Bras de fer avec Diop Iseg: Aissatou Seydi brise le silencce: "Nous étions très complices, raison pour laquelle nous avions des comptes communs..."

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 15 Janvier 2021 à 20:34 modifié le Vendredi 15 Janvier 2021 20:35

Empêtrée dans un rude bras de fer judiciaire qui l’oppose à son mari (Mamadou Diop), Aissatou Seydi sort de son mutisme et livre sa version des faits. Se présentant comme une victime qu’on tente toutefois de diaboliser,la dame soutient mordicus que la villa de Sacré-Cœur lui appartient. D’ailleurs, elle ajoute que le Titre foncier (Tf) est établi à son nom.


Présentez-vous ?

Je m’appelle Aïssatou Seydi Diop. Je suis la deuxième femme de Mamadou Diop et ex-directrice de l’Iseg.

Comment s’est tissée votre relation avec Mamadou Diop Iseg ?

J’ai connu Mamadou Diop en 1998 au moment où il avait des soucis avec certains de ses partenaires. A cette époque, il avait perdu deux de ses immeubles. Ayant eu pitié de lui, je suis partie voir son bailleur Mamadou Ba pour régler ses problèmes. Par la suite, je l’ai aidé jusqu’à ce qu’il franchisse ce cap. Au cours de l’année 2004, il est allé voir ma mère pour demander ma main. C’était à mon insu. A ce moment, nous ne nous parlions plus, nous étions en froid. Le mariage a été scellé ce jour-là, à 21 heures, en présence de 5 personnes. Par la suite, je suis devenue son ange gardien, car si quelqu’un voulait l’attaquer, il devait d’abord passer sur mon corps. Je me suis donnée à lui corps et âme.

Je dois vous préciser que je suis chimiste de formation. J’ai eu mon bac+2 à l’Ensut avant de décrocher mon master 2 en ressources humaines. Je devais partir en Allemagne pour continuer mes études, mais j’ai tout abandonné pour l’aider, car c’était un défi pour moi. En 2008, mon mari a eu un contentieux avec le frère d’Abdoulaye Wade. Il s’est exilé en France durant 3 ans et m’a laissé gérer son école. C’est ainsi que j’ai créé les campus 2 et 3 grâce à Mamadou Ba, le propriétaire des immeubles. J’ai fait gagner à l’Iseg presque un milliard Fcfa. Dans le cadre du programme de l’Etat concernant l’orientation des nouveaux bacheliers, on avait accusé mon mari de fraude et je l’ai tiré d’affaires. A chaque fois qu’il a un problème, il faisait recours à moi. Il m’a donné l’aval de créer un Gie pour fructifier nos revenus. C’est ainsi que j’ai payé de la liquidité et trois chèques pour l’achat d’une maison.

On vous accuse d’avoir comploté avec la jeune chanteuse Dieyna pour créer des problèmes à votre mari. Que répondez-vous à ces accusations ?

C’est archi-faux. Je ne n’ose pas comploter avec une minette pour combattre le père de ma fille. Je ne le ferai jamais. Je ne suis mêlée ni de près, ni de loin à cette affaire de mœurs. Je ne connais même pas cette fille. Au contraire, c’est la famille de Diop, ses amis et autres connaissances qui complotent contre moi, ternissent mon image à travers les médias et me traitent de tous les noms d’oiseaux. Moi, je ne réclame que mon dû et rien d’autre, sans tambour ni trompette. Je peux parler, communiquer et vilipender comme lui, mais je ne le ferai jamais, car il est le père de ma fille. Mais j’en ai assez de cette campagne de diabolisation et de dénigrement. Je suis mère et j’appartiens à une famille. Trop, c’est trop !

On vous accuse d’avoir profité de l’incarcération de votre mari pour vous approprier sa maison ?

Ce n’est pas vrai. J’ai acheté et construit cette maison en 2018. Je l’ai meublée et équipée selon mes goûts. Cependant, mon mari n’a pas voulu que j’y habite sous prétexte que sa première femme est toujours en location à Dakar. Je lui ai fait savoir qu’il a acquis une maison pour cette dernière depuis 2008, mais il n’a rien voulu savoir. Etant donné qu’il est le chef de famille, j’ai suivi ses conseils. Mes problèmes avec mon mari ont démarré le 26 janvier 2020. Ce jour-là, vers 14 heures, on m’a informée que M. Diop allait déménager dans ma maison avec sa première femme sans mon aval. Sur le champ, j’ai fait mes valises pour aller m’y installer en premier. Puisque la porte n’était pas fermée, je n’ai pas eu de difficulté pour entrer. Quelques minutes plus tard, il est venu, accompagné de gros bras, pour m’obliger à sortir.J’ai acquis

cette maison avant son incarcération, contrairement à ce qu’il a dit dans la presse. Je suis partie voir un notaire. J’ai un droit réel.

Pourriez-vous revenir sur le contentieux qui vous oppose avec votre mari concernant la maison de Sacré-Cœur ?

Le conflit que j’ai eu avec mon mari m’a surprise comme tous les Sénégalais. Je n’ai fait que réclamer mon bien, car je l’ai beaucoup aidé en termes de patrimoine. En 2012, quand on a obtenu le programme de l’Etat, j’ai essayé d’avoir une maison pour mon mari. C’est ainsi que j’ai payé avec deux chèques de 60 millions Fcfa et un chèque de 100 millions Fcfa pour l’acquisition de l’immeuble du campus 3. Ce qui faisait la somme de 220 millions. Nous étions très complices, raison pour laquelle nous avions des comptes communs. Et j’avais les pleins pouvoirs de les utiliser. Mais pour les grosses affaires, c’est lui qui signait les décharges.

Quelque temps après, le bailleur a proposé de me vendre une maison. Ainsi, il y a eu une promesse de vente entre le bailleur et moi. Je lui ai remis 7 chèques de 10 millions Fcfa venant de l’Iseg etle reste, je l’ai payé en espèces. Dans la plainte, Diop parle de l’achat de la maison à 140 millions Fcfa. C’estfaux, j’ai acheté la maison à 150 millions Fcfa. Quand nous nous sommes disputés, il a dit qu’il ne m’a jamais offert de l’argent.Il a ajouté que cet argent était destiné à l’achat d’une maison pour l’Iseg. En tant que mari, il ne peut pas me pour- suivre pour l’argent qu’il m’avait offert.

Qu’est-ce qui vous a poussé à poursuivre Diop Iseg pour faux et usage de faux ?

Je le poursuis car il a usé de faux pour avoir des preuves contre moi. En effet, j’ai un contrat notarié qui atteste que le bailleur Mamadou Ba m’a vendu la maison. Ce droit immobilier a été inscrit par le conservateur du foncier. L’article 381 du COCC (Code des Obligations Civiles et Commerciales) dispose que ce droit est inattaquable. Sur ce, le juge des référés a ordonné son expulsion. Pour prouver que la maison lui appartient, Diop est allé fabriquer des pièces en vue de contester la décision du juge.Or, un acte authentique ne peut pas être contesté pour des actes sous seing privés. Mieux, toutes les pièces émanent de lui-même, c’est-à-dire queDiop les a confectionnées. Dans le procès-verbal du Conseil d’administration de l’Iseg, il a indiqué qu’il m’a donné mandat d’acheter l’immeuble pour le compte de l’Iseg. Ce qui est totalementfaux. C’est dans ce contexte que mes avocats ont envoyé une citation directe à Diop pour faux et usage de faux. Mieux, trois parmi les personnes citées ont nié avoir assisté à cette réunion. Mercredi dernier, le dossier a été enrôlé, mais il a été renvoyé jusqu’au 10 février prochain. Les 100 millions Fcfa dont Diop parle, c’était pour l’achat du premier immeuble. Je le défie de me montrer le deuxième chèque de 100 millions Fcfa dont il parle.

Quel est votre dernier mot ?

Les guerres 14-18 et 39-45 ont eu lieu, mais Aïssatou Seydi et Mamadou Diop, c’est une histoire, un livre, une bibliothèque. J’aurais aimé qu’il m’enterre ou que je l’enterre. Mais il a pris la décision de me discréditer et de me dénigrer. Je suis au courant de toutes ses manigances. Il a un monsieur qui distribue de l’argent et une autre personne qui se charge de divulguer des vidéos. M. Mbengue et T. Sylla sont ses complices. Cependant, j’ai confiance en la justice du pays et en mes avocats. Un jour, la vérité éclatera.

L'AS
Mamadou Ndiaye
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