Comment Macky a réglé le problème de la radiothérapie

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 24 Février 2017 à 08:37

L'affaire Khalifa Sall a éclipsé la forte polémique née de la panne de la machine de radiothérapie de l'hôpital Aristide Le Dantec, qui avait fortement ému les malades du cancer, leurs proches et beaucoup de Sénégalais. Mais, elle n'a apparemment pas ralenti la volonté affichée dernièrement par le Président Macky Sall, de doter coûte que coûte le Sénégal, dès le mois de juillet prochain, de la dernière technologie en matière de radiothérapie. Au plus fort de la polémique, le Ministre de l'Economie, des Finances et du Plan était monté au créneau pour expliquer le pourquoi du blocage de l'acquisition de deux machines de radiothérapie de dernière génération prévues à l'hôpital Dallal Jamm : une des cinq parties au financement, la Banque Arabe pour le Développement Economique (Badea), qui a son siège à Khartoum, faisant les frais de l'embargo contre le Soudan, n'avait pu débloquer le million d'euros qu'elle s'était engagée à mettre dans le projet. À la suite de Amadou Bâ, le Ministre Secrétaire d'Etat à la Communication allait révéler, pour démonter l'argumentaire de ceux qui critiquaient la défaillance d'un gouvernement non prévenant, que ce processus avait pourtant été lancé depuis octobre 2013, trois années avant la panne de la machine de Dantec, fin décembre 2016. Ainsi, Yakham Mbaye ajoutait que les bunkers prévus pour abriter les deux machines étaient déjà construits depuis 2015 par l'entreprise sénégalaise Cde. Après ces deux Ministres, ainsi que leur collègue de la Santé dont les explications et assurances laissaient sceptiques les Sénégalais, le Chef de l’Etat s'était saisi du sujet, réaffirmant qu'au mois de juillet, au plus tard, cette histoire de radiothérapie sera un mauvais souvenir. Aujourd'hui, tout porte à croire que l'ébullition du front politique qui a suivi cette polémique, avec l'éclatement du dossier politico-judiciaire Khalifa Sall, n'a pas entamé la volonté des autorités sénégalaises de régler cette affaire de radiothérapie. Apparemment décidé à contourner le blocage causé par la Badea, l'Etat du Sénégal s'est substitué à la banque. Et comme la dépense n'était pas prévue dans le budget 2017, le Président Macky Sall a pris, avant-hier, mercredi, un décret d'avance d'un montant de 659 millions de francs Cfa représentatif de l'apport de la Badea, informent nos sources. Du coup, le Sénégal, qui devait avoir une modeste contribution au coût des machines (4 210 306,59 euros soit 2 766 171 430 de francs) va prendre sur lui 32% du montant : 884 387 647 francs cfa. En effet, les 659 millions de liards de francs cfa du décret d'avance viennent s'ajouter aux 225 387 647,46 francs Cfa que le Trésor avait déjà décaissés. Notons qu'outre le Sénégal et la Badea, le Fonds Saoudien, le Fonds de Développement de l'Opep et la Banque Islamique de Développement (Bid) sont les autres investisseurs dans ce projet. Enfin, pour démontrer la ferme volonté de l'Etat d'en finir avec cette affaire en respectant les engagements pris - arrivée des machines fin avril, début mai ; montage et test en juin ; fonctionement en juillet -, nos sources informent que le Docteur Martin Treml, le patron de Vamed, la société qui vend au Sénégal les deux machines prévues à Dallal Jamm, a été reçu dernièrement par les autorités. Nos interlocuteurs renseignent que parallèlement les autorités étaient dans l'optique d'un autre décaissement dans l'urgence pour régler le problème de Dantec. Elles ont cependant préféré revoir ce dossier plus en profondeur eu égard au coût jugé inexplicablement exorbitant : environ 2,5 milliards de francs cfa pour une seule machine qui n'est pas de la dernière génération, contrairement aux deux de Dallal Jamm qui reviennent presque au même prix : 2,7 milliards de francs Cfa. Daouda Diarra (Vox Populi)
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