Assurément, le Président Macky Sall aura beaucoup de mal à assumer ses responsabilités de «Président de Tous les Sénégalais», tant qu’il aura à ses côtés des collaborateurs qui ne l’ont pas compris, au même titre que lui, et qui savent gérer les relations avec ses administrés avec la parcimonie et la même générosité de cœur que leur mentor. Et l’exemple le plus poignant est à chercher du côté de sa Cellule de Communication ou simplement dans sa communication, où les failles ne manquent point.
Le Président Abdou Diouf a eu, comme conseillers en Communication, d’éminents cadres de la presse sénégalaise, comme les défunts Amadou Tidiane Wone, Ibrahima Dène, Djibril Bâ, ou encore le brillant doyen Cheikh Tidiane Dièye. Du temps de ceux-là, même si la presse n’avait pas encore connu l’essor que l’on constate de nos jours, on savait «gérer» les quelque organes privés qui coexistaient avec les médias d’Etat, sans pour autant hypothéquer leur liberté de ton, ni chercher à orienter leurs écrits, encore moins à tenter de «téléguider» leur regard en leur mettant des œillères. Les relations étaient conviviales, confraternelles et professionnelles jusqu’au bout de la plume.
C’est sous le régime du Président Abdoulaye Wade que les tergiversations ont commencé à se faire jour avec un certain Mbaye Thiam, rapidement déchargé de ses fonctions, puis feu Chérif Elvalide Sèye etc. Mais Wade, vu son style, avait-il vraiment besoin de sa Cellule de Com’, lui qui, depuis 1983, a appris à manager des journalistes à travers les organes qu’il a créés (Le Démocrate, Takusan et Sopi) ? En tout cas, beaucoup moins que son successeur, arrivé au pouvoir dans un contexte de pluralisme médiatique jamais atteint au Sénégal. Et dans son combat pour l’accession à la magistrature suprême, le candidat Macky Sall ne niera pas l’apport inestimable de la presse qui, sans avoir été partisane, avait pleinement joué son rôle pour la réalisation de la seconde alternance démocratique au Sénégal.
Rien que des emails pour des communiqués laconiques
Mais, que constate-t-on aujourd’hui ? Comme ses prédécesseurs, le Président Macky Sall a choisi de donner la primeur de ses «révélations» et autres grands entretiens à la presse dite «internationale», c’est-à-dire, dans leur entendement, celle qui vit hors du Sénégal. Même si, très exceptionnellement, une interview du Président a été récemment accordée à nos confrères du jeune site d’informations générales «AZ Communication».
Pourtant, il y a quelque temps, un membre de la Cellule de Communication de la Présidence appelait certaines rédactions pour demander qu’un nom lui soit donné, à des fins d’accréditation au Palais. Et, presque toujours, c’est le dernier contact avec le Monsieur au bout du fil… Sauf, des fois, juste pour des communiqués laconiques, sous forme de courriers électroniques (emails), pour réagir à des événements, comme cette lettre de félicitations aux Lions U20, vainqueur du «Tournoi de l’Intégration».
Lors de ses déplacements à l’étranger, très peu d’organes sont invités à accompagner le chef de l’Etat, et ce sont quasiment les mêmes qui reviennent. C’est à se demander, d’ailleurs, quels sont les critères de sélection qui président à la désignation des accrédités pour les déplacements présidentiels. Certains de nos confrères affirment, d’ailleurs, – ont pas tort ? – que c’est sur des bases ethnicistes, amicales ou de simple convenance que sont triés, sur le volet, les «heureux élus». De tels choix, naturellement, ne manquent pas de faire grincer des dents, dans la mesure où tous sont censés faire le même travail, dans les mêmes conditions et pour le même objectif : «informer, expliquer, analyser et commenter»… Et pas forcément dans le sens que le désire le chef de l’Etat. Sans oublier que cet argent utilisé lors des déplacements n’est autre que celui du contribuable sénégalais, dont cette même presse.
Mêmes droits et devoirs
Le Président Macky Sall est en train de se voir éloigner d’une partie de la presse nationale, à cause d’un sectarisme aveugle, d’une exclusion arbitraire et d’une xénophobie de mauvais alois, entretenus par des «amis ou militants de la 25ème heure», avides de pouvoir et de privilèges immérités. Le chef de l’Etat doit comprendre que se mettre à dos une certaine partie de la presse – même si l’autre roule à tombeau ouvert pour lui – n’est nullement un gage sûr de quiétude. Les nombreux quotidiens qui paraissent à Dakar, comme les radios, télévisions et portails internet – mêmes les organes d’Etat – ont les mêmes droits et devoirs et sont confrontés aux mêmes charges, tout comme ils ont les mêmes objectifs : atteindre une cible de plus en plus importante et diversifiée.
En écartant certains organes de l’espace présidentielle, la Cellule de Com’ éloigne le chef de l’Etat de ceux-là qui, pourtant, auraient pu porter son discours sur la pertinence du Plan Sénégal émergent (PSE), présenter aux Sénégalais le bilan de son action à la tête de l’Etat et décliner ses projets et ambitions pour le Sénégal. Ce pour quoi, d’ailleurs, il reproche à ses ministres et autres collaborateurs de ne pas s’investir suffisamment. Cette critique, Macky Sall l’a encore réitérée lors de l’ouverture de l’Université républicaine, ce week-end à Mbour.
Qui mieux que la presse pourrait s’investir dans cette tâche ? En ne le comprenant pas, les responsables de la Communication, qui évoluent dans les coulisses du Palais, ne sont-ils pas en train de porter un lourd préjudice au Président Sall et, pire, de creuser une tombe pour son rêve d’un second mandat présidentiel ? Il faut rectifier le tir pendant qu’il est encore temps, car s’aliéner une bonne partie de la presse, par la faute de collaborateurs zélés, suffisants et arrogants, c’est desservir dangereusement le chef de l’Etat.
Diect Infos
Le Président Abdou Diouf a eu, comme conseillers en Communication, d’éminents cadres de la presse sénégalaise, comme les défunts Amadou Tidiane Wone, Ibrahima Dène, Djibril Bâ, ou encore le brillant doyen Cheikh Tidiane Dièye. Du temps de ceux-là, même si la presse n’avait pas encore connu l’essor que l’on constate de nos jours, on savait «gérer» les quelque organes privés qui coexistaient avec les médias d’Etat, sans pour autant hypothéquer leur liberté de ton, ni chercher à orienter leurs écrits, encore moins à tenter de «téléguider» leur regard en leur mettant des œillères. Les relations étaient conviviales, confraternelles et professionnelles jusqu’au bout de la plume.
C’est sous le régime du Président Abdoulaye Wade que les tergiversations ont commencé à se faire jour avec un certain Mbaye Thiam, rapidement déchargé de ses fonctions, puis feu Chérif Elvalide Sèye etc. Mais Wade, vu son style, avait-il vraiment besoin de sa Cellule de Com’, lui qui, depuis 1983, a appris à manager des journalistes à travers les organes qu’il a créés (Le Démocrate, Takusan et Sopi) ? En tout cas, beaucoup moins que son successeur, arrivé au pouvoir dans un contexte de pluralisme médiatique jamais atteint au Sénégal. Et dans son combat pour l’accession à la magistrature suprême, le candidat Macky Sall ne niera pas l’apport inestimable de la presse qui, sans avoir été partisane, avait pleinement joué son rôle pour la réalisation de la seconde alternance démocratique au Sénégal.
Rien que des emails pour des communiqués laconiques
Mais, que constate-t-on aujourd’hui ? Comme ses prédécesseurs, le Président Macky Sall a choisi de donner la primeur de ses «révélations» et autres grands entretiens à la presse dite «internationale», c’est-à-dire, dans leur entendement, celle qui vit hors du Sénégal. Même si, très exceptionnellement, une interview du Président a été récemment accordée à nos confrères du jeune site d’informations générales «AZ Communication».
Pourtant, il y a quelque temps, un membre de la Cellule de Communication de la Présidence appelait certaines rédactions pour demander qu’un nom lui soit donné, à des fins d’accréditation au Palais. Et, presque toujours, c’est le dernier contact avec le Monsieur au bout du fil… Sauf, des fois, juste pour des communiqués laconiques, sous forme de courriers électroniques (emails), pour réagir à des événements, comme cette lettre de félicitations aux Lions U20, vainqueur du «Tournoi de l’Intégration».
Lors de ses déplacements à l’étranger, très peu d’organes sont invités à accompagner le chef de l’Etat, et ce sont quasiment les mêmes qui reviennent. C’est à se demander, d’ailleurs, quels sont les critères de sélection qui président à la désignation des accrédités pour les déplacements présidentiels. Certains de nos confrères affirment, d’ailleurs, – ont pas tort ? – que c’est sur des bases ethnicistes, amicales ou de simple convenance que sont triés, sur le volet, les «heureux élus». De tels choix, naturellement, ne manquent pas de faire grincer des dents, dans la mesure où tous sont censés faire le même travail, dans les mêmes conditions et pour le même objectif : «informer, expliquer, analyser et commenter»… Et pas forcément dans le sens que le désire le chef de l’Etat. Sans oublier que cet argent utilisé lors des déplacements n’est autre que celui du contribuable sénégalais, dont cette même presse.
Mêmes droits et devoirs
Le Président Macky Sall est en train de se voir éloigner d’une partie de la presse nationale, à cause d’un sectarisme aveugle, d’une exclusion arbitraire et d’une xénophobie de mauvais alois, entretenus par des «amis ou militants de la 25ème heure», avides de pouvoir et de privilèges immérités. Le chef de l’Etat doit comprendre que se mettre à dos une certaine partie de la presse – même si l’autre roule à tombeau ouvert pour lui – n’est nullement un gage sûr de quiétude. Les nombreux quotidiens qui paraissent à Dakar, comme les radios, télévisions et portails internet – mêmes les organes d’Etat – ont les mêmes droits et devoirs et sont confrontés aux mêmes charges, tout comme ils ont les mêmes objectifs : atteindre une cible de plus en plus importante et diversifiée.
En écartant certains organes de l’espace présidentielle, la Cellule de Com’ éloigne le chef de l’Etat de ceux-là qui, pourtant, auraient pu porter son discours sur la pertinence du Plan Sénégal émergent (PSE), présenter aux Sénégalais le bilan de son action à la tête de l’Etat et décliner ses projets et ambitions pour le Sénégal. Ce pour quoi, d’ailleurs, il reproche à ses ministres et autres collaborateurs de ne pas s’investir suffisamment. Cette critique, Macky Sall l’a encore réitérée lors de l’ouverture de l’Université républicaine, ce week-end à Mbour.
Qui mieux que la presse pourrait s’investir dans cette tâche ? En ne le comprenant pas, les responsables de la Communication, qui évoluent dans les coulisses du Palais, ne sont-ils pas en train de porter un lourd préjudice au Président Sall et, pire, de creuser une tombe pour son rêve d’un second mandat présidentiel ? Il faut rectifier le tir pendant qu’il est encore temps, car s’aliéner une bonne partie de la presse, par la faute de collaborateurs zélés, suffisants et arrogants, c’est desservir dangereusement le chef de l’Etat.
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