Plusieurs patrons de médias dénoncent une attitude insensible, voire hostile, des nouvelles autorités à leur égard, alors même que le secteur traversait déjà une crise profonde avant l’alternance politique. « Le premier ministre, Ousmane Sonko, a une dent contre des journaux dont il considère qu’ils l’ont accablé quand il était opposant ou qu’ils défendaient le président sortant Macky Sall », confie sous couvert d’anonymat un directeur de quotidien au Monde.
Les chagrins des professionnels de la presse sont nombreux : contrôles fiscaux, mises en demeure de paiement, suspension des conventions commerciales et publicitaires avec les structures publiques… Autant de décisions qui mettent en péril la survie économique de nombreux titres.
L’ancien président Macky Sall avait pourtant promis d’effacer l’ardoise fiscale des médias juste avant de quitter le pouvoir, mais cet engagement n’a pas été repris par son successeur. Au contraire, Ousmane Sonko avait lui-même pointé du doigt les impayés des entreprises de presse lors d’une réunion en juin, les assimilant à des détournements de fonds. « Entre la perte des conventions commerciales et la pression fiscale, l’État sait très bien qu’il nous étouffe », résume un patron de presse cité par Le Monde. Même les médias réputés proches du nouveau pouvoir subissent cette pression, à l’image du quotidien Walf qui a vu ses comptes saisis avant de devoir négocier en urgence un moratoire de paiement.
Pour Alassane Samba Diop, directeur du groupe eMedia Invest évoqué par Le Monde, cette situation est d’autant plus regrettable que « chaque alternance politique est aussi parvenue grâce à la presse », qui a notamment contribué à l’ascension d’Ousmane Sonko en relayant ses combats syndicaux puis sa trajectoire d’opposant. Si les relations presse-pouvoir sont souvent tendues en début de mandat, comme le souligne philosophiquement Cheikh Niasse du groupe Wal Fadjiri, cité par Le Monde, l’ampleur de la crise actuelle inquiète la profession.
La Coordination des associations de la presse (CAP) a d’ores et déjà prévenu que des fermetures de titres et des pertes d’emplois étaient inévitables. Cette semaine, deux journaux sportifs, Stades et Sunu Lamb, ont dû suspendre leur parution, faute de rentabilité suffisante.
Pour sortir de cette crise, les patrons de presse appellent à une réforme du secteur profond, qui passe par un dialogue apaisé avec les autorités. Car au-delà du bras de fer avec le pouvoir, la presse sénégalaise doit aussi relever de nombreux défis structurels, du vieillissement de son lecteur à la nécessaire adaptation à l’ère numérique. Un vaste chantier qui nécessite le soutien de l’État, plutôt qu’une asphyxie économique délibérée, si l’on en croit les témoignages du Monde.
rewmi
Les chagrins des professionnels de la presse sont nombreux : contrôles fiscaux, mises en demeure de paiement, suspension des conventions commerciales et publicitaires avec les structures publiques… Autant de décisions qui mettent en péril la survie économique de nombreux titres.
L’ancien président Macky Sall avait pourtant promis d’effacer l’ardoise fiscale des médias juste avant de quitter le pouvoir, mais cet engagement n’a pas été repris par son successeur. Au contraire, Ousmane Sonko avait lui-même pointé du doigt les impayés des entreprises de presse lors d’une réunion en juin, les assimilant à des détournements de fonds. « Entre la perte des conventions commerciales et la pression fiscale, l’État sait très bien qu’il nous étouffe », résume un patron de presse cité par Le Monde. Même les médias réputés proches du nouveau pouvoir subissent cette pression, à l’image du quotidien Walf qui a vu ses comptes saisis avant de devoir négocier en urgence un moratoire de paiement.
Pour Alassane Samba Diop, directeur du groupe eMedia Invest évoqué par Le Monde, cette situation est d’autant plus regrettable que « chaque alternance politique est aussi parvenue grâce à la presse », qui a notamment contribué à l’ascension d’Ousmane Sonko en relayant ses combats syndicaux puis sa trajectoire d’opposant. Si les relations presse-pouvoir sont souvent tendues en début de mandat, comme le souligne philosophiquement Cheikh Niasse du groupe Wal Fadjiri, cité par Le Monde, l’ampleur de la crise actuelle inquiète la profession.
La Coordination des associations de la presse (CAP) a d’ores et déjà prévenu que des fermetures de titres et des pertes d’emplois étaient inévitables. Cette semaine, deux journaux sportifs, Stades et Sunu Lamb, ont dû suspendre leur parution, faute de rentabilité suffisante.
Pour sortir de cette crise, les patrons de presse appellent à une réforme du secteur profond, qui passe par un dialogue apaisé avec les autorités. Car au-delà du bras de fer avec le pouvoir, la presse sénégalaise doit aussi relever de nombreux défis structurels, du vieillissement de son lecteur à la nécessaire adaptation à l’ère numérique. Un vaste chantier qui nécessite le soutien de l’État, plutôt qu’une asphyxie économique délibérée, si l’on en croit les témoignages du Monde.
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