CHRONIQUE - ET MACKY TOMBA DANS LE PANNEAU !

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 21 Octobre 2015 à 21:01 modifié le Mercredi 21 Octobre 2015 21:05

doulaye Wade, en fin stratège politique serait prêt à tout pour arriver à ses fins. Lui qui a déclaré une guerre ouverte à Macky Sall et son régime qu’il a promis de détruire. Usant de moyens et de
méthodes parfois non conventionnels, la détermination du pape du Sopi à en découdre avec ses adversaires du pouvoir ne faiblit pas. Bien au contraire. Mais il est lieu de s’arrêter un moment sur les motivations réelles d’Abdoulaye Wade et son parti, le Pds qui peine à se structurer depuis 2012. Dans ce contexte d’agitations,  le pouvoir, profitant des querelles internes au sein du premier parti d’opposition au Sénégal, cherche à mettre l’ancien chef de l’Etat en minorité dans sa propre formation politique. Un objectif plus ou moins voué à l’échec étant donné que Fada, désavoué par les siens, semble jouer en solo surtout après que les accusations de faux et usage de faux ont fait les choux gras de la presse. En football, Modou Diagne aurait été sanctionné comme Pablo Escobar, crucifié pour avoir marqué contre son équipe, donc au profit de l’adversaire.  Quid de l’exclusion décidée par les hautes instances du parti libéral ? Celui qui fait encore office de porte-parole du groupe des Libéraux et démocrates, sans leur
consentement, n’en est pas moins un agneau égaré. Pris entre deux feux, celui de son camp qui le traite de Judas et le rejette, et l’adversaire qui l’encourage à la rébellion sans envisager de l’accueillir dans ses rangs, dans l’immédiat. Solitaire, Modou Diagne Fada l’est devenu. Mais on ne saurait lui reprocher de se débattre, de refuser le sort décidé par Abdoulaye Wade et qui consiste à le tuer, politiquement.
Le pouvoir, l’Assemblée nationale plus particulièrement, a arbitré et sanctionné, prenant faits et cause pour un Fada finalement lâché par les siens, servant sans le vouloir, les intérêts de Macky Sall et de Moustapha Niasse convaincus ou non d’empiéter dans les affaires internes au Pds, le parti d’Abdoulaye Wade qu’ils souhaiteraient voir disparaître du paysage politique sénégalais. L’acte posé par Modou Diagne Fada peut être lourd de conséquences.
S’il n’occasionne un recul démocratique sans précédent, du fait d’une assemblée nationale monocolore, une image dont le Sénégal se passerait bien, après douze années réussies d’une alternance démocratique vantée à travers le monde. A moins que le pouvoir, pour sauver la face, en décide autrement, en envisageant une porte de sortie honorable pour la démocratie sénégalaise dans son ensemble. En fin de compte, cette affaire qui sert Abdoulaye Wade en quelque sorte malgré les apparences, sera mal vue des partenaires étrangers du Sénégal qui verront en Macky Sall ce dictateur réfractaire à la critique que n’a cessé de peindre Abdoulaye Wade. Macky Sall, c'est donc cet opposant qui, devenu président, refuse l’expression à son opposition parlementaire. Ce qui renvoie le Sénégal à l’époque du parti unique.
Est-il le lieu d’admettre que le président Macky Sall, en quelque sorte, est tombé dans le panneau. Et les observateurs étrangers ne manqueront pas de le lui faire remarquer. Sans doute.
Babacar Mbaye
Cheikh Amidou Kane
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