Des réunions municipales donnent cette semaine à Cuba le coup d'envoi d'un processus électoral de six mois qui doit déboucher sur le remplacement de Raul Castro, ce dernier cédant la présidence en février prochain.
A partir de lundi, les candidats aux postes de conseillers municipaux ont commencé à être désignés à main levée par des assemblées de riverains en vue du scrutin local des 22 et 29 octobre prochains. Il sera suivi de l'élection, en début d'année prochaine, des quelque 600 députés de l'Assemblée nationale qui éliront à leur tour le Conseil d'Etat, ensuite chargé de désigner le président le 24 février 2018.
Un successeur pressenti
Titulaire du poste depuis 2008 après un intérim de deux ans, Raul Castro, 86 ans, a déjà annoncé qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat. Son premier vice-président et numéro deux du gouvernement, Miguel Diaz-Canel, 57 ans, est pressenti pour lui succéder. Le Parti communiste cubain (PCC, unique) ne présente officiellement pas de candidats, mais supervise tout le processus et garantit, par son influence et le vote de ses militants, que ne soit jamais élu un opposant.
Les autorités qualifient le système électoral cubain de plus démocratique et transparent au monde, ce que contestent les dissidents, assurant que le gouvernement exerce des "pressions" sur l'électorat et "des tentatives d'intimidation" sur les candidats. En 2015, l'opposition était parvenue à déjouer les contrôles en présentant deux candidats aux municipales, une première depuis des dizaines d'années, mais ils avaient finalement été battus.
"Otro18"
Cette année, la plate-forme dissidente illégale "Otro18", qui regroupe plusieurs petites organisations d'opposition, a annoncé son intention de présenter 175 candidats. Le système électoral cubain, en vigueur depuis 1976, prévoit des élections municipales tous les deux ans et demi et des élections générales (délégués provinciaux, députés et membres du Conseil d'Etat) tous les cinq ans.
Les candidats aux Parlements (locaux et national) sont issus à 50% des conseils municipaux, le restant étant désigné par des commissions de candidatures, constituées par des organisations sociales. Tous les Cubains de plus de 16 ans résidant sur l'île - soit plus de huit millions de personnes sur 11,2 millions d'habitants - ont le droit de vote.