C’est un énième couac pour l’avionneur américain. La brusque perte d’altitude en plein vol d’un Boeing 787 de Latam le 11 mars dernier serait due à un nouveau problème qualité. Et ce sont cette fois les sièges des pilotes qui sont dans le viseur de l’Autorité américaine de l’aviation civile (FAA). L’incident qui avait projeté au plafond de la cabine une partie des occupants de l’appareil avait fait treize blessés. Près de six mois après les faits, la FAA vient d’apporter une explication sur cette soudaine action à piquer.
Les sièges dans le cockpit des 787 sont équipés à l’arrière d’un bouton, protégé par un couvercle, qui permet aux pilotes de les avancer ou de les reculer pour s’asseoir. Si ce bouton est mal fixé, le couvercle de protection ne ferme pas, et à la moindre pression, le siège bouge horizontalement. C’est ce qui est arrivé sur le vol de la compagnie chilienne. En apportant les plateaux-repas aux pilotes, un personnel navigant commercial a malencontreusement touché le couvercle du bouton défaillant et fait avancer le siège du Commandant de bord. Conséquence : le pilote s’est retrouvé, malgré lui, à pousser le manche, ce qui a entraîné la descente rapide de l’avion. La FAA vient donc d’exiger une inspection de tous les sièges de cockpit des 787. Plus de 1 100 appareils sont aujourd’hui en service. La série noire continue.
Tout a commencé le 5 janvier dernier avec la porte condamnée d’un 737 MAX d’Alaska Airlines qui s’est arrachée à 5 000 mètres d’altitude. Après ce vol pour le moins décoiffant, les enquêteurs américains du NTSB ont mené leurs investigations… Des ouvriers de Boeing avaient tout simplement omis de remettre quatre boulons servant à fixer la porte au fuselage. Un oubli grotesque qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques. Un oubli qui a également mis en lumière de graves manquements de Boeing dans la production et le contrôle qualité de ses avions.
Et les déconvenues s’enchaînent depuis le début de l’année. En février, des trous mal percés ont été détectés sur le fuselage d’une cinquantaine de 737 MAX en production. Deux mois plus tard, c’est un toboggan d’évacuation de 767 qui s’est détaché en plein vol. Et le mois dernier, la FAA a découvert le mauvais positionnement de masques à oxygènes sur certains 737 et exigé l’inspection de 2 600 appareils. Il faut se rendre à l’évidence… La culture de la sécurité prônée par Boeing depuis les crashs de Lion Air et d’Ethiopian Airlines (2018 et 2019) a pris un sérieux coup dans l’aile.
Les accusations
Des salariés ou ex-salariés de Boeing sont d’ailleurs venus tirer la sonnette d’alarme devant le Sénat américain en avril dernier. L’un d’eux, ingénieur qualité chez Boeing, a expliqué avoir identifié des problèmes affectant l’intégrité structurelle de certains appareils long-courriers. Des tronçons de fuselage ne seraient pas, selon lui, "correctement attachés ensemble et pourraient se dissocier en plein vol. J’ai littéralement vu des gens sauter sur les pièces de l’avion pour les aligner. Je suis ici parce que je ne veux pas voir le crash d’un 787 ou d’un 777" expliquait-il alors à la Commission d’enquête. D’autres lanceurs d’alerte ont également indiqué que certaines pièces non conformes étaient installées sur des Boeing.
Face à ces défaillances, l’avionneur américain a été contraint de prendre des mesures. En l’espace de six mois, le responsable du programme 737 MAX, le directeur de la division Aviation commerciale, et le grand patron, Dave Calhoun, ont quitté leurs postes. Outre ces départs, la firme américaine a mis en place un grand plan d’actions visant à apporter des mesures correctives sur tout son processus de production et de contrôle qualité. Désormais étroitement surveillé par la FAA, Boeing le sait, il n’a plus le droit à l’erreur.
Depêche
Les sièges dans le cockpit des 787 sont équipés à l’arrière d’un bouton, protégé par un couvercle, qui permet aux pilotes de les avancer ou de les reculer pour s’asseoir. Si ce bouton est mal fixé, le couvercle de protection ne ferme pas, et à la moindre pression, le siège bouge horizontalement. C’est ce qui est arrivé sur le vol de la compagnie chilienne. En apportant les plateaux-repas aux pilotes, un personnel navigant commercial a malencontreusement touché le couvercle du bouton défaillant et fait avancer le siège du Commandant de bord. Conséquence : le pilote s’est retrouvé, malgré lui, à pousser le manche, ce qui a entraîné la descente rapide de l’avion. La FAA vient donc d’exiger une inspection de tous les sièges de cockpit des 787. Plus de 1 100 appareils sont aujourd’hui en service. La série noire continue.
Tout a commencé le 5 janvier dernier avec la porte condamnée d’un 737 MAX d’Alaska Airlines qui s’est arrachée à 5 000 mètres d’altitude. Après ce vol pour le moins décoiffant, les enquêteurs américains du NTSB ont mené leurs investigations… Des ouvriers de Boeing avaient tout simplement omis de remettre quatre boulons servant à fixer la porte au fuselage. Un oubli grotesque qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques. Un oubli qui a également mis en lumière de graves manquements de Boeing dans la production et le contrôle qualité de ses avions.
Et les déconvenues s’enchaînent depuis le début de l’année. En février, des trous mal percés ont été détectés sur le fuselage d’une cinquantaine de 737 MAX en production. Deux mois plus tard, c’est un toboggan d’évacuation de 767 qui s’est détaché en plein vol. Et le mois dernier, la FAA a découvert le mauvais positionnement de masques à oxygènes sur certains 737 et exigé l’inspection de 2 600 appareils. Il faut se rendre à l’évidence… La culture de la sécurité prônée par Boeing depuis les crashs de Lion Air et d’Ethiopian Airlines (2018 et 2019) a pris un sérieux coup dans l’aile.
Les accusations
Des salariés ou ex-salariés de Boeing sont d’ailleurs venus tirer la sonnette d’alarme devant le Sénat américain en avril dernier. L’un d’eux, ingénieur qualité chez Boeing, a expliqué avoir identifié des problèmes affectant l’intégrité structurelle de certains appareils long-courriers. Des tronçons de fuselage ne seraient pas, selon lui, "correctement attachés ensemble et pourraient se dissocier en plein vol. J’ai littéralement vu des gens sauter sur les pièces de l’avion pour les aligner. Je suis ici parce que je ne veux pas voir le crash d’un 787 ou d’un 777" expliquait-il alors à la Commission d’enquête. D’autres lanceurs d’alerte ont également indiqué que certaines pièces non conformes étaient installées sur des Boeing.
Face à ces défaillances, l’avionneur américain a été contraint de prendre des mesures. En l’espace de six mois, le responsable du programme 737 MAX, le directeur de la division Aviation commerciale, et le grand patron, Dave Calhoun, ont quitté leurs postes. Outre ces départs, la firme américaine a mis en place un grand plan d’actions visant à apporter des mesures correctives sur tout son processus de production et de contrôle qualité. Désormais étroitement surveillé par la FAA, Boeing le sait, il n’a plus le droit à l’erreur.
Depêche