Décès de Sayda Mariama Niass : l'enseignement Coranique du Sénégal perd un de ses plus beaux fleurons

Rédigé par Dakarposte le Samedi 26 Décembre 2020 à 22:10 modifié le Samedi 26 Décembre 2020 22:11

Partagée par « Ma revue de Presse », la nouvelle du Décès de Sayda Mariama Niass est assurément une perte immense pour l'enseignement Coranique du Sénégal et même africain. Malade et alitée ces temps-ci, un de ses proches avait récemment sollicité des prières dans un groupe pour un prompt rétablissement de notre mère Sayda Mariama Niass, qui a dédié toute sa Vie au Service de l'enseignement coranique. La décision divine est tombée ce samedi 26 décembre 2020 avec son rappel à DIEU. Avec des extraits de ce portrait réalisé par seneplus.com, Leral.net revient sur son parcours qui mérite d’être partagé…



Après avoir terminé ses études coraniques et sciences religieuses, Sayda Mariama Niass commença à enseigner le livre saint dans son Daara à Kaolack, alors qu’elle n’avait que 14 ans. Elle rejoint Dakar, en 1952, avec son époux El Hadj Oumar Kane, et continue sa passion d’enseigner.

Elle reçoit les enfants de ses coépouses et d’autres du quartier dans sa chambre, à son domicile de l’avenue Malick Sy à cet effet. Le nombre de jeunes qui venaient étudier auprès d’elle ne cessant d’augmenter, elle se voit obliger de déménager son Daara dans la petite mosquée construite par son époux au milieu de la concession familiale, pour accueillir son beau monde. Elle dispensait ses cours pendant les weekends et les grandes vacances, pour permettre aux enfants d’allier enseignement coranique et école française.

La création de l’institut d’enseignement El Hadj Ibrahima Niass
Aidée par d’influents dignitaires arabes, Sayda Mariama Niass entreprend ainsi, en 1984, à l’élargissement de ses Daara pour y intégrer l’enseignement général. Elle crée le complexe Cheikh Al Islam, El Hadj Ibrahima Niass de la Patte d’Oie pour l’enseignement général.

‘’La première parole du Saint Coran nous incite à apprendre et pas seulement le Coran, mais tout. En effet, il nous est recommandé d’apprendre et il n’est pas dit qu’il faut apprendre que le Coran. Cela veut dire que nous devons tout apprendre. C’est pourquoi, dans les instituts, en plus du Coran, on a intégré l’enseignement classique, car c’est aussi utile pour les enfants et pour la société toute entière’’, estime-t-elle.

Une mère de famille parfaite
Elle est connue comme une brillante enseignante. Mais Sayda Mariama Niass n’en demeure pas moins une maman présente pour ses enfants. Elle alliait convenablement enseignement et activités ménagères. Ainsi, à l’instar de tous les enfants qu’elle a élevés, elle a inculqué une éducation exemplaire à ses 8 bouts de bois de Dieu. Ses 4 fils et 4 filles ont tous su bien allier enseignement coranique et enseignement général. Certains sont devenus des cadres.

C’est le cas de son fils ainé, Cheikh Tidiane Ben Amar Kane, agronome de formation et qui, après avoir assuré plusieurs fonctions à la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’agriculture), est revenu auprès d’elle à Dakar pour prendre le relais. Il gère actuellement les instituts d’enseignement.

Décoration à l’Ordre national du Lion
Son parcours de travailleuse et de fervente éducatrice a valu à Sayda Mariama Niass des hommages de reconnaissance à travers le monde et dans son propre pays. Pour avoir donné à l’enseignement du Coran ses lettres de noblesse, pour avoir représenté le Sénégal partout, la République lui a rendu un hommage bien mérité. Et cela continue. Si les présidents Wade et Diouf l’ont soutenue en de multiples occasions, le président Macky Sall est allé plus loin. En 2016, il l’a décorée de la médaille de l’Ordre national du Lion pour services rendus à la nation.

Leral.net s'incline devant sa mémoire tout en exprimant sa vive compassion à sa famille, ses proches et à la vénérée famille maraboutique Cheikh Ibrahima Niass Baye. Par la Grâce de DIEU que Firdawsi le paradis sot sa nouvelle demeure pour l'éternité !


 
Mamadou Ndiaye
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