Depuis l’instauration du blocus de la transgambienne, les autorités sénégalaises s’abritent derrière les transporteurs qui seraient les seuls et principaux responsables de la fermeture de la frontière. Une fuite en avant qui s’est encore manifestée lorsqu’ il s’est agi de conciliation.
Les autorités gambiennes qui négociaient avec leurs homologues sénégalais ont visiblement cru qu’en annonçant la levée de la mesure d’augmentation du prix de la traversée de la Gambie, la frontière allait grandement s’ouvrir comme la porte d’une maison close en mal de clients. C’était sans compter sur la partie sénégalaise qui a mis sur la table d’autres points. Les deux délégations ne se sont certes pas séparées en queue de poisson, le protocole ayant habillé la forme, mais, au sortir des négociations, difficile a été la compréhension des points d’accords. «Dakar s’est engagé à travailler avec les acteurs concernés pour la levée du blocus dans les plus brefs délais», indique laconiquement le communiqué qui a sanctionné la rencontre. Une phrase dont l’imprécision renseigne aussi bien sur la dérobade du gouvernement sénégalais que sur sa volonté de faire traîner le dossier.
En indiquant qu’il allait «travailler avec les acteurs concernés», le gouvernement, comme au début de la crise, renvoie la balle aux transporteurs à qui le dernier mot reviendrait. Comme des délégués syndicaux rechignant à prendre une décision qui mécontenterait la base, Mankeur Ndiaye et ses collègues négociateurs ont dérouté plus d’un en assujettissant la levée du blocus à l’accord des transporteurs. Comme si ce n’était pas le gouvernement qui avait ordonné aux forces de l’ordre d’aller gazer et bastonner les transporteurs en commun qui rechignaient à rejoindre la gare routière «les Baux maraîchers».
En vérité, le régime de Macky Sall, manquant de courage, refuse d’endosser les revendications des transporteurs. Pourquoi ne pas faire face au régime gambien qui a très clairement revendiqué la décision de faire payer 10 fois plus aux transporteurs sénégalais. Et, en incluant dans les négociations d’autres points qui n’ont rien à voir avec la frontière, le Sénégal démontre qu’il s’adosse sur les transporteurs pour régler des comptes avec le président Yahya Jammeh qui manque rarement une occasion pour dire que le Sénégal est dirigé par François Hollande, le président français. Quid de l’affaire «Boy djiné» ? La Gambie n’a pas seulement nargué le Sénégal en abritant Baye Modou Fall. Elle a également jeté le discrédit sur le ministre de la Justice Me Sidiki Kaba qui avait assuré l’extradition du fugitif dans les plus brefs délais.
Ces brefs délais distillés de part et d’autre pendant que des milliers de personnes souffrent d’un blocus qui loin de témoigner de l’adversité de deux peuples voisins, met en relief des égos surdimensionnés des leaders des deux pays. Face aux provocations de l’homme de Banjul, des proches des Macky Sall portaient une cinglante réplique. «Il est grand temps de se mobiliser pour se débarrasser de Jammeh. J’appelle à son départ. Il est temps de résoudre la question Yahya Jammeh», pestait Moustapha Diakhaté, Président du groupe parlementaire de la majorité à l’Assemblée nationale. C’est un secret de polichinelle, les deux présidents se regardant de haut, n’ont aménagé aucun cadre de dialogue et de concertation. «Beaucoup de problèmes ne devaient pas se poser aujourd’hui, si on n’avait pas rompu le fil du dialogue. Cette réunion nous a permis d’évaluer les relations entre les deux pays. Cela nous a permis de discuter des voies et moyens de sortie de crise», a confessé Neneh Macdouall Gaye à l’issue des pourparlers.
Pendant qu’il est question d’intégration africaine et de libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cedeao, des citoyens ne sont même pas en mesure de circuler librement à l’intérieur de leur propre pays.
Walf
Mame Birame WATHIE
Les autorités gambiennes qui négociaient avec leurs homologues sénégalais ont visiblement cru qu’en annonçant la levée de la mesure d’augmentation du prix de la traversée de la Gambie, la frontière allait grandement s’ouvrir comme la porte d’une maison close en mal de clients. C’était sans compter sur la partie sénégalaise qui a mis sur la table d’autres points. Les deux délégations ne se sont certes pas séparées en queue de poisson, le protocole ayant habillé la forme, mais, au sortir des négociations, difficile a été la compréhension des points d’accords. «Dakar s’est engagé à travailler avec les acteurs concernés pour la levée du blocus dans les plus brefs délais», indique laconiquement le communiqué qui a sanctionné la rencontre. Une phrase dont l’imprécision renseigne aussi bien sur la dérobade du gouvernement sénégalais que sur sa volonté de faire traîner le dossier.
En indiquant qu’il allait «travailler avec les acteurs concernés», le gouvernement, comme au début de la crise, renvoie la balle aux transporteurs à qui le dernier mot reviendrait. Comme des délégués syndicaux rechignant à prendre une décision qui mécontenterait la base, Mankeur Ndiaye et ses collègues négociateurs ont dérouté plus d’un en assujettissant la levée du blocus à l’accord des transporteurs. Comme si ce n’était pas le gouvernement qui avait ordonné aux forces de l’ordre d’aller gazer et bastonner les transporteurs en commun qui rechignaient à rejoindre la gare routière «les Baux maraîchers».
En vérité, le régime de Macky Sall, manquant de courage, refuse d’endosser les revendications des transporteurs. Pourquoi ne pas faire face au régime gambien qui a très clairement revendiqué la décision de faire payer 10 fois plus aux transporteurs sénégalais. Et, en incluant dans les négociations d’autres points qui n’ont rien à voir avec la frontière, le Sénégal démontre qu’il s’adosse sur les transporteurs pour régler des comptes avec le président Yahya Jammeh qui manque rarement une occasion pour dire que le Sénégal est dirigé par François Hollande, le président français. Quid de l’affaire «Boy djiné» ? La Gambie n’a pas seulement nargué le Sénégal en abritant Baye Modou Fall. Elle a également jeté le discrédit sur le ministre de la Justice Me Sidiki Kaba qui avait assuré l’extradition du fugitif dans les plus brefs délais.
Ces brefs délais distillés de part et d’autre pendant que des milliers de personnes souffrent d’un blocus qui loin de témoigner de l’adversité de deux peuples voisins, met en relief des égos surdimensionnés des leaders des deux pays. Face aux provocations de l’homme de Banjul, des proches des Macky Sall portaient une cinglante réplique. «Il est grand temps de se mobiliser pour se débarrasser de Jammeh. J’appelle à son départ. Il est temps de résoudre la question Yahya Jammeh», pestait Moustapha Diakhaté, Président du groupe parlementaire de la majorité à l’Assemblée nationale. C’est un secret de polichinelle, les deux présidents se regardant de haut, n’ont aménagé aucun cadre de dialogue et de concertation. «Beaucoup de problèmes ne devaient pas se poser aujourd’hui, si on n’avait pas rompu le fil du dialogue. Cette réunion nous a permis d’évaluer les relations entre les deux pays. Cela nous a permis de discuter des voies et moyens de sortie de crise», a confessé Neneh Macdouall Gaye à l’issue des pourparlers.
Pendant qu’il est question d’intégration africaine et de libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cedeao, des citoyens ne sont même pas en mesure de circuler librement à l’intérieur de leur propre pays.
Walf
Mame Birame WATHIE