Jean Paul Sartre disait que "tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces". Mais, cette facon de tenter de faire avaler ce que l'on peut appeler "la pilule casse-tête de la réduction du mandat Présidentiel" n'est pas pour arranger l'actuel locataire du Palais tant convoité. de l'avenue Roume.
En effet, emboîtant le pas à Cissé Lô et autres, le Directeur Général du Port de Dakar est sorti de sa niche pour proclamer à haute et intelligible voix son opposition à cette réduction du mandat Présidentiel.
Il ne s'agit pas de tripatouiller la Constitution, pour reprendre l'argumentaire du Dr Kanté, mais d'un engagement du candidat Macky Sall. Lequel, aux fins de séduire l’électorat Sénégalais avait promis, la main sur le cœur, qu'une fois élu, il réduirait le mandat à 5 ans.
D'aucuns, s'empresseront de dire qu'il ne faut pas prendre pour parole d'évangile les propos d'un politique, mais il s'agit d'un engagement prit devant des millions de Sénégalais. Et, les "bras armés", qui montent au créneau pour sonder ces Sénégalais ignorent peut être que le peuple Sénégalais, très endurant, est loin d'être amnésique encore moins dupe.
Et ça saute à l’œil, du moins fait tiquer lorsque Cheikh Kanté dit dans l'entretien accordé à nos confrères de l'OBS, : "mon mouvement pour la réélection du Président Macky Sall va commencer à communiquer sur cela". Il fait ainsi allusion à la réduction du mandat Présidentiel. Autrement dit, il s'agit donc de communiquer à outrance sur la réduction du mandat Présidentiel. Cheikh Kanté l'a dit! Mieux, le "balèze" Dr Kanté soutient mordicus: "je me battrai pour que Macky Sall change d'avis sur la réduction de son mandat". Ce sera tout sauf rendre service à son mentor, car d'aucuns se disent déjà: "lui aussi veut faire du Wax wakhèèt"
En somme, cette promesse de campagne, qui semble empoisonner la vie de Macky Sall risque de lui porter préjudice. Et pour cause? La quasi totalité des Sénégalais, qui l'ont plébiscité, l'ont à l’œil et reste dubitatif eu égard au fait que porté au pouvoir depuis trois ans, le septennat tarde à devenir quinquennat. Et, des "bras armés" s'y prennent mal dans leur plan de communication.
Et, ce deux pas en avant, deux pas en arrière dessert comme pas deux le Président Macky Sall.
Chose cocasse: Après avoir affirmé, mi-mars dernier, devant la presse étrangère accréditée au Sénégal, que la réduction du mandat présidentiel promise durant sa campagne serait soumise aux Sénégalais dans le cadre d'un réferendum en mai 2016, Macky Sall venait de relancer la valse-hésitation sur les modalités de cette réforme constitutionnelle tant attendue. "Laissons les spécialistes voir la meilleure démarche et comment il faut poser la question", avance-t-il désormais.
En d’autres termes, malgré les expertises qui lui ont déjà été fournies, le chef de l’État n’a toujours pas arbitré entre les trois options qui s’offrent à lui : soumettre la réforme à l’Assemblée nationale (où elle devrait alors obtenir 3/5e des suffrages exprimés), opter pour un référendum ou encore démissionner avant le terme de son mandat de sept ans.
En lieu et place de tenir son engagement (car il s'agit de cela), le Président tente de travailler au corps le peuple Sénégalais, qui faut-il le rappeler, est devenu mature. Wade et ses ouailles en savent quelque chose!