Coronavirus : vers six mois de confinement au Royaume-Uni ?

Rédigé par Dakarposte le Lundi 30 Mars 2020 à 09:34 modifié le Lundi 30 Mars 2020 09:38

Les autorités sanitaires britanniques ont averti dimanche que le Royaume-Uni pourrait ne pas renouer avec une vie normale avant six mois ou plus en raison de la pandémie de nouveau coronavirus. Le Covid-19 a déjà fait 1 228 victimes au total dans ce pays.
 
Vers un long confinement au Royaume-Uni ? Le pays pourrait ne pas renouer avec une vie normale avant six mois ou plus en raison de la pandémie de nouveau coronavirus, ont averti dimanche 29 mars les autorités sanitaires britanniques.
 
Selon leur cheffe adjointe Jenny Harries, il serait "dangereux" de lever subitement le confinement auquel la population est actuellement soumise pour trois semaines, même s'il s'avère efficace pour ralentir la progression de la maladie, car cela pourrait entraîner une résurgence de la pandémie.  Elle a précisé que les mesures mises en place pour contenir la maladie seraient réexaminées "toutes les trois semaines" durant "probablement six mois" voire plus.
 
Un retour progressif vers la normale
 
Mais "cela ne veut pas dire que nous resterions en confinement total pour six mois", a-t-elle précisé. "Nous pourrons, espérons-le, progressivement adapter certaines mesures de distanciation sociale et progressivement retourner à la normale."
 
Le gouvernement a décrété lundi un confinement général de la population pour au moins trois semaines, afin de tenter de freiner la propagation de l'épidémie qui a fait 1 228 morts et officiellement contaminé 19 522 personnes au Royaume-Uni, selon un bilan publié dimanche.
 
Seuls les commerces de biens essentiels sont ouverts, et les gens ne sont autorisés à sortir que pour faire leurs courses, se faire soigner ou faire de l'exercice une fois par jour.
 
Selon Jenny Harries, le nombre de décès va continuer à croître "pour une semaine, possiblement deux" avant que ces mesures ne commencent à faire effet.
 
Parmi les personnes décédées figure un médecin de 55 ans, le premier soignant en première ligne de la lutte contre le Covid-19 à mourir au Royaume-Uni, selon les services de santé.
 
Plus tôt dimanche, le bras droit du Premier ministre conservateur Boris Johnson avait déjà prévenu que les Britanniques devaient se préparer à "une longue période" de crise. 
 
"Probablement jusqu'à la fin mai, peut-être même début juin"
 
"Je ne peux pas faire de prédiction précise mais je pense que tout le monde doit se préparer à une longue période durant laquelle ces mesures resteront en place", a déclaré le ministre Michael Gove sur la BBC, sans vouloir donner de date précise.
 
"Il est crucial pour le moment que nous respections durant les semaines à venir les directives strictes qui ont été établies en matière de distanciation sociale", a-t-il ajouté.
 
Dans le Sunday Times, l'épidémiologiste Neil Ferguson de l'Imperial College London, qui conseille le gouvernement, a estimé que le confinement devrait rester en place "probablement jusqu'à la fin mai, peut-être même début juin. Mai est optimiste".
 
Dans une lettre adressée aux 30 millions de foyers britanniques, le Premier ministre a prévenu que la situation allait "s'aggraver avant de s'améliorer" et que le respect des règles de confinement permettrait un retour "à la normale" plus rapidement.
 
"Mais nous n'hésiterons pas à aller plus loin si c'est que les avis scientifiques et médicaux nous disent de faire", a-t-il ajouté.
 
Boris Johnson a lui-même été testé positif au Covid-19, après avoir développé de "légers symptômes", mais il continue à diriger la lutte contre le coronavirus, selon ses services.
 
Stephan Powis, le directeur médical du système public de santé anglais NHS England, avait estimé samedi que si le nombre de morts pouvait être contenu sous la barre des 20 000 au Royaume-Uni, ce serait un "bon résultat".
 
Le Royaume-Uni veut aussi fortement augmenter la cadence des dépistages et tester jusqu'à 25.000 personnes par jour dans les prochaines semaines, a indiqué Michael Gove.  Il a par ailleurs reproché à la Chine, où le virus est apparu, d'avoir manqué de clarté dans ses communications sur "l'ampleur, la nature, l'infectiosité" de la maladie.  
Mamadou Ndiaye
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