Communiqué
Depuis quelques jours, il est relayé dans la presse une information relative au transfert d’oryx au niveau de la Réserve privée du Ministre de l’Environnement et du Développement durable.
Pour apporter des éclaircissements sur cette affaire, il convient de rappeler la nouvelle politique du Sénégal en matière de conservation de la biodiversité en général et de la faune sauvage en particulier.
En effet, en créant les Parcs nationaux et les Réserves, le Sénégal s’est engagé à garantir une protection et une gestion durables de la faune et de la flore, sous toutes ses formes. Cette politique nationale définit des orientations claires qui consistent entre autres, à prendre des mesures pour : i) consolider et renforcer les acquis de la conservation de la biodiversité dans les aires protégées et leur périphérie ; ii) réhabiliter les espèces de faune disparues ou en voie de disparition dans leurs habitats naturels ; iii) identifier des sites d’intérêt pour la biodiversité et susciter leur érection en aires protégées ; iv) encourager la participation des populations locales dans les activités de conservation, de restauration et de valorisation de la diversité biologique ; v) promouvoir les initiatives privées dans les activités relatives à la gestion et à la valorisation des aires protégées et de la biodiversité en général.
Cette mission relève principalement de la Direction des Parcs nationaux (DPN) qui assure la mise en œuvre de la politique nationale en matière de conservation de la faune sauvage, conformément aux orientations mondiales définies à travers les conventions internationales relatives à la conservation de la biodiversité.
En tant que structure focale de la Convention sur la Diversité biologique (CDB), la DPN est chargée de la conservation de la biodiversité dans les Parcs nationaux et les Réserves sous sa tutelle, en identifiant et appuyant les opportunités de création de zones de conservation, de valorisation durable des ressources naturelles au profit des communautés et en promouvant le partenariat public-privé.
Depuis leur création, les Parcs et Réserves su Sénégal ont répondu dans une très large mesure aux objectifs qui leur sont assignés.
Certaines espèces de faune en l’occurrence les antilopes sahélo sahariennes telles que l’oryx algazelle, la gazelle dama mhorr et la gazelle dorcas qui avaient disparu du pays, ont fait l’objet d’une réintroduction réussie. Cette politique est d’ailleurs à l’origine de la mise en place de la Réserve spéciale de Faune de Guembeul (RSFG) en 1983 avec comme objectif de conserver son écosystème et de servir de site d’acclimatation de la faune sahélienne réintroduite. Entièrement clôturée, Guembeul est un centre expérimental d’élevage de faune sahélienne, notamment les gazelles et constitue le premier centre d’élevage des antilopes sahélo-sahariennes (ASS) en Afrique de l’Ouest et un des douze centres d’élevage de la gazelle dama mhorr (Gazella dama mhorr) répertoriés à travers le monde.
L’aboutissement de la politique nationale en matière de restauration et de réhabilitation de la faune sahélo-saharienne initiée au niveau de Guembeul (Saint Louis), fut la création de l’enclos de Katané dans la Réserve de faune du Ferlo nord (Ranérou) dont la gestion administrative est confiée à la DPN en 1996, avec un début de réintroduction d’antilopes dont l’oryx en 2003. De huit (8) individus, la population des oryx est aujourd’hui passée à plus de cinq cent.
Conformément aux recommandations mondiales (Congrès des Parcs Nationaux de Bali en Indonésie en 1982 et de Caracas au Venezuela en 1992, Sommet de la Terre à Rio 1992, Durban 2003, etc.) et avec l’avènement de décentralisation, la gestion de la faune au Sénégal a évolué vers l’implication et la participation des populations locales et du secteur privé.
A cet effet, soucieux de préserver, de développer le potentiel faunique du pays, de protéger les espèces animales et végétales des menaces de disparition qui pèsent sur elles, le Sénégal a manifesté sa volonté de faire participer davantage le secteur privé national et les collectivités territoriales dans la valorisation de ses ressources naturelles, en acceptant de nouer des partenariats pour la conservation à travers la création de réserves de faune sauvage.
Appréciant favorablement l’expérience de l’implication du secteur privé dans ce domaine de la conservation et particulièrement dans la gestion et la valorisation de la faune sauvage depuis les années 2000, le Ministère de l’Environnement et du Développement durable accompagne ainsi les initiatives privées via des protocoles qui portent sur l’acquisition à partir de ses sites, de noyaux de repeuplement d’espèces, conformément aux missions de la DPN.
Ces protocoles d’accords ou conventions définissent le cadre du partenariat entre l’Etat représenté par la DPN et le promoteur qui peut être une personne physique ou morale. Ils comportent des engagements fermes des deux parties et précisent dans ses premières lignes que toute population d’espèces cédée, reste un patrimoine de l’Etat. Il en est de même pour la faune sauvage autochtone trouvée sur place.
De plus, les espèces intégralement ou partiellement protégées ne peuvent faire l’objet de transaction commerciale internationale ou d’abattage.
Par ailleurs, la DPN, se réserve le droit de veiller sur le bien-être des espèces et sur le respect des principes généraux de la conservation de la faune sauvage. Son personnel a libre accès dans les domaines concernés. Les Universités, les Institutions de Formation et de Recherche et les Etablissements scolaires ont, dans le cadre de leurs activités et sous le contrôle de l’administration des Parcs nationaux, un accès libre et gratuit dans ces domaines.
Sous ce rapport, il existe plusieurs protocoles signés dont celui (en 2002) de la Société privée qui gère la Réserve de Fathala pour laquelle la faune a transité par Bandia. Ce partenariat, premier du genre au Sénégal, a donné de bons résultats techniques et a servi de base à d’autres comme ceux avec la Réserve Communautaire de Koyli Alpha Linguère de Mboula dans le Département de Linguère), la Réserve animalière d’Amboura (Podor), le ranch de Bango (Saint Louis), la ferme Sahel à Bambilor, etc.
Toujours dans le cadre de la diversification des sites de repeuplement, de la sécurisation des effectifs, du renforcement du potentiel génétique et de la lutte contre les maladies animales, d’autres demandes sont en instance au niveau de la DPN.
Il est à noter que pour la mise en œuvre des protocoles, les aspects techniques (capture, transfert, lâcher, suivi et contrôle…) sont gérés par la DPN. Les cas d’accidents (mortalité, fracture, etc.), qui surviennent au cours des opérations techniques, sont documentés.
Aujourd’hui le Sénégal a une solide expérience dans le domaine de l’élevage de la faune sauvage. Ainsi, tout acteur intéressé par la gestion durable de cette faune en captivité ou semi captivité, peut en manifester le besoin, se faire évaluer par les services techniques et obtenir un protocole.
L’élevage de la faune sauvage, au même titre que la foresterie, est une activité agricole au sens large. Par conséquent, elle peut être effectuée par n’importe quel citoyen qui en a les capacités et dans les conditions requises.
Fait à Dakar, le 6 juillet 2020
La cellule de communication du ministère
Depuis quelques jours, il est relayé dans la presse une information relative au transfert d’oryx au niveau de la Réserve privée du Ministre de l’Environnement et du Développement durable.
Pour apporter des éclaircissements sur cette affaire, il convient de rappeler la nouvelle politique du Sénégal en matière de conservation de la biodiversité en général et de la faune sauvage en particulier.
En effet, en créant les Parcs nationaux et les Réserves, le Sénégal s’est engagé à garantir une protection et une gestion durables de la faune et de la flore, sous toutes ses formes. Cette politique nationale définit des orientations claires qui consistent entre autres, à prendre des mesures pour : i) consolider et renforcer les acquis de la conservation de la biodiversité dans les aires protégées et leur périphérie ; ii) réhabiliter les espèces de faune disparues ou en voie de disparition dans leurs habitats naturels ; iii) identifier des sites d’intérêt pour la biodiversité et susciter leur érection en aires protégées ; iv) encourager la participation des populations locales dans les activités de conservation, de restauration et de valorisation de la diversité biologique ; v) promouvoir les initiatives privées dans les activités relatives à la gestion et à la valorisation des aires protégées et de la biodiversité en général.
Cette mission relève principalement de la Direction des Parcs nationaux (DPN) qui assure la mise en œuvre de la politique nationale en matière de conservation de la faune sauvage, conformément aux orientations mondiales définies à travers les conventions internationales relatives à la conservation de la biodiversité.
En tant que structure focale de la Convention sur la Diversité biologique (CDB), la DPN est chargée de la conservation de la biodiversité dans les Parcs nationaux et les Réserves sous sa tutelle, en identifiant et appuyant les opportunités de création de zones de conservation, de valorisation durable des ressources naturelles au profit des communautés et en promouvant le partenariat public-privé.
Depuis leur création, les Parcs et Réserves su Sénégal ont répondu dans une très large mesure aux objectifs qui leur sont assignés.
Certaines espèces de faune en l’occurrence les antilopes sahélo sahariennes telles que l’oryx algazelle, la gazelle dama mhorr et la gazelle dorcas qui avaient disparu du pays, ont fait l’objet d’une réintroduction réussie. Cette politique est d’ailleurs à l’origine de la mise en place de la Réserve spéciale de Faune de Guembeul (RSFG) en 1983 avec comme objectif de conserver son écosystème et de servir de site d’acclimatation de la faune sahélienne réintroduite. Entièrement clôturée, Guembeul est un centre expérimental d’élevage de faune sahélienne, notamment les gazelles et constitue le premier centre d’élevage des antilopes sahélo-sahariennes (ASS) en Afrique de l’Ouest et un des douze centres d’élevage de la gazelle dama mhorr (Gazella dama mhorr) répertoriés à travers le monde.
L’aboutissement de la politique nationale en matière de restauration et de réhabilitation de la faune sahélo-saharienne initiée au niveau de Guembeul (Saint Louis), fut la création de l’enclos de Katané dans la Réserve de faune du Ferlo nord (Ranérou) dont la gestion administrative est confiée à la DPN en 1996, avec un début de réintroduction d’antilopes dont l’oryx en 2003. De huit (8) individus, la population des oryx est aujourd’hui passée à plus de cinq cent.
Conformément aux recommandations mondiales (Congrès des Parcs Nationaux de Bali en Indonésie en 1982 et de Caracas au Venezuela en 1992, Sommet de la Terre à Rio 1992, Durban 2003, etc.) et avec l’avènement de décentralisation, la gestion de la faune au Sénégal a évolué vers l’implication et la participation des populations locales et du secteur privé.
A cet effet, soucieux de préserver, de développer le potentiel faunique du pays, de protéger les espèces animales et végétales des menaces de disparition qui pèsent sur elles, le Sénégal a manifesté sa volonté de faire participer davantage le secteur privé national et les collectivités territoriales dans la valorisation de ses ressources naturelles, en acceptant de nouer des partenariats pour la conservation à travers la création de réserves de faune sauvage.
Appréciant favorablement l’expérience de l’implication du secteur privé dans ce domaine de la conservation et particulièrement dans la gestion et la valorisation de la faune sauvage depuis les années 2000, le Ministère de l’Environnement et du Développement durable accompagne ainsi les initiatives privées via des protocoles qui portent sur l’acquisition à partir de ses sites, de noyaux de repeuplement d’espèces, conformément aux missions de la DPN.
Ces protocoles d’accords ou conventions définissent le cadre du partenariat entre l’Etat représenté par la DPN et le promoteur qui peut être une personne physique ou morale. Ils comportent des engagements fermes des deux parties et précisent dans ses premières lignes que toute population d’espèces cédée, reste un patrimoine de l’Etat. Il en est de même pour la faune sauvage autochtone trouvée sur place.
De plus, les espèces intégralement ou partiellement protégées ne peuvent faire l’objet de transaction commerciale internationale ou d’abattage.
Par ailleurs, la DPN, se réserve le droit de veiller sur le bien-être des espèces et sur le respect des principes généraux de la conservation de la faune sauvage. Son personnel a libre accès dans les domaines concernés. Les Universités, les Institutions de Formation et de Recherche et les Etablissements scolaires ont, dans le cadre de leurs activités et sous le contrôle de l’administration des Parcs nationaux, un accès libre et gratuit dans ces domaines.
Sous ce rapport, il existe plusieurs protocoles signés dont celui (en 2002) de la Société privée qui gère la Réserve de Fathala pour laquelle la faune a transité par Bandia. Ce partenariat, premier du genre au Sénégal, a donné de bons résultats techniques et a servi de base à d’autres comme ceux avec la Réserve Communautaire de Koyli Alpha Linguère de Mboula dans le Département de Linguère), la Réserve animalière d’Amboura (Podor), le ranch de Bango (Saint Louis), la ferme Sahel à Bambilor, etc.
Toujours dans le cadre de la diversification des sites de repeuplement, de la sécurisation des effectifs, du renforcement du potentiel génétique et de la lutte contre les maladies animales, d’autres demandes sont en instance au niveau de la DPN.
Il est à noter que pour la mise en œuvre des protocoles, les aspects techniques (capture, transfert, lâcher, suivi et contrôle…) sont gérés par la DPN. Les cas d’accidents (mortalité, fracture, etc.), qui surviennent au cours des opérations techniques, sont documentés.
Aujourd’hui le Sénégal a une solide expérience dans le domaine de l’élevage de la faune sauvage. Ainsi, tout acteur intéressé par la gestion durable de cette faune en captivité ou semi captivité, peut en manifester le besoin, se faire évaluer par les services techniques et obtenir un protocole.
L’élevage de la faune sauvage, au même titre que la foresterie, est une activité agricole au sens large. Par conséquent, elle peut être effectuée par n’importe quel citoyen qui en a les capacités et dans les conditions requises.
Fait à Dakar, le 6 juillet 2020
La cellule de communication du ministère