le «dossier casamançais» pour avoir été ministre de l’Intérieur, puis Premier ministre, donc interlocuteur des indépendantistes.
Aussi, n’est-ce pas le MFDC qui, à travers sa branche armée et son Secrétaire général intervenant dans les colonnes du journal L’Observateur du 26 décembre 2014, reconnaissait que «la solution au «problème casamançais» existe et elle se trouve «dans la Plate-forme revendicative de son mouvement, élaborée par nos soins, puis adoptée en tant que telle par les Assises du MFDC du 6 au 8 octobre 2003, à Ziguinchor, avant d’être consacrée, par l’Etat et le MFDC, comme «Le document de base» pour les négociations de paix tant désirées».
Alors, place aux actes pour qu’«une autre Casamance» soit «possible», « une Casamance de tous les possibles», voulue par Macky Sall.
ECONOMIE : Le défi de l’autosuffisance alimentaire pas encore relevé
Comme de coutume, le Président de la République Macky Sall va livrer, ce soir jeudi 31 décembre, son message à la nation à travers lequel il va décliner les politiques du gouvernement pour la nouvelle année 2016 tout en faisant le bilan de l’année passée. Sur le plan économique, les populations attendent que le Chef de L’Etat annonce des solutions sur la cherté des denrées de premières nécessité notamment le riz, le sucre, l’huile etc.
Lors de la campagne électorale pour la présidentielle de 2012, Macky Sall alors candidat avait promis une fois au pouvoir de diminuer les prix des denrées alimentaires. 6 mois après son accession à la magistrature suprême, il y a eu légère baisse des prix mais les sénégalais ont toujours du mal à joindre les deux bouts et à assurer les 3 repas quotidien vue la cherté des produits. Ainsi, elles réclament toujours une baisse des prix des denrées de premières nécessités.
Le défi de l’autosuffisance alimentaire engagé par Macky Sall pour soustraire les sénégalais des contingences des marchés extérieurs et de réduire le déficit structurel de la balance commerciale du Sénégal n’est pas encore relevé. On espère que le chef de l’Eta va revenir sur ce point lors de son adresse à la nation de ce soir.
« Notre défi pour le présent et l’avenir, c’est de gagner notre indépendance économique en nous libérant du besoin de l’aide et de la dépendance de l’extérieur pour tout ce que nous pouvons produire par nous-mêmes», avait-il déclaré dans son discours à la nation du 4 avril 2015.
Pourtant les sénégalais continuent toujours de consommer les produits importés comme le riz, l’oignon, la pomme de terre, même si l’autorité de régulation des marchés (Arm) procède chaque année, pour une période déterminée aux gels des importations de ces produits. On constate que populations préfèrent toujours consommer les denrées importées au détriment des produits locaux dont la qualité est souvent décriée. Donc, une bonne politique doit être menée dans ce sens par le gouvernement pour inciter les sénégalais à la consommation locale.
Les sénégalais attendent aussi du chef de l’Etat Macky Sall sur la baisse des prix du carburant et de gaz. En effet, le prix du baril de pétrole est en chute depuis plusieurs mois mais cela ne s’est toujours pas répercuté sur le prix du carburant et du gaz. Toutefois, l’espoir est permis car le gouvernement à travers le Ministre de l’économie, des finances et du plan a annoncé qu’une baisse du prix du carburant est envisagée.
MODALITE DE REDUCTION DU MANDAT A DATE ECHUE, REFORMES INSTITUTIONNELLES : Accélérez la cadence !
Le quatrième discours à la Nation du chef de l’Etat (après celles de décembre 2012, 2013 et 2014) qui est prononcé ce jour, jeudi 31 décembre 2015, est certainement parti pour être celui de toutes les attentes. Pour cause, l’année 2016 qui s’annonce marque une année charnière du quinquennat ou septennat de Macky Sall, c’est selon, pour moult raisons liées, au plan politique, au calendrier républicain et à l’agenda des réformes que surveillent, comme du lait sur le feu, les acteurs politiques, la société civile comme l’opinion publique, nationale et internationale.
A quelques encablures de la fin de son magistère, s’il respecte son engagement électoral de réduire son mandat de sept à cinq ans, Macky Sall est de fait particulièrement guetté sur la…modalité qu’il entend activer pour ramener le quinquennat au Sénégal. Quoiqu’il ait réitéré sa détermination de réduire son mandat, le chef de l’Etat tarde encore à se prononcer de manière directe sur le mécanisme institutionnel en question. Référendum ou voie parlementaire ? En tout cas, même si certains de ses proches ( dont le ministre conseiller Ismaël Madior Fall, en particulier) ont fait diverses sorties pour parler de référendum en mai 2016, force est de constater que l’opinion reste encore dubitative sur la modalité réellement arrêtée pour passer du septennat au quinquennat.
Et cela, d’autant que Macky Sall semble encore suspendu à la décision du Conseil constitutionnel qu’il a lui-même saisi sur la question. Le discours à la Nation de ce jour devrait, sauf faux ton, régler définitivement cette équation de la réduction du mandat présidentiel surtout quand on constate qu’il ne reste plus que cinq mois pour arriver à la date butoir de mai.
L’autre préoccupation politique sur laquelle Macky Sall est particulièrement attendue, à notre sens, est relative à la matérialisation des réformes institutionnelles. Des réformes sur lesquelles les citoyens se sont prononcés de manière inclusive, avant d’être soumises à l’expertise des membres de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) dirigée par Amadou Makhtar Mbow, et dont le rapport définitif a été transmis depuis belle lurette au chef de l’Etat.
Et surtout des réformes (cumul des charges de chef de parti et de chef d’Etat, plafonnement de l’âge des candidats à la magistrature suprême, charte de bonne gouvernance…) qui entendent redimensionner le modèle démocratique sénégalais pour l’adapter aux nouvelles exigences du citoyen. Seulement, depuis leur élaboration, ces réformes dorment encore sous les tabliers des décideurs, pour ne pas dire du maître du jeu. Gageons que le discours à la Nation de ce 31 décembre 2015 permettra au Président d’accélérer la cadence, pour parler comme…Mimi. Le temps presse !
L’ENSEIGNEMENT DANS SES ECLATS
Malgré la mise en œuvre des décisions présidentielles sur les Assises de l’Education et de la Concertation sur l’avenir de l’Enseignement supérieur, le système éducatif sénégalais navigue toujours dans des eaux troubles.
Il n’y a pas de quoi pavoiser pour le comprendre : il est très loin du succès à cause d’un certain nombre de facteurs que le chef de l’Etat, à l’occasion de son discours de nouvel an, est appelé à se prononcer fermement et donner des gages d’une année scolaire apaisée. Il s’agit de l’état d’avancement dans la mise en œuvre du protocole d’accords pour éviter toute grève, sur l’affaire des élèves-maitres qui menacent d’envahir les Centres régionaux de formation du personnel enseignant.
Toujours est-il qu’il apparait clairement que ces différents problèmes susmentionnés ont un point en commun : l’urgence d’offrir aux enfants une offre éducative de qualité. C’est un secret de polichinelle de soutenir qu’en plus d’un quantum horaire crevé par les grèves des syndicats d’enseignants, les classes sont pléthoriques et que le déficit de matériels didactiques persiste. Résultats de course : l’enchainement des résultats catastrophiques du Cfee, Bfem et Bac enregistrés ces dernières années. Encore faudra-t-il attendre des années pour une école sénégalaise de la réussite ? En tout cas le discours de nouvel an de Macky Sall doit, dans le domaine de l’Education, faire ressortir l’urgence de la formation des enseignants pour aspirer à des enseignements-apprentissages de qualité. Ils sont 21.000 enseignants en attente d’une formation diplomante. Les lenteurs persistent dans la formation diplômante des professeurs titulaires de diplômes spéciaux. « Du Ci au lycée, les élèves sont accompagnés de personnel non qualifié. Ils sont 21.000 enseignants non encore formés, la qualité est d’abord la formation professionnelle des enseignants », disait à ce propos le président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves, Bakary Badiane.
En plus des mesures fermes sur la mise en œuvre du protocole d’accords « réalistes et réalisables» pour année scolaire sans perturbations, le président de la République pour son adresse à la Nation, est invité à tirer au clair sa position sur l’affaire des 690 élèves maitres exclus dans les Centres régionaux de formation du personnel enseignant (Crfpe) pour fraude.
Si la chambre administrative de la Cour suprême a tranché sur la forme en faveur des élèves maitres, l’exécutif et le législatif se liguent contre cette décision judiciaire. Ce qui est inacceptable de la part des syndicats d’enseignants qu’ils qualifient de la résolution de soutien votée par les députés d’apologie de la désobéissance institutionnelle.
Macky Sall est attendu aussi sur la situation des universités publiques. Malgré une mesure salutaire pour équilibre les budgets des universités dans la loi de finances initiale de 2016, l’arbitrage de Macky Sall est attendu sur la mise sur pied de nouvelles infrastructures pédagogiques et sociales où l’Agence de construction des bâtiments et édifices publics accuse un retard notoire dans la construction. C’est le cas à l’Université Assane Seck de Ziguinchor.
L’université de Thiès n’a pas toujours un planning d’exécution des travaux au moment où la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de l’UCAD attend la livraison d’un bâtiment (des salles de cours, un amphithéâtre de 350 places, des salles de travaux pratiques, des laboratoires, des salles d’études, une salle d’informatique) entamé depuis 2007. Pendant ce temps, le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) n’exclut plus de déterrer la hache de guerre pour faire face aux « mensonges » des autorités de tutelle sur l’état de la mise en œuvre du protocole d’accords signé le 16 mars 2015. « Il ne s’est absolument rien passé dans le cadre du respect des accords, qu’il soit académique ou politique. », avait martelé Yankhoba Seydi.
PROMULGATION DE LA LOI FONCIERE ISSUE DE LA REFORME : La balle est dans le camp de Macky
Depuis quelques années déjà, l’Etat du Sénégal, pour lutter contre l’aliénation des terres, a engagé un processus de réforme foncière dans une volonté d’apporter quelques corrections dans la loi n° 64-46 du 17 juin 1964 relative au Domaine national. L’objectif principal de cette volonté de l’Etat, matérialisée par la mise sur pied d’une Commission nationale de la réforme foncière (CNRF) directement rattachée à la présidence de la République, est d’améliorer la gestion foncière pour répondre aux besoins de développement et de cohésion sociale.
Avec une vision inclusive et participative, la présente réforme foncière qui donne un cachet spécial au respect des droits de l’homme, des droits des femmes et des jeunes a engagé au plan national des discussions, des concertations et des rencontres pour élaborer des recommandations. Après plusieurs concertations dans les 45 départements du Sénégal, les membres de ladite commission ont recueilli les avis, les préoccupations et les recommandations des différents acteurs de la société civile et des organisations communautaires de base.
Le président de la Commission nationale de réforme foncière, Pr Moustapha Sourang, devra remettre le rapport de leurs travaux au chef de l’Etat en ce début d’année. Le président Macky Sall a ainsi la responsabilité de veiller à la promulgation d’une nouvelle loi foncière qui va réguler la gestion des terres dans notre pays. Compte tenu de l’enjeu de la question, avec le débat sur la protection de l’agriculture familiale et l’ouverture aux investissements privés, les Sénégalais tendent une oreille attentive à son discours de fin d’année pour se prononcer sur les garanties de la nouvelle loi qui se profile à l’horizon.
Car pour se fonder sur la vision d’un Sénégal émergent, «socialement intégré et économiquement dynamique», comme aime le souligner Pr Moustapha Sourang, président de la CNRF, la nouvelle loi foncière devra sauvegarder les ressources contre toute forme d’aliénation, promouvoir l’agriculture familiale et commerciale, mais aussi veiller à un climat sociopolitique apaisé.
LE DEFI DE LA SANTE DES SENEGALAIS
Au moment où le financement de la santé n’est plus d’actualité en Occident, qu’est-ce qui cloche réellement pour prendre en charge la santé dans notre pays ? Difficile de répondre à cette interrogation pour un Etat en quête de développement.
En tout cas, quatorze (14) ans après la déclaration d’Abuja recommandant aux Etats africains de hisser leur budget de santé à 15 % de leurs budgets nationaux, le Sénégal n’arrive toujours pas à respecter son engagement.
Aucun des deux Présidents, Abdoulaye Wade et Macky Sall – même si des efforts ont été consentis dans le domaine du financement de la santé – n’a réussi à faire respecter les engagements que le Sénégal avait signés à l’instar d’autres pays.
Avec le traditionnel discours de fin d’année que va prononcer le Chef de l’Etat, peut-on s’attendre à ce que cette question soit évoquée ? En tout cas, des voix se font de plus en plus entendre sur l’augmentation des ressources allouées au secteur de la santé. La dernière en date est celle d’une coalition de la société civile internationale, en partenariat avec le secteur public, notamment la direction de la santé et de la reproduction du ministère de la Santé et de l’Action Sociale, ainsi que des députés de l’Assemblée nationale.
Il y a une dizaine de jours, en signant une déclaration conjointe, cette coalition a rué dans les brancards et s’est engagée à des plaidoyers, ainsi qu’une large sensibilisation vers tous les décideurs pour une augmentation substantielle des moyens alloués à la santé de la mère et de l’enfant. Une question bien d’actualité qui ne devrait pas, en tous cas, être occultée par le président de la République dans son discours de vœux à la nation. Surtout lorsqu’il est question pour le Sénégal de reprendre sa place de leader dans l’application des engagements pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). C’est l’exemple de la convention cadre de l’OMS sur le tabac où le Sénégal est l’un des tous premiers pays à l’appliquer après ratification.
Face donc à ces enjeux et avec la menace de retrait de plus en plus prononcée des bailleurs internationaux dans le financement de certains programmes de santé, l’heure est venue pour notre pays de trouver d’autres voies de financement. A ce jour, seuls 11 % du budget national sont alloués au secteur de la santé confronté à d’énormes problèmes. Même si on arrivait à atteindre les 15 %, ce budget de 150 milliards pour 2016 serait de 200 milliards CFA. Une manne financière qui allait permettre d’avoir assez de ressources pour mieux obtenir les résultats attendus par la demande sociale. Manque de ressources humaines, non spécialisation des médecins, accouchements non assistés, mortalité maternelle et infanto juvénile, déficit d’équipement et de plateau technique, problématique de l’accès aux soins… Tout cela fait que les Sénégalais ne sont toujours pas satisfaits du système de santé de leur pays dont l’ambition, pourtant, est de faire de la capitale un hub médical.
LE SPORT ATTEND TOUJOURS MEILLEUR SORT
Plus que les trois premières années de son magistère, le mouvement sportif sera en éveil sur la place que le chef de l’Etat voudrait bien lui accorder sur son message du nouvel an.
Lors du précédent exercice, le chef de l’Etat n’avait en effet pas jugé nécessaire de dégager une feuille de route claire pour l’année 2015 et sur la politique de son gouvernement.
Juste une phrase pour clamer que ce secteur restait comme ceux du social, de la culture, de la santé ou de l’éducation «au cœur des préoccupations».
Qu’est qu’il en est, la demande reste en tout cas incompressible au niveau des différents segments du Sport représenté par plus de 47 fédérations sportives. Le mouvement sportif sénégalais espère, dans sa majorité, un meilleur sort.
A juste titre si l’on sait le président de la République, qui détermine la politique générale avait promis au mouvement associatif et particulièrement au Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) de faire porter le budget du ministère des Sports à 1 % du budget national. Même si ce budget a, entre temps connu un léger progrès en 2016 et une augmentation considérable de l’ordre de 68,55 %, comparé à celui de l’année 2015, le sport sénégalais attend que le Chef de l’Etat lui offre une meilleure lisibilité sur la politique sportive et les moyens de sa mise en œuvre après avoir tenu la promesse de porter le budget à 1% en 2017. Certes, cette volonté est nettement affichée après les actions menées en matière de réhabilitation, de construction d’infrastructures sportives et encore cet effort d’avoir mis aux normes internationales les stades Léopold Sédar Senghor et Caroline Faye. La construction des stades régionaux de Kaffrine, de Kédougou et de Sédhiou 2016.
Mais aussi de la construction en 2016, d’un nouveau Palais des Sports dans le site de Diamniadio, l’édification d’une arène nationale multifonctionnelle est aussi à mettre dans la corbeille des bonnes résolutions visant à résorber le déficit du Sénégal en la matière. Au-delà du ministre des Sports, son principal interlocuteur, le mouvement associatif attend avec impatience la convocation par le chef de l’Etat d’un conseil présidentiel sur le sport afin d’apporter des solutions aux problèmes qui se posent dans le sport et évoquer les enjeux. Pour l’heure, l’élaboration d’une nouvelle Lettre de Politique Sectorielle de Développement (Lpsd) des Sports entreprise ce 30 décembre et ayant pour but de mettre en cohérence la politique sectorielle des sports avec les objectifs du Plan Sénégal Emergent (Pse) constitue déjà un tableau de bord d’une nouvelle orientation. Si elle est combinée avec cette l’option d’aller vers le code des sports avec comme socle les travaux de la commission de réforme des textes.
avec Senego
Cheikh Amidou Kane
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