"Les négociants suisses inondent l'Afrique de carburants toxiques". Dans un rapport paru jeudi 15 septembre 2016 après trois ans d’enquête, l'ONG Public Eye, basée à Lausanne, en Suisse, accuse plusieurs sociétés de négoce suisses de vendre en Afrique du carburant à haute teneur en soufre.
Selon l’ONG, les sociétés Vitol, Trafigura et Addax & Oryx "profitent" ainsi de la faiblesse des normes africaines pour y vendre des carburants de mauvaise qualité et "réaliser des profits au détriment de la santé de la population africaine". Certaines de ces sociétés de négociants ont acquis d'importants réseaux de stations-service en Afrique où ces carburants sont vendus.
Pour étayer ses accusations, l’ONG Public Eye a prélevé des échantillons à la pompe dans huit pays africains : l’Angola, le Bénin, le Congo, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Sénégal et la Zambie. Il en est ressorti que la teneur en soufre des carburants y était jusqu'à 378 fois supérieure à la teneur autorisée en Europe.
Le maximum de concentration a été détecté au Mali, dans une station de pompage d'Addax & Oryx. Ces carburants, ajoute Public Eye, contiennent en outre d'autres substances nocives, telles que du benzène à des "niveaux généralement interdits par les normes européennes".
Dans un rapport intitulé "Dirty Diesel", l'ONG Public Eye, basée à Lausanne, accusent des sociétés de négoce suisses d'exporter en Afrique des carburants à forte teneur en soufre et donc très toxiques.
"Les négociants suisses inondent l'Afrique de carburants toxiques". Dans un rapport paru jeudi 15 septembre 2016 après trois ans d’enquête, l'ONG Public Eye, basée à Lausanne, en Suisse, accuse plusieurs sociétés de négoce suisses de vendre en Afrique du carburant à haute teneur en soufre.
Selon l’ONG, les sociétés Vitol, Trafigura et Addax & Oryx "profitent" ainsi de la faiblesse des normes africaines pour y vendre des carburants de mauvaise qualité et "réaliser des profits au détriment de la santé de la population africaine". Certaines de ces sociétés de négociants ont acquis d'importants réseaux de stations-service en Afrique où ces carburants sont vendus.
Pour étayer ses accusations, l’ONG Public Eye a prélevé des échantillons à la pompe dans huit pays africains : l’Angola, le Bénin, le Congo, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Sénégal et la Zambie. Il en est ressorti que la teneur en soufre des carburants y était jusqu'à 378 fois supérieure à la teneur autorisée en Europe.
Le maximum de concentration a été détecté au Mali, dans une station de pompage d'Addax & Oryx. Ces carburants, ajoute Public Eye, contiennent en outre d'autres substances nocives, telles que du benzène à des "niveaux généralement interdits par les normes européennes".
"Des carburants qui ne pourraient jamais être vendus en Europe"
Public Eye ajoute que les négociants suisses fabriquent ces carburants en mélangeant divers produits pétroliers semi-finis à d'autres substances afin de créer ce que l'industrie appelle "la qualité africaine".
Ces carburants très polluants sont principalement produits aux Pays-Bas et en Belgique, dans la zone ARA (Amsterdam, Rotterdam et Anvers). Les négociants suisses ont des raffineries et des entrepôts dans cette zone. "Les sociétés suisses produisent en Europe des carburants qui ne pourraient jamais y être vendus", car très polluants et cancérigènes, selon Public Eye.
Selon les projections de l'International Council on clean transportation (ICCT), en 2030, la pollution de l'air liée au trafic routier devrait causer trois fois plus de décès prématurés en Afrique que dans toute l'Europe, les États-Unis et le Japon réunis.
Devant cette situation, Public Eye a lancé une pétition pour que Trafigura, dont le siège est à Lucerne en Suisse, s'engage à ne vendre que des carburants conformes aux standards européens partout dans le monde.
Comment ont réagi les sociétés incriminées ? Interrogée par l'agence suisse ATS, la société Trafigura a expliqué être active sur plusieurs marchés en Afrique, où elle affirme respecter les règlements en vigueur. De plus, la société se justifie en indiquant qu'une entreprise seule n'est pas en mesure d'échapper aux règles du marché. Trafigura a déjà défrayé la chronique en déversant en août 2006 du navire Probo Koala des déchets hautement toxiques dans 11 décharges d'Abidjan.
Dans un courriel à l'AFP, la société Vitol indique, de son côté, que "le rapport de Public Eye est erroné et donne de fausses informations". "En Afrique, ajoute le porte-parole de la société, les gouvernements contrôlent et règlementent les importations de carburant et ce sont les seuls habilités à déterminer les normes" à ce sujet. Interrogée, la société Addax & Oryx, n'a pas encore réagi.
"Légal, mais illégitime"
Pour Andreas Missbach, un des responsables du secteur matières premières, commerce et finances de Public Eye, "les entreprises suisses sont responsables dans ce commerce effectué avec l'Afrique qui est légal, mais illégitime".
Public Eye propose d'agir sur plusieurs niveaux pour mettre un terme "au commerce injuste de carburants toxiques". Les gouvernements africains devraient fixer un seuil maximal de soufre et réguler les autres substances. Quant aux gouvernements occidentaux, ils devraient interdire l'exportation de carburants trop dangereux pour la santé.
En ce qui concerne les négociants, l'ONG demande qu'ils arrêtent "de profiter de la faiblesse des normes dans certains pays" et qu'ils vendent partout un carburant à faible teneur en soufre.
Fin septembre, Public Eye et des organisations de la société civile en Afrique de l'Ouest renverront un conteneur rempli d'air pollué de la capitale ghanéenne, Accra, aux bureaux de Trafigura à Genève.
Selon l’ONG, les sociétés Vitol, Trafigura et Addax & Oryx "profitent" ainsi de la faiblesse des normes africaines pour y vendre des carburants de mauvaise qualité et "réaliser des profits au détriment de la santé de la population africaine". Certaines de ces sociétés de négociants ont acquis d'importants réseaux de stations-service en Afrique où ces carburants sont vendus.
Pour étayer ses accusations, l’ONG Public Eye a prélevé des échantillons à la pompe dans huit pays africains : l’Angola, le Bénin, le Congo, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Sénégal et la Zambie. Il en est ressorti que la teneur en soufre des carburants y était jusqu'à 378 fois supérieure à la teneur autorisée en Europe.
Le maximum de concentration a été détecté au Mali, dans une station de pompage d'Addax & Oryx. Ces carburants, ajoute Public Eye, contiennent en outre d'autres substances nocives, telles que du benzène à des "niveaux généralement interdits par les normes européennes".
Dans un rapport intitulé "Dirty Diesel", l'ONG Public Eye, basée à Lausanne, accusent des sociétés de négoce suisses d'exporter en Afrique des carburants à forte teneur en soufre et donc très toxiques.
"Les négociants suisses inondent l'Afrique de carburants toxiques". Dans un rapport paru jeudi 15 septembre 2016 après trois ans d’enquête, l'ONG Public Eye, basée à Lausanne, en Suisse, accuse plusieurs sociétés de négoce suisses de vendre en Afrique du carburant à haute teneur en soufre.
Selon l’ONG, les sociétés Vitol, Trafigura et Addax & Oryx "profitent" ainsi de la faiblesse des normes africaines pour y vendre des carburants de mauvaise qualité et "réaliser des profits au détriment de la santé de la population africaine". Certaines de ces sociétés de négociants ont acquis d'importants réseaux de stations-service en Afrique où ces carburants sont vendus.
Pour étayer ses accusations, l’ONG Public Eye a prélevé des échantillons à la pompe dans huit pays africains : l’Angola, le Bénin, le Congo, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Sénégal et la Zambie. Il en est ressorti que la teneur en soufre des carburants y était jusqu'à 378 fois supérieure à la teneur autorisée en Europe.
Le maximum de concentration a été détecté au Mali, dans une station de pompage d'Addax & Oryx. Ces carburants, ajoute Public Eye, contiennent en outre d'autres substances nocives, telles que du benzène à des "niveaux généralement interdits par les normes européennes".
"Des carburants qui ne pourraient jamais être vendus en Europe"
Public Eye ajoute que les négociants suisses fabriquent ces carburants en mélangeant divers produits pétroliers semi-finis à d'autres substances afin de créer ce que l'industrie appelle "la qualité africaine".
Ces carburants très polluants sont principalement produits aux Pays-Bas et en Belgique, dans la zone ARA (Amsterdam, Rotterdam et Anvers). Les négociants suisses ont des raffineries et des entrepôts dans cette zone. "Les sociétés suisses produisent en Europe des carburants qui ne pourraient jamais y être vendus", car très polluants et cancérigènes, selon Public Eye.
Selon les projections de l'International Council on clean transportation (ICCT), en 2030, la pollution de l'air liée au trafic routier devrait causer trois fois plus de décès prématurés en Afrique que dans toute l'Europe, les États-Unis et le Japon réunis.
Devant cette situation, Public Eye a lancé une pétition pour que Trafigura, dont le siège est à Lucerne en Suisse, s'engage à ne vendre que des carburants conformes aux standards européens partout dans le monde.
Comment ont réagi les sociétés incriminées ? Interrogée par l'agence suisse ATS, la société Trafigura a expliqué être active sur plusieurs marchés en Afrique, où elle affirme respecter les règlements en vigueur. De plus, la société se justifie en indiquant qu'une entreprise seule n'est pas en mesure d'échapper aux règles du marché. Trafigura a déjà défrayé la chronique en déversant en août 2006 du navire Probo Koala des déchets hautement toxiques dans 11 décharges d'Abidjan.
Dans un courriel à l'AFP, la société Vitol indique, de son côté, que "le rapport de Public Eye est erroné et donne de fausses informations". "En Afrique, ajoute le porte-parole de la société, les gouvernements contrôlent et règlementent les importations de carburant et ce sont les seuls habilités à déterminer les normes" à ce sujet. Interrogée, la société Addax & Oryx, n'a pas encore réagi.
"Légal, mais illégitime"
Pour Andreas Missbach, un des responsables du secteur matières premières, commerce et finances de Public Eye, "les entreprises suisses sont responsables dans ce commerce effectué avec l'Afrique qui est légal, mais illégitime".
Public Eye propose d'agir sur plusieurs niveaux pour mettre un terme "au commerce injuste de carburants toxiques". Les gouvernements africains devraient fixer un seuil maximal de soufre et réguler les autres substances. Quant aux gouvernements occidentaux, ils devraient interdire l'exportation de carburants trop dangereux pour la santé.
En ce qui concerne les négociants, l'ONG demande qu'ils arrêtent "de profiter de la faiblesse des normes dans certains pays" et qu'ils vendent partout un carburant à faible teneur en soufre.
Fin septembre, Public Eye et des organisations de la société civile en Afrique de l'Ouest renverront un conteneur rempli d'air pollué de la capitale ghanéenne, Accra, aux bureaux de Trafigura à Genève.