Confidence d’un gigolo : Khalifa, amant de Adja O. Ndiaye mariée de son état, raconte

Rédigé par Dakarposte le Samedi 13 Mai 2017 à 19:06 modifié le Samedi 13 Mai 2017 19:10

Un jour je faisais du footing au bord de la plage à côté de l’université. Et là, j’ai été abordé par une femme à bord d’une rutilante voiture,qui a l’âge de ma mère et qui après m’avoir longtemps regardé faire de la gymnastique, me dit que je lui rappelle son fils décédé. Après une discussion assez triste, elle me refile son numéro de téléphone portable en me demandant de la rappeler. Un appel qui marque le début d’une vie de gigolo.


"En effet, quelques jours après cette rencontre, j’ai rappelé Adja O. Ndiaye ( nom d'emprunt). Mais au préalable, je m'en suis ouvert à mes camarades étudiants avec qui je partage la même chambre, quant  à cette rencontre. 


Lorsque je l’ai eue au bout du fil, elle me dit qu’elle attendait mon coup de téléphone depuis longtemps. Elle m’invita alors chez elle. Ce que j’accepte. Arrivé à l’adresse indiquée, je me retrouve face à une très belle maison dans le chic quartier de Fann-Résidence. Après avoir sonné, un homme surgit. C’était le gardien. II m’annonce et je puis vous assurer que ce fut une énorme découverte et une grande surprise pour moi. 

Déjà, me voilà en train de traverser au moins quatre salons où je n’ai été accueilli dans aucun d’eux. Je suis plutôt reçu dans une très belle chambre par Adja O. Ndiaye qui me disait, il y a quelques jours, que je ressemblais à son fils décédé. 

Après les sala­malecs d’usage, elle m’avoue qu’elle était à la recherche d’un jeune homme de mon âge pour lui procurer « du sang frais ». Une proposition que j’acceptai, parce qu’ébloui par ce que j’ai vu et tétanisé par ce que je viens d’entendre. 

Ce fut le commencement d’une vie de facilité et de délices. Vêtements, nourriture, argent, compte bancaire, tout y était. Son statut de femme mariée ne m’ébranlait pas. Cette vie de facilité a duré 11 mois au cours des desquels j’avais beaucoup d’argent, beaucoup de fringues dernier cri, je ne manquais de rien. 

La seule contrepartie que je donnais était mon corps et mon sang. Tous les rendez-vous étaient pris en l’absence de son mari. Quand je venais, les domestiques avaient déjà préparé tout ce qu’il me fallait. Viande, nems, j’ai même découvert des plats que je n’avais jamais vus auparavant. 

L'enlisement 

Un jour, au cours de nos pérégrinations, elle me soumet une demande qui concernait ses copines qui étaient elles aussi à la recherche de jeunes étudiants comme moi, forts, sportifs et discrets pour des parties de jambe en l’air qui les amèneraient au nirvana. Et lorsque j’en ai parlé à mes trois copains de chambre, ils n’ont pas hésité d’autant qu’ils ont vu le changement vestimentaire et l’argent que je dépensais à gauche et à droite. 

Adja O. Ndiaye orchestre alors une rencontre entre ses amies et mes trois copains étudiants. Ce fut carrément des orgies dans Dakar. 

Le déclic qui m’a poussé à raconter cette histoire résulte d’une situation qui m’a fait mal et révolté. En fait, un jour j’avais des obligations au village, parce que je ne suis pas de Dakar. Lorsque je lui ai parlé au téléphone en lui disant qu’il fallait impérativement que je parte au village et que j’avais besoin d’argent, elle m’invite alors à venir récupérer la somme chez elle, mais que son mari était sur place. 

Alors là, elle invente un scénario qui consistait à dire à son mari que j’étais le fils d’une de ses copines qui venait récupérer leur « natt » (tontine). Et lorsque je suis arrivé, d’ailleurs, c’était le seul jour où j’ai été accueilli dans l’un des salons, c’est son mari qui est sorti le premier. Je vois devant moi un homme respectable d’un certain âge qui avait sans doute plus que l’âge de mon père. 

Et c’est cet homme précisément, qui m’a poussé à raconter mon histoire. Parce qu’il est venu naturellement vers moi en m’appelant « mon fils » et a commencé à instaurer une discussion en parlant de mon avenir. II m’a parlé de ses études lui qui a fait l’école William Ponty et qui m’a prodigué beaucoup de conseils sur la vie. 

Mieux, il a beaucoup insisté sur la religion, en me suggérant de ne pas négliger cet aspect surtout à notre âge, nous qui voulons aller de l’avant. Lorsque sa femme sortit naturellement de sa chambre en venant me tendre une enveloppe me disant « remets ça à ta mère » avec un sourire non sans aussi me dire « à très bientôt », alors là, j’ai failli dégueuler. 

Le pincement au cœur a été plus atroce lorsque son mari me dit au revoir en me tendant un billet de 5000 francs tout me disant mon fils en wolof « étudiant day xoslu » (l’étudiant doit apprendre à galérer). Quand je suis sorti, après 200 mètres de marche, je me suis assis. Je ne me rappelle pas combien d’heures je suis resté sur place à méditer et à me tenir la tête. 

Lorsque je me suis repris et suis reparti dans ma chambre et que j’ai raconté l’histoire à mes autres amis étudiants, en leur avouant aussi que je ne reviendrai plus dans cette maison, eux m’ont dit qu’il n’était pas du tout question qu’ils renoncent à leur pratique. Pour eux, je faisais tout juste une petite déprime et que cette histoire allait bientôt me passer. Car, ils avaient tout à l’œil : la femme, l’argent, les habits, tout ce qu’ils avaient espéré, alors qu’auparavant, ils galéraient ferme pour trouver 1000 francs Cfa par jour. 

J’ai décidé d’arrêter, mais en même temps, je souhaite que mon expérience puisse pousser à la réflexion, parce que je ne suis pas le seul. Je peux dire que des centaines d’étudiants comme moi sont dans cette situation, juste à cause des facilités. Mais, jusqu’à quand ? »
 
 
Cheikh Amidou Kane
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