Ces couacs et non-dits dans la délivrance de la nouvelle carte biométrique

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 16 Novembre 2016 à 10:33 modifié le Mercredi 16 Novembre 2016 10:40

Lors du lancement de la carte d'identité biométrique de la CEDEAO le 4 octobre,nombreux ont été les Sénégalais qui avaient applaudi compte tenu des innovations qu'elle comporte. A titre illustratif, avec cette carte biométrique aucune falsification n’est possible. Mieux elle est multi usage. Par exemple, cette nouvelle carte biométrique servira également de carte d'électeur. Aussi, la biométrie permet-elle d’identifier les personnes de façon automatique grâce à leurs empreintes digitales et à leur photo. Le recours à cette technique s’est développé après le 11 septembre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Malheureusement, depuis son lancement en grande pompe la déception est le sentiment le mieux partagé. Et pour cause? Au rythme à pas de caméléon où les commissions sont implantées et surtout le nombre restreint noté à ce jour,sans compter que les commissariats de police et brigade de gendarmerie ne voient toujours pas l'once d'un matériel pour répondre à la demande grandissante, il y'a vraiment de quoi désespérer. "Apparemment tout semble être fait pour que d'ici 6 mois date butoir à partir de laquelle l'obtention de la carte deviendra payante,peu de citoyens disposent du sésame" nous confie un prestataire de la Direction de l'Automatisation des Fichiers. Et notre interlocuteur de s'étonner que malgré l'existence du matériel sur place qu'on puisse à ce jour équiper que 5 régions et cela avec d'énormes difficultés. "Les représentations diplomatiques risquent de ne pas être équipées à temps pour faire bénéficier de cette carte à nos compatriotes de la diaspora hormis quelques pays qui semblent fait l'objet dune attention particulière" renchérit la source. Plus critique,un officier que nous avons interrogé et qui a requis l'anonymat s'étonne que l'Etat veuille être le principal responsable de la déchéance de nationalité massive en vue car en ne permettant pas aux citoyens de disposer de leur carte d'identité nationale. "Du coup, l'Etat en fait des sans nationalités" glisse t'il. Et notre officier d'argumenter en ces termes," je ne parle même pas de la lenteur notée depuis le lancement du projet mais les autorités devraient se poser la question de savoir combien de sénégalais risqueraient de ne pas s'inscrire pour la bonne raison que ses personnes ne sont pas en mesure de disposer de la somme de 10.000 francs comme il est prévu dans 6 mois". Et pourtant notre pays prompt à crier son ancrage dans le respect des droits humains se doit en tant que signataire de la Déclaration Universelle des Droits de l'homme adoptée en 1948 proclamant le droit à une nationalité en son article « Article 15 : Tout individu a droit à une nationalité, nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité. » Il urge de rappeler aux autorités ce qu'est une carte nationale d'identité car autrement ils ne pourraient se permettre de déclarer publiquement qu'à partir d'une certaine date ce document sera payant. Pour rappel,la carte nationale d'identité (CNI) est un document officiel d'identification des Sénégalais. Elle n'est pas obligatoire. Elle est délivrée gratuitement, généralement dans les commissariats de police,dans les chefs lieux d'arrondissement ou dans les consulats pour les citoyens résidant hors du Sénégal. Elle est valable dix ans.
Cheikh Amidou Kane
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