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Crise sociale à la RTS – Le Directeur général Racine Talla dénoncé par les syndicalistes

Rédigé par Dakarposte le Mardi 10 Août 2021 à 00:38 modifié le Jeudi 19 Août 2021 - 22:18

Depuis plusieurs jours le personnel de la Radio-diffusion-télévision nationale (RTS) se plaint d’une gestion non orthodoxe de la maison. En cause, un Directeur général qui n’en fait qu’à sa tête, procédant à des recrutements fantaisistes et à des nominations qui ne reposent pas sur des critères de compétence.
En clair, les syndicalistes dénoncent un management des plus incohérents, ce qui met la RTS dans une situation sociale des plus délétères.
Afin que nul n'en ignore, la rédaction de dakarposte publie in extenso, le mémorandum qui nous est parvenu à l'actif des employés de la boite.


La RTS traverse aujourd’hui la période la plus sombre de son histoire, en dépit des moyens techniques et financiers, jamais égalés, qui lui sont alloués. Jamais, le climat social n’a été aussi délétère, l’environnement aussi précaire, et la situation grosse de tous les dangers.
Non content d’une gestion solitaire, caractérisée par le tâtonnement et les errements, la gabegie et le clientélisme, le Directeur général Racine TALLA s’adonne depuis quelques temps à son jeu favori de diviser pour mieux régner, allant jusqu’à menacer la paix et la stabilité dans l’entreprise avec l’érection d’un groupuscule de provocateurs à sa solde, prompt à s’attaquer à tout contradicteur.
Le Directeur général ignore royalement les directives et recommandations des organes de contrôle et de supervision, ne respectant point les partenaires sociaux et se distinguant par son absentéisme, son arrogance et sa forte propension à s’adonner à de sempiternelles querelles de bas étages et règlements de comptes.
Monsieur TALLA nomme et destitue à tout bout de champ, se souciant peu de l’impact inflationniste de telles mesures sur une masse salariale qu’il a plus que doublée.
Les conséquences d’un tel management sont manifestes et compromettent inexorablement l’avenir de l’entreprise. Sans être exhaustif et sans entrer dans des détails que nous aurions pu fournir à foison, nous nous limitons à mettre en exergue les éléments ci-après, qui permettent d’édifier sur la situation de la RTS :

1. La détérioration de l’environnement de travail, marqué par un climat délétère de méfiance et de conspiration, qui ne saurait favoriser un travail d’équipe, condition sine qua non de réussite en radio et télévision;

2. L’augmentation exponentielle de la masse salariale à cause de recrutements et nominations tous azimuts, en dehors de toute procédure, encore moins du respect des textes régissant le personnel et des critères de compétence et de dévouement professionnels.

3. À chaque éternuement des syndicats le Directeur général procède à de nouvelles nominations (récompense/sanction) ne visant qu’une seule chose isoler les syndicalistes et délégués du personnel, par la promotion des agents à sa solde et la destitution de ceux soupçonnés d’engagement syndical.

4. Les chefs de stations de Fatick, Kaolack, Kédougou, Saint - Louis nouvellement promus ont été démis de leur fonction par le simple fait de dire non à l’adhésion à un nouveau syndicat créé pour le compte du Directeur Général, il en est de même pour beaucoup au niveau des rédactions Radio et Télé, et dans toutes les autres directions de la RTS.

5. L’évolution croissante de dépenses superfétatoires au détriment d’une rationalité de la gestion et de la satisfaction des besoins réels de fonctionnement, ce qui est à l’origine du dépérissement rapide et récurrent du matériel technique, de la baisse du taux de couverture avec l’arrêt de la diffusion satellitaire sur EUTELSAT depuis plusieurs mois, privant ainsi des sénégalais de l’intérieur et de l’extérieur du signal de la RTS.

6. La faiblesse du niveau de production, en dehors de l’information et pis encore la transformation de l’institution en une tribune de réclame laudative au service de son Directeur général, au moment où certains ministres du gouvernement ainsi que d’autres institutions ont du mal à y accéder, quid des autres acteurs de la société qui n’auraient pas de liens de proximité avec « l’omnipotent Directeur général » de l’audiovisuel public ;

7. La rupture du dialogue social au sein de l’entreprise, depuis la suspension unilatérale par le Directeur général des négociations sur l’Accord d’Entreprise entamée en septembre 2019, qui ont achoppé sur le refus catégorique du Directeur général d’améliorer les augmentations des salaires les plus bas, afin de réduire les écarts criards sur les niveaux de rémunération, et sur son acharnement à incorporer dans l’accord la clause de mobilité ; une clause qui n’est point un obstacle aux affectations déjà en cours.

8. Le blocage par le Directeur général de toutes les tentatives de rapprochement des parties : 
-La saisine du Ministre de la Culture et de la Communication pour une audience déjà accordée par la tutelle qui a malheureusement contre toute attente été annulée sans raison au moment où la délégation de l’intersyndicale était dans la salle d’attente du Ministre ;

-La saisine de l’inspection du travail du 7 avril 2021 pour un motif de notification de différend concernant les points d’achoppement et la tenue des rencontres mensuelles entre le collège des délégués du personnel et la direction générale qui a demandé un report.

-La relance de l’inspection au mois de juillet 2021 qui a abouti à un PV de conciliation à la date 16 juillet 2021, lequel PV devait être accompagné d’un calendrier des rencontres, que la direction générale n’a pas voulu remettre à l’inspecteur du travail encore moins à l’intersyndicale ;

9. L’utilisation par le Directeur général d’une infime minorité d’agents, choyés à cet effet, pour contrer physiquement les actions de l’intersyndicale ;

10. Les reversements tardifs des sommes prélevées sur les agents au profit de l’IPM (100 millions), de la mutuelle sociale (40 millions), de la coopérative d’habitat (130 millions), et de l’IPRES (plus de 2 milliards d’arriérés) ; la liquidation des indemnités de retraite transférée dans une compagnie d’assurances qui tarde à les remettre aux ayant-droits.

11. Le cumul des fonctions de directeur du contrôle de gestion et de l’audit interne par l’ancien Directeur des Ressources Humaines ;

12. La situation des terrains de Diamniadio, d’une superficie de 10ha à partager entre 360 agents, et dont le coût des études et de la viabilisation est estimé à plus d’un milliard six cent millions (1.600.000.000) F.CFA - puisqu’une bonne partie est en zone inondable - sans compter également les 177 agents qui doivent être déversés sur Daga Kholpa. La distribution du premier lot des 150 parcelles de Rufisque, par la Direction Générale, de connivence avec les bureaux des syndicats sortants a été la cause du renvoi de tous les syndicalistes dont en premier l’ancien secrétaire général du synpics, obligé à démissionner en pleine assemblée générale.

13. Les trois véhicules mis à la disposition du directeur général sont les véhicules DK 4930 BE, DK 8961 AT, DK 0472 EX, au moment où le service pool de véhicules peine à avoir de bons véhicules de reportage.

14. Le projet de réforme spéciale des véhicules - qui dit-on est validé par le conseil d’administration par la délibération n° 04/3012/20 - et qui ne concerne que les véhicules du Directeur Général, du Président du Conseil d’Administration, des directeurs de structures, et de certains collaborateurs du DG, soient 19 véhicules acquis en 2014, 2017 et 2019 pour un coût total de 494.000.000 F.CFA proposés à la réforme et vente aux DG, PCA et directeurs pour un montant total de 20.000.000 F.CFA.

15. Le choix peu honorable des personnes qui représentent la Direction Générale dans les médias dont un délinquant sexuel qui a maille à partir avec la justice, récemment élargi de prison pour défendre Racine TALLA.
16. La volonté manifeste du Directeur Général de vouloir licencier le délégué du personnel Abasse SOW, matricule de solde 921051/L, et qui est en même temps le coordonnateur du collège des délégués. Il a été agressé au cours d’une assemblée générale de renouvellement de bureau du SYNPICS.
Telle est l’économie de la situation qui prévaut actuellement à la RTS.

Le Bureau de l’Intersyndicale
Moustapha CISSE SG SYNPINCS  - Cheikh Brahim NDIAYE SG CNTS.

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