Débordement du fleuve Sénégal et ses conséquences : l’Anacim et l’Omvs s’expliquent, Diomaye au chevet des populations

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 18 Octobre 2024 à 12:05 modifié le Vendredi 18 Octobre 2024 12:08

Le fleuve Sénégal est sorti de son lit entrainant des inondations dans plusieurs villages au nord pays. Selon le responsable du service prévisions et réduction des risques à l’Agence nationale de l’Aviation civile et de la Météorologie, Pape Ngor Ndiaye, la montée des eaux est due aux fortes précipitations enregistrées au Sénégal et en Guinée. Du cote de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), on soutient que « Manantali n’est pas la cause des inondations ». C’est dans ce contexte que le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye va effectuer une visite ce vendredi et demain samedi pour constater de visu, les dégâts.


La crue du fleuve du Sénégal a causé d’importants dégâts au Nord du pays et dans la région de Kédougou. La raison de cette montée du niveau de l’eau s’explique par ce mois de septembre pluvieux. « Principalement ces crues sont dues à la forte pluviométrie du mois de septembre. En août, il n’a pas beaucoup plu notamment dans la zone du fleuve Sénégal. C’est vers la seconde moitié d’août qu’elles ont commencé à être régulières avec des quantités importantes dépassant parfois 100 mm qui ont rempli le lit du fleuve », souligne le responsable du service prévisions et réduction des risques à l’Agence nationale de l’Aviation civile et de la Météorologie (ANACIM), Pape Ngor Ndiaye. Il signale en outre que les côtes d’alerte ont été atteintes depuis le début du mois de septembre. La montée du niveau du fleuve Sénégal résulte des fortes précipitations enregistrées en Guinée Conakry. « Le fleuve Sénégal prend sa source au Fouta-Djalon, en Guinée. Les précipitions notées dans ce pays ont eu un impact sur ces crues », analyse Pape Ngor Ndiaye. En somme dit-il, « c’est la combinaison des précipitations enregistrées le long du fleuve Sénégal et en Guinée qui ont engendré ces crues ». A Matam, Bakel et dans la région de Kédougou, les populations éprouvent de grandes difficultés à cause de la présence des eaux, St-Louis aussi risque d’être submergé. « St- Louis est en ligne de mire. Si les précipitations, continuent ainsi, on risque d’y avoir des débordements. D’autres pluies sont prévues avant le 20 octobre ce qui augmente le risque de crue », alerte l’agent de l’ANACIM.

Toutefois, cette montée des eaux fluviales pourrait contraire un dégel. « Nous sommes pratiquement vers la fin des saisons des pluies et en principe à partir de la dernière décade d’octobre au-delà du 20, on devrait noter une fin des pluies au nord et au centre du pays. Quelques précipitations resteront dans la zone sud, mais tout de même c’est des pluies vont cesser au-delà du 20 octobre », dit Pape Ngor Ndiaye annonçant ainsi la fin de l’hivernage dans les prochains jours. Malgré ses débuts tumultueux, l’Agence nationale de la météorologie estime que la saison des pluies n’a pas été mauvaise. « Elle est finalement bonne. Elle a mal débuté en pleine saison, Il y avait pas mal de pauses sèches, mais entre la seconde moitié d’août et la fin septembre, il a énormément plu », analyse Pape Ngor Ndiaye.

Risques à Matam, Richard Toll et Podor

Au-delà du département de Bakel, le risque de débordement du fleuve est important dans d’autres parties du fleuve Sénégal. Selon le bulletin hydrologique de la Direction de la Gestion et de Planification des ressources en Eau (DGPRE) d’hier, jeudi 17 octobre, le niveau de l’eau à Matam a dépassé la norme la côte d’alerte à la station est de 8 mètres alors que les révélés montrent qu’il est 8m, 81 au-dessus de son niveau à la même date en 2023. La tendance est à la montée de 7 cm. La DPGRE signale aussi qu’à Podor, le niveau du fleuve est monté de 3 cm. Il est à 5m60 alors qu’avant-hier, mercredi, il était à 5m, 57. La côte d’alerte à la station de Podor est de 5 mètres. A Richard-Toll, le plan d’eau était à la côte de 3m, 30 le 16 Octobre 2024. Il est passé à la côte est à 3m, 32 montant de 2 cm hier, jeudi 17 octobre et est au-delà de son niveau à la même période l’année passée.

Contrairement à l’ANACIM, la DGPRE ne prédit pas d’inondation à St-Louis. Le niveau du fleuve Sénégal à Diama (Amont Barrage) est à 1m, 65 le 17 Octobre 2024 à 8 h 00. A la même période de l’année dernière, il était à la côte 2m, 13. Globalement dit-elle, « le niveau amont est en train d’être abaissé pour préparer le passage de la crue sans grande conséquence sur Saint Louis ». Pour la DPGRE, « cet abaissement permet de moduler les eaux vers Saint Louis et l’embouchure, sa proximité favorise l’évacuation rapide des eaux ». Le niveau du fleuve Sénégal à Saint-Louis est à la côte de 1m, 31 contre 0m, 89 à la même période l’année dernière. La côte d’alerte à la station de la Saint -Louis est de 1m, 75. Elle n’est pas encore atteinte.

Tendance baissière à Bakel, Kidira

La DGPRE signale que le niveau du Bafing à Manantali (Amont Barrage) est de 208, 27 m. A la même date de l’année dernière, le niveau était à la côte 204, 65 m. Le débit lâché par Manantali est de 1269 m3/s contre 181 m3/s à la même date l’année dernière. La côte d’alerte est atteinte. A la normale de la retenue, elle est de 208,05 m et la côte exceptionnelle est de 211 mètres. Sur la Falémé à Kidira, le niveau de l’eau a baissé de 31 cm passant de 10m, 17 mercredi 16 Octobre 2024 à 9m, 86 à la date d’hier. Sur le Bakoye à la station de Oualia, le niveau de l’eau est passé de 5m, 28 à 5m, 19 baissant de 9 cm en deux jours. Le fleuve retrouve petit à petit son lit à Bakel. Le niveau de l’eau est passé de 11m59 à 11m 42 soit une baisse de 17 cm.

Le président Diomaye Faye en visite de deux jours à la Falémé

Le président de la République Bassirou Diomaye Faye entame à partir de ce jour, vendredi 18 octobre une visite de deux (2 jours) dans la région de Kédougou. Selon les autorités locales qui ont déjà mobilisé tous les services étatiques pour cette venue présidentielle, Bassirou Diomaye Faye sera sur les rives de la Falémé à Kolia, Sansamba, Daworola, Wortokhati, Garaboreya, Wansangran et Illimalo.

Rappelons que ces zones sont aussi touchées par une forte pollution de l’eau de la Falémé à cause de l’orpaillage traditionnelle. Le décret présidentiel l’interdisant n’a pas été respecté. Les éléments du Groupes d’Action Rapides de Surveillance et d’Intervention (GARSI) ont démantelé dix-sept (17) sites d’orpaillages clandestins au terme d’une opération appelée Nawetaan et qui a duré du 14 au 30 septembre 2024.


























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