Comment Khalifa, Tanor et Cie ont raté l’Histoire

Rédigé par Dakarposte le Lundi 9 Janvier 2017 à 10:05 modifié le Lundi 9 Janvier 2017 10:07

Le PS est devenu un appareil de damnés. Ousmane Tanor Dieng est haï par une majorité du parti. Khalifa Sall qui le combat est ostracisé. L’un, l’autre et tous, dans le parti, sont des damnés. Personne n’a suivi la sagesse de Frantz Fanon. Dans Les Damnés de la Terre, il met en garde : « chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir ».

C’était en 1961. Fanon était un militant d’un front de libération. Mais ces gens du PS actuel ne sont d’aucun cartel de libération politique, ni d’application de la social-démocratie. Inassouvis et gloutons, ils ne songent jamais à remplir leur mission. Ils l’ont plutôt trahie, ne pouvant, même jusqu’au dernier rugissement de leur haine, hausser leur petitesse.

Tout ce qu’ont conquis Senghor, Lamine Gueye, Seydou Diaraf Ndao, Rose Basse, André Guillalbert, Adja Thioume Samb, Edouard Diatta, Louis Diène Faye, Léon Boissier-Palun, Alioune Badara Mbengue, Amadou Cissé Dia, Adja Arame Diène, Amadou Assane Ndoye, Amadou Clédor Sall, Caroline Faye, entre autres authentiques socialistes, est tombé des mains de Abdou Diouf, de Ousmane Tanor Dieng, de Khalifa Sall, de Aminata Mbengue Ndiaye et de leurs camarades drapés de manteaux de complices avides..

Diouf a apporté les bois de braise et a donné, en 1996, l’allumette à Ousmane Tanor Dieng qui mit le feu dans le parti avant que Khalifa Sall n’attise les flammes. Aujourd’hui, le PS a l’image d’une périssable meute qui mène la marche infâme de ceux que les turpitudes et la gloutonnerie ensemencent.

La lâcheté de Tanor

Trois faits doivent être inscrits dans la petite histoire de l’Histoire de Ousmane Tanor Dieng. D’abord, il n’a jamais été élu. Ensuite, il n’est nommé qu’à la tête de services institutionnels crées pour lui. Un Ministère des Services et Affaires présidentiels n’a existé dans l’histoire que pour lui et le HCCT n’a, non plus, jamais existé dans l’architecture de la République ; il n’a été crée que pour le caser. Et enfin, il n’assomme les camarades qui le gênent que quand il a entre ses mains un pouvoir d’Etat.
Contre Niasse, Djibo et les autres, il s’est montré sardonique, étant à l’époque détenteur absolu de pouvoir d’Etat. Pour preuve, après les actes de violence à la Maison du Parti, en Mars 2016, une plainte contre X a été déposée et tout a fonctionné en pas de tortue. Mais c’est après sa nomination à la tête du HCCT en Octobre que la traque judiciaire a pris des galops de panthère.

Il fait mal quand il est au cœur de l’Etat qui a le monopole de la violence légitime. De là, il agit par la mitre et le hausse-col. Ceux qui le contrarient sont alors périssables. Et quand il en découd avec eux, personne ne l’entend. Il fait plutôt saigner tel un aigle qui lacère à partir d’un ombrageux ciel, surtout quand l’adversaire comme Khalifa Sall semble manquer de courage frontal.

La veulerie de Khalifa

Tanor a bien commencé à lacérer Khalifa Sall. Pour l’atteindre, il lui a suffi d’érafler ceux qui sont avec lui en saisissant, à raison, les événements du 05 mars 2016 pour les soumettre à un rythme politique et judiciaire infernal.
Seulement, Khalifa Sall a, au début des antagonismes, manqué de courage politique. Autant Tanor est derrière cette meute de polichinelles qui lui mènent un bestial combat pour son expiation politique, autant lui aussi est derrière cette escouade d’automates qui secouent l‘agonisant Baobab socialiste
Certes Tanor est couard dans le combat. Il jette dans l’arène ses courtiers politiques. Mais Khalifa Sall aussi s’illustre par une veulerie, une pusillanimité et un manque de courage politique. Il n’a pas pris ses responsabilités et son destin en main. Il aurait dû se démettre du PS, suivre l’exemple de Macky et faire face à l’Histoire. Mais, s’il ne le fait pas, c’est parce qu’il veut l’appareil socialiste lui-même. C’est pourquoi, dans cette bataille politico-judiciaire, il s’identifie à un entraîneur hors arène qui se délecte fièrement des pugilats politiques que donnent ses poulains. Et le public souteneur de chaque camp n’est qu’un agrégat d’adhérents- marionnettes.

Des adhérents- marionnettes

Pratiquement, aucun parti au Sénégal n’a de militants, mais des adhérents et des souteneurs d’un homme ou d’une femme. Une cause juste ou une idéologie de développement ne les anime point. Au PS, ils sont tous, en cette période de vie ou de mort politique, des marionnettes qui vocifèrent, applaudissent et acceptent d’être des saltimbanques qui ignorent beaucoup et beaucoup de ce qui oppose Khalifa Sall et Tanor Dieng.
Les haut placés du Parti les utilisent comme des bateleurs d’autels adverses en leur faisant jouer d’immondes rôles de souteneurs de courtes robes. Et en polichinelles qui donnent à chaque camp l’ersatz d’une majorité légitime, ils bravent d’autres souteneurs d’hommes et de femmes, saignant comme des chiens de chasseurs qui se lèchent après avoir été mordus.

C’est triste ce qui se passe au PS. Et c’est une erreur pour ces souteneurs-marionnettes, pour Khalifa Sall et Cie et pour Tanor et ses acolytes de croire que ce vil spectacle politico-judiciaire finira en apothéose. Tout clora en opprobre et remords car ils ont raté la marche de l’Histoire.

Le Piroguier
Cheikh Amidou Kane
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