VIOL ET USURPATION DE FONCTION :Baye Sidy Diop trompe, agresse et viole Ngoné Ndaw, agent au ministère de l’Intérieur
2 ans de détention ferme, c’est la peine sollicitée par le procureur à l’encontre du prévenu Baye Sidy Diop, pour vol avec violences, viol et usurpation de fonction, au préjudice de l’employée du ministère de l’Intérieur, Ngoné Ndaw. Il sera fixé sur son sort mercredi prochain.
2 ans de prison ferme pour le délit de vol avec violences, 6 mois pour celui d’usurpation de fonction avec une confusion des peines et la relaxe sur le viol, tel est le réquisitoire du procureur Rokhaya Dione à l’encontre du prévenu Baye Sidy Diop, qui comparaissait hier devant le tribunal. Selon le ministère public, le crime de vol avec violence est établi.
Pour revenir aux faits, Ngoné Ndaw sortait d’un Fast-Food à Petersen où elle avait fini de se sustenter, le 27 mars dernier. En sortant, un homme s’est présenté à elle comme un agent de police en civil. Au cours de leurs échanges, Baye Sidy a fait savoir à sa victime que le Fast-Food d’où elle sortait a été le théâtre d’un assassinat ces jours derniers. Aussi, toute personne qui en ressort devrait être conduite et questionnée dans leurs locaux qui se trouvaient dans les parages.
Sans piper mot, Ngoné la suit dans un bâtiment. Et une fois à l’intérieur, le sieur Diop subtilise ses 2 portables et ses 17.000 francs, tout en la violant sous la menace d’un couteau.
Après son forfait, il a pris la fuite. Sans attendre, la victime va tout droit porter plainte. Deux mois après, il est interpellé par la police grâce à la réquisition de la Sonatel. Il avait entre-temps vendu le téléphone à son ami Modou Samb, qui a été épinglé à son tour. Il est placé sous mandat de dépôt le 29 mai dernier. Interrogée, Ngoné Ndaw revient en détail sur les faits. «Dès que je suis sortie du Fast-Food, j’ai senti que j’étais suivie, alors que je devais me rendre chez mon oncle. Il s’est présenté à moi comme un élément de la police, en brandissant une carte. Je l’ai suivie. Arrivée dans un immeuble où je n’ai rencontré personne en montant, il m’a questionnée et il s’est mis à me palper partout», dit-elle. Et de poursuivre : «Subitement, j’ai repoussé ses mains qu’il a posées sur mes hanches. Il a pris mes deux téléphones et mon argent et il m’a par la suite déshabillée en me violant sous la menace d’un couteau. Il était 14 heures. J’ai fait une consultation à l’hôpital mais le médecin m’a dit que le certificat médical devrait être récupéré par les enquêteurs».
A l’enquête préliminaire, Modou Samb, qui a acheté le portable volé par le prévenu, a démenti ce dernier, affirmant qu’il est venu le lui proposer et non le contraire.
Au prétoire, Baye Sidy nie tout en bloc. «Rien de tout ce qu’elle dit n’est vrai. Je ne l’ai pas agressée, ni violée. J’ai vu cette fille à 2 reprises, à la police et devant le tribunal. J’ai acheté ce portable au marché Colobane à 5000 francs et je l’ai revendu à Modou Samb à ce même prix dans son atelier. Quand la police est partie à l’étage qu’elle a indiqué, les gens trouvés sur place ont dit qu’ils ne me connaissent pas», déclare ce garçon réprimandé par le procureur à cause de son attitude téméraire à la barre.
Ngoné Ndaw réclame 2 millions
L’avocat de la victime, Me Diabel Samb, demande de retenir Baye Sidy Diop dans les liens de la prévention et de le condamner à allouer la somme de 2 millions de francs Cfa pour toutes causes de préjudice confondues à Ngoné Ndaw.
Avocats de la défense, Me Iba Mar Diop et Me Ameth Fall écartent le viol et l’usurpation de fonction, tout en disqualifiant les faits de vol avec violences en recel, car le prévenu ignorait l’origine frauduleuse du téléphone qu’il a acquis à Colobane, en lui faisant une application bienveillante de la loi. Le prévenu Baye Sidy Diop sera fixé sur son sort le mercredi prochain 7 juin 2017.
Fatou Diouf (Stagiaire)