Pour les 151 chefs d’État et de gouvernement présents à Paris, pour s’engager contre le réchauffement climatique. Le Chef de l’État du Sénégal Macky Sall n’a pas eu une grande place et est moins visible sur la photo de famille historique de la COP21 2015, disons même ignoré par les organisateurs de cette rencontre. Il s’est seulement contenté de son « petit » discours, avant d’aller répondre à l’invitation de l’École Polytechnique de Paris.
La question de droits de l’homme, reste un phénomène sérieux pour la diplomatie sénégalaise et le pays est de jour en jour relégué au second plan à l’étranger. Les anciens Chefs d’État du Sénégal (Senghor, Diouf, Wade) ont toujours été bien traité lors des grandes rencontres au niveau international qui, reste un vrai souci pour Macky Sall malgré qu’il soit le président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Depuis la francophonie, aucun Chef d’État de l’Occident n’a mis ses pieds à Sénégal. Une mauvaise signe pour la diplomatie sénégalaise.
Pourquoi l’image du Sénégal n’est plus bien représentée ailleurs ?
Dans le monde de la diplomatie, on ne régit pas sur des affaires qui ne vous concernent pas. Une source diplomatique confie à Times24.info : «On ne lui a pas posé la question…» indexant ainsi, le Président sénégalais Macly Sall pour sa réplique au cours de la conférence de presse animée par les deux Chefs d’État.
Interpellé par une des journalistes de sa délégation lors de son voyage à Dakar, le Président américain Barack Obama disait « Quant-il s’agit de race, de religion, de groupement ethnique, d’opinions etc. A ce niveau là les diversités de points de vue doivent être respectés, mais concernant la manière dont le droit traite les gens, là je pense que tout le monde doit être traité avec égalité, il s’agit de droit universel. Traiter les gens comme on aimerait être traité».
Ainsi, M. Sall soutenait « Il y a des principes généraux que toutes les nations peuvent partager, c’est le respect de la personne humaine, c’est la non discrimination. Mais ces questions fondamentalement sont des questions de sociétés et qu’il ne saurait y avoir un modèle fixe et applicable pour toutes les nations, tous les pays. (…) et même dans les pays qui ont dépénalisé la pratique homosexuelle les avis ne sont pas partagés. Le Sénégal pour ce qui le concerne est un pays tolérant qui ne fait pas de discrimination en termes de traitement sur les droits inaliénables de la personne. Mais, on n’est pas prêt à dépénaliser l’homosexualité. C’est l’option du Sénégal, pour le moment. Il faut que la société prenne le temps de traiter cette question sans avoir une pression. Mais cela ne veut pas dire qu’on est homophobe. Soyez rassuré, le Sénégal est un pays de liberté où les homosexuels ne sont pas pourchassés » réagit réaction de Macky Sall. Du chemin reste à faire. Récemment vu à la télé, répondant aux questions de la journaliste Audrey Pulvar de la chaîne française I-télé, Macky Sall de fait savoir : «Nous avons notre code de la famille, nous avons notre culture, nous avons notre civilisation. Il faut que les gens aussi apprennent à respecter nos croyances et nos convictions. Au nom de quoi, on doit penser qu’ailleurs, l’homosexualité doit être dépénalisée, que ça doit être une loi universelle ? Au nom de quoi, ça doit être une loi universelle ? Il faut respecter le droit également pour chaque peuple, de définir sa propre législation. Je ne vois pas pourquoi on doit nous imposer cette vision. Les gens doivent avoir la modestie de comprendre que, tous les pays ne sont pas les mêmes, n’ont pas les mêmes histoires, évolutions, chaque pays a son propre métabolisme. Ce sont des problèmes de société, chaque société doit apprécier selon ses capacités. Personnellement, je pense que les gens ont la liberté de faire ce qu’ils veulent, mais ils n’ont pas la liberté d’imposer aux autres ce qu’ils sont. Qu’ils soient homosexuels, c’est leur problème, ce n’est pas mon problème.»
Quel est l’homosexuel qui ose dire au Sénégal que je suis gay ?
L’organisme de défense des droits humains Amnesty International qui, dans un rapport, mettait en avant des scènes de discrimination sexuelle accentuées par des violences exercées sur les homosexuels au Sénégal.
La loi n° 66-16 du 1er février 1966, reprise par l’article 319 alinéa 3 du Code pénal, stipule que «quiconque aura commis un acte impudique ou de contre nature avec un individu de son sexe, sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100.000 à 1.500.000 francs. Mais, ceux qui le tabassent et le blessent peuvent aussi être poursuivis pour coups et blessures volontaires, car personne n’a le droit de se faire justice soit même » note la législation sénégalaise.
Louis Mar (Times24.info)