Crise au Pds – Seul l’arbitrage de maître Wade…

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 1 Mars 2017 à 15:37 modifié le Mercredi 1 Mars 2017 16:07

Pour certains, c’est la preuve que le parti vit à son rythme quotidien avec une démocratie interne qui fonctionne encore, pour d’autres, en revanche, il s’agit d’une énième crise dans le parti libéral, provoquée par l’approche des élections législatives qui aiguisent tous les appétits.
Mais toujours est-il que des positions contradictoires voient le jour au sein du Pds au moment où les renouvellements provisoires des structures de base, ordonnés par maître Wade en personne, sont en train d’être organisés sur l’étendue du territoire national.
Pendant que Samuel Sarr, Pape Samba Mboup, Farba Senghor ou encore Aïda Mbodj préconisent un plan B au cas où la candidature de Karim Wade serait impossible pour diverses raisons, ils sont présentés comme des perturbateurs, pour ne pas dire des traîtres qui jouent le jeu de la division.
Ils sont soupçonnés d’être les «visiteurs de minuit» de Macky Sall qui les utiliserait pour déstabiliser le Pds et l’affaiblir en perspective des élections législatives d’abord, de la présidentielle ensuite.
Ces derniers n’ont pourtant pas tort de poser le débat de la candidature de Karim Wade pour la présidentielle de 2019 au vu de la tournure des événements. Car non seulement le fils Wade a été condamné à six ans de prison (même s’il n’en a purgé que trois avant de bénéficier d’une grâce présidentielle) mais il se pose de plus en plus le débat sur son éligibilité à la suite de cette condamnation. Si ce débat est tranché, il restera celui de sa liberté de mouvement car, jusqu’à preuve du contraire, le fils de l’ancien président de la République n’est pas libre de quitter son exil qatari de son plein gré. Ces deux questions essentielles doivent faire l’objet d’un débat serein au sein des instances du Pds mais leurs tenants ne doivent pas être considérés comme des pestiférés. Qui plus est, Wade fils est soupçonné d'être celui qui tire les ficelles. "Il divise pour mieux rêgner. Karim est le malheur du Pds. Les gens, je vous dis, n'eut été son machin de génération du concret, j'allais dire son projet de dévolution monarchique , le régime de Wade allait encore rempiler en 2012. Ce gosse (ndlr: Karim Wade) n'a jamais respecté et ne respectera jamais les Sénégalais" fulmine un vieux briscard du Pds avec lequel dakarposte s'est entretenu.

Sauf que de l’autre côté, l’on pointe du doigt les ambitions personnelles des uns et des autres à l’approche des législatives et donc de la confection des listes de candidats à la députation. Car la plupart de ceux qui se disent «fils authentiques» du Pds traînent la réputation de n’avoir aucune base pour prétendre être élus. Ainsi, ni Pape Samba Mboup, ni Samuel Sarr ou encore Farba Senghor ne peuvent prétendre avoir des militants derrière eux et ils ne peuvent donc compter que sur une sorte de cooptation pour faire partie des listes de candidats.
Or, les débats qu’ils agitent et les réunions qu’ils organisent en dehors des instances du Pds ne plaident pas en faveur de leur cooptation, eux qui sont accusés de rouler en secret pour Macky Sall. Certains proches d’Oumar Sarr n’hésitent d’ailleurs pas de nourrir des soupçons contre la bande à Pape Samba Mboup, ouvertement accusés de comploter en faveur  d’une réélection de Macky Sall en 2019 en échange de son soutien à Karim Wade en… 2024.
Ainsi donc la personne de Oumar Sarr, contesté comme coordonnateur du parti n’est pas la seule cause de la crise car ce dernier gère parfaitement le Pds comme le veut maître Wade, le problème de fond demeure la candidature peu probable de Karim Wade et l’attitude à tenir face à la perspective d’une forclusion à la dernière minute. Les positions ne sont pas inconciliables et les deux camps peuvent s’entendre, à la seule condition qu’ils s’écoutent. L’arbitrage de la seule constante, maître Abdoulaye Wade sera sans doute nécessaire pour mettre fin à cette mini crise qui risque de déboucher sur un maxi gâchis.

 
Mamadou Ndiaye
Recommandé Pour Vous