Cité Keur Gorgui: Deux étudiants arrêtés pour offre ou cession de drogue

Du fond de leurs cellules, Pape Ousmane Kébé et Charles Amadou Camara ont intérêt à prier davantage pour que le glaive de la justice ne leur tombe pas dessus le 15 novembre prochain. Sinon, ils risquent de voir leurs études se compromettre. C'est à la suite d'une information anonyme, faisant état de l'existence d'un intense réseau de trafic de drogue à la Cité Keur Gorgui, que les éléments du Commissariat Central avaient effectué un transport sur les lieux. Au cours de leur patrouille, ils interpellent les deux mis en cause qui étaient à bord d'un véhicule particulier. Fouillé à corps, 5 barrettes de haschich et un cornet de chanvre indien auraient été retrouvés par devers Pape Ousmane Kébé. Contrairement, à Charles Amadou Camara qui aurait détenu un cornet. Auditionné par les limiers ce dernier, qui étudie à l'université de Montréal (Canada), soutient que c'est son acolyte qui lui a vendu la drogue. Des accusations que celui-ci aurait reconnues à son tour. Inculpés tous les deux pour des faits d'offre ou cession de drogue et traduits devant le tribunal des flagrants délits de Dakar ce mercredi, les prévenus balaient d'un revers de main toutes les accusations. " La nuit de notre arrestation, c'est Pape Ousmane Kébé qui m'avait demandé de le déposer chez son cousin. Arrivés jusqu'à hauteur de la Cité Keur Gorgui, les policiers nous ont interpelés. Mais, ils n'avaient pas trouvé de la drogue ni sur moi ni dans ma voiture", a contesté, Charles Amadou Camara, domicilié à Mermoz. " Je ne suis pas un trafiquant. Les policiers m'avaient torturé. Raison pour laquelle, j'avais reconnu les faits", s'est défendu Pape Ousmane Kébé, né en 1995. Des versions qui sont loin de convaincre, le représentant du Ministère public qui a demandé la disqualification des faits en détention de drogue à l'endroit de Charles Amadou Camara. Ainsi, il a requis trois mois ferme contre lui. Et, deux ans d'emprisonnement ferme contre Pape Ousmane Kébé. Quant aux avocats de la défense, ils ont plaidé la relaxe. Selon Me Boubacar Dramé, leurs clients ont été interrogés en cours de route par les limiers. "C'est une pratique illégale. Ils ont été aussi victimes de violences physiques. Mon client Pape Ousmane Kébé avait même piqué une crise. Parce qu'il souffre d'hémorroïdes de type 4. Il doit aller en France pour se soigner. La preuve de l'existence du délit n'a pas été rapportée", a-t-il défendu. Au terme de sa plaidoirie, le juge a fixé son délibéré jusqu'au 15 novembre prochain. Kady FATY Leral