Ce n’est pas aux juges de faire revenir la peine de mort

Rédigé par Dakarposte le Mardi 22 Novembre 2016 à 09:04 modifié le Mardi 22 Novembre 2016 09:05

L’assassinat de la vice-présidente du Conseil économique social et environnemental Fatoumata Matar Ndiaye défraie actuellement la chronique à Saint Louis à l’instar des autres régions du pays et alimente le débat autour du retour de la peine de mort. Lors de l’ouverture de la première session d’Appel, le président de la Chambre criminelle de Saint-Louis, Seyni Bodian a été catégorique. Pour lui, il n’appartient pas aux juges de faire revenir la peine de mort.

Le retour à la peine de mort est au centre de tous les débats après l’assassinat de Fatoumata Makhtar Ndiaye dans son domicile à Pikine. Au moment beaucoup de voix s’élèvent pour appeler les juges à jouer leur partition, Seyni Bodian, président de la Chambre criminelle de Saint-Louis pense qu’il n’appartient pas aux juges de faire revenir la peine de mort. 

«Ce n’est pas aux juges de faire revenir la peine de mort. Il faut faire confiance aux élus du peuple, nous ne faisons que rendre la justice au nom du peuple», a expliqué Seyni Bodian avant d’ajouter : «il ne faut pas oublier que l’abolition de la peine mort a été appliquée sur les circonstances connues. 


La  balle est dans le camp des politiques notamment les députés». Le président de la Chambre criminelle de Saint-Louis a tenu ces propos lors de l’ouverture de la première session d’Appel où 20 affaires seront enrôlées pendant une dizaine de jours. Le jugement des affaires de chanvre indien dans les chambres criminelles révulse  le magistrat. «Il faut correctionnaliser les affaires de chanvre indien et non les criminaliser. Si cela est fait, les travaux des chambres criminelles seront allégés », soutient le magistrat.

 S’agissant de la session de chambre criminelle, il rappelle que celle-ci  entre dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme judiciaire du 03 Novembre qui a comme objectif la célérité dans le traitement des affaires judiciaires avec les longues détentions préventives. « L’appellation de la Chambre criminelle ne devrait être réservée qu’aux tribunaux de Grande instance puisqu’en matière d’appel, on ne connaît que des affaires déjà jugées par les tribunaux de grande instance. 

Cette appellation n’est pas appropriée en appel», dit-il. A signaler que durant cette première session d’appel de la Chambre criminelle de Saint-Louis, 20 affaires seront enrôlées pour divers délits. Elles concernent 8 dossiers relatifs aux crimes,  8 autres pour trafic de chanvre indien et 4 pour vols aggravants.

(L'AS)
Cheikh Amidou Kane
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