La police catalane a indiqué qu'un homme qui semblait porter une ceinture d'explosifs a été abattu, ce lundi, à Subirats, à 50 kilomètres de Barcelone. Il pourrait s'agir de Younès Abouyaaqoub, le conducteur de la voiture-bélier qui a foncé sur la foule jeudi.
Alors que toutes les polices du continent sont à la recherche de Younès Abouyaaqoub, identifié comme le chauffeur de la fourgonnette blanche qui a semé la terreur sur l'allée centrale des Ramblas à Barcelone, la police catalane a indiqué qu'elle avait abattu, en fin d'après-midi, un homme qui semblait porter une ceinture d'explosifs à Subirats, à l'ouest de la ville. Les autorités ont indiqué qu'il pourrait s'agir du djihadiste recherché.
» Lire aussi - Barcelone: le chauffeur de la voiture-bélier recherché dans toute l'Europe
La police espagnole a diffusé, ce lundi, dans toute l'Europe le signalement de ce Marocain de 22 ans, qui «pourrait être armé». Les autorités ont publié sur les réseaux sociaux quatre photos de cet homme d'environ 1,80m. Elles avaient demandé, dans le même temps, à la population de les aider à «mettre la main» sur Younès Abouyaaqoub, en apportant toutes les informations qu'elle pourrait avoir sur ses contacts ou ses activités passées.
Le bilan des attaques de Barcelone, jeudi, et de la station balnéaire catalane, de Cambrils la nuit suivante, est monté lundi à 15 morts. Les enquêteurs ont en effet établi que le fuyard avait tué un automobiliste espagnol pour s'emparer de sa voiture.
Des zones d'ombre persistent
Après avoir abandonné la camionnette sur la Rambla, il s'était enfuit à pied. Après un parcours de quelque six kilomètres, il est arrivé à un parking où il a abordé un conducteur. «Il le poignarde, le place sur le siège arrière et tente de sortir de Barcelone», a raconté le chef de la police catalane, le major Josep Lluis Trapero. La ville est alors bouclée, Younès tombe sur un contrôle de police et accélère, renversant un agent. Les policiers tirent sur la voiture, qu'ils retrouveront plus tard abandonnée. Dans un premier temps, ils ont cru que le cadavre était celui du conducteur, touché par une balle, a expliqué le major Trapero.
» Lire aussi - Attentats en Espagne: les étranges voisins d'Alcanar
Ce dernier n'a par ailleurs toujours pas confirmé la mort de l'imam Abdelbaki Es Satty, un des derniers membres de la cellule terroriste. Ce Marocain âgé d'une quarantaine d'années, qui a fait de la prison pour trafic de drogue de 2010 à 2014 et a séjourné dans la commune de Machelen, près de Bruxelles «entre janvier et mars 2016», a disparu depuis mardi. L'homme pourrait avoir péri dans l'explosion d'Alcanar, la planque des djihadistes à 200 kilomètres au sud-ouest de Barcelone, où la police a retrouvé des restes humains encore non identifiés.
Es Satty vivait, comme d'autres assaillants, à Ripoll, petite ville au pied des Pyrénées, où la police a mené ce lundi matin de nouvelles perquisitions.
Les 15 morts identifiés
L'identification des victimes est terminée, a également annoncé le responsable des affaires de Justice de Catalogne, Carles Mundó. Il s'agit de six Espagnols dont une femme avec la double nationalité argentine et un enfant, de trois Italiens, un Canadien, une Belge, deux Portugaises, un(e) Américain(e), et un autralo-britannique de sept ans. Neuf personnes étaient encore entre la vie et la mort ce lundi, et 10 blessés dans un état grave.
Le bilan aurait pu être encore plus lourd puisque les conspirateurs s'apprêtaient à commettre «un ou plusieurs attentats» de «manière imminente», selon le major Trapero. Un raté a entraîné la déflagration qui a détruit à Alcanar la maison où ils préparaient des explosifs depuis environ six mois. Martine Groby, une retraitée française de 61 ans voisine de la villa, a raconté avoir vu depuis avril quatre hommes, «qui parlaient tous français», aller et venir en déchargeant avec méfiance des marchandises.
L'inspection de leur repaire a permis de découvrir au moins 120 bonbonnes de gaz butane, des substances explosives, y compris des traces de composants de TATP, explosif prisé des djihadistes du groupe État islamique (EI) qui a revendiqué les attentats. Le TATP, surnommé par les jihadistes «la mère de Satan», se fabrique avec des ingrédients en vente libre.
Une manifestation de la communauté musulmane contre le terrorisme est prévue lundi soir à Barcelone alors que des graffiti hostiles ont été découverts sur quelques mosquées en Espagne.