Construction de la cité ministérielle de Diamniadio : Sonko parle d’un gré à gré de 9 milliards

Rédigé par Dakarposte le Samedi 23 Juillet 2016 à 21:39 modifié le Samedi 23 Juillet 2016 21:40

Le leader de Pastef ne lâche pas prise. Il est revenu hier, après les menaces de sanctions de responsables du pouvoir, pour révéler que l’Etat a passé un marché de gré à gré avec la société en charge de la construction de la cité des ministres à Diamniadio. Ousmane Sonko parle de «150 milliards de FCfa».


«Je ne suis pas là pour faire des révélations chocs comme aime à le dire la presse mais plutôt pour faire avancer mon pays», a précisé d’emblée Ous­mane Sonko, lors d’une conférence de presse hier. Et pourtant, vêtu de son boubou traditionnel chic, il a renoué avec des accusations sans citer de nom. Il dit : «Il y a dans cette loi de finances rectificative (2016) des crédits inscrits pour 9 milliards au profit d’une entreprise dénommée Envol Immobilier sur un marché total de 150 milliards qui a été gracieusement attribué à cette entreprise sans appel d’offres, c’est-à-dire par gré à gré.»

Il ajoute : «Si vous (les journalistes) faites des recherches, vous verrez quelles sont les autorités qui se cachent derrière Envol immobilier. C’est un scandale de plus d’autant que la société a été créée le 22 décembre 2015 et n’a aucune référence en matière de bâtiment et de travaux publics pour gagner un marché de 150 milliards. Elle a ensuite sous-traité avec une entreprise chinoise. Donc, le marché revient aux Chinois alors que des Sénégalais travaillant dans les Btp ont des références (…)», affirme l’inspecteur des im­pôts. Il en déduit une «gouvernance sobre et vertueuse à souhait, mais toujours nébuleuse». 

Pour répondre à l’appel du chef de l’Etat à un débat économique, le leader de Patriote du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef-Les pa­triotes) invite à plus de transparence dans la gestion de certains dossiers. Il cite les «5 milliards restant sur les 75 que Arcelor Mital a payé au Sénégal», rappelant que le montant inscrit dans les lois de finance est de «70 milliards». Il s’interroge : «Où se trouvent les 5 mi­lliards ?» 

Evoquant le dernier rapport de l’Ige mettant exergue des manquements sur l’affaire du titre foncier de Bambilor, M. Sonko prévient que «si on continue à fermer les yeux sur ces magouilles, jusqu’à ce qu’ils soient frappés par la prescription, nous tiendrons pour responsables la Dgid et le ministère des Finances parce que c’est un déni d’administration». Il avertit : «Nous nous constituerons en partie civile pour poursuivre les responsables.»
 

Auteur: Malick GAYE - Lequotidien

Ngom Fatou Thiam
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