BAS-RHIN: TROIS JOURS APRÈS SA DISPARITION, LINA RESTE INTROUVABLE

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 27 Septembre 2023 à 05:24 modifié le Mercredi 27 Septembre 2023 05:31

L'adolescente devait prendre le train à Saint-Blaise-la-Roche pour rendre visite à son petit ami à Strasbourg. Les battues menées dans la vallée de la Bruche depuis samedi n'ont rien donné. Le parquet a ouvert une enquête et n'écarte à ce stade aucune piste.


Trois jours que Lina n'a pas donné signe de vie. L'Alsacienne de 15 ans, domiciliée à Plaine (Bas-Rhin), devait se rendre à Strasbourg en train samedi midi. Elle devait y rejoindre son petit ami. Ce dernier, ne la voyant pas arriver, a alerté la famille de l'adolescente. Laquelle a contacté les forces de l'ordre vers 14h15.

Plus tard dans la journée, la gendarmerie de Schirmeck a émis un appel à témoins. Le document propose une description de l'adolescente: elle porte des cheveux blonds, mi-longs, et mesure 1,60 mètre. Elle est vêtue d'une robe grise, d'une doudoune blanche et d'une paire de Converse de même couleur.

Après une série d'auditions, une enquête pour disparition inquiétante a été ouverte par le parquet de Saverne. La section de recherches de Strasbourg en a pris la charge. À ce stade, "nous n'écartons toujours aucune piste", a affirmé Aline Clérot, la procureure, ce mardi.

• Deux témoins l'ont aperçue



Pour rallier la gare de Saint-Blaise-la-Roche et prendre le train, Lina devait effectuer un trajet d'environ 3 km à travers la vallée de Bruche, une zone boisée et montagneuse qui borde la RD350.

Elle n'est cependant jamais arrivée à destination, rapporte le parquet de Saverne, après avoir épluché les enregistrements vidéo du train et de la gare de Strasbourg. La gare de Saint-Blaise-la-Roche n'est, elle, pas équipée de caméras.

Selon Aline Clérot, deux témoins ont aperçu la jeune fille entre 11h15 et 11h30 alors qu'elle cheminait vers la gare. Ils ont été capables de confirmer qu'elle portait la tenue décrite dans l'appel à témoin.

Jean-Marc Chipon, ex-maire de Plaine, affirme à BFMTV avoir vu l'adolescente marcher au bord de la route le jour de sa disparition. Lorsqu'il est repassé, quelques minutes plus tard, la jeune fille n'était plus là.

L'actuelle maire de cette commune rurale, Patricia Simoni, connaît personnellement Lina. Elle tient à désamorcer une éventuelle polémique: "On est habitué à faire trois kilomètres à pied sans se poser de questions".

Et l'élue de préciser: "Certes, le chemin qu'elle empruntait de chez elle jusqu'à la gare, est dans un endroit où il n'y a pas trop de maisons et où il y a un petit peu de circulation, mais ce n'est pas un coupe-gorge".

D'autant que l'adolescente coes environs: elle se rendait chaque matin à pied au Proxi de Saint-Blaise-la-Roche, où elle avait entamé un stage le 11 septembre.

• Un important dispositif de recherches

Battues, hélicoptère, drones, équipes cynophiles: d'importants moyens ont été d'emblée déployés pour tenter de localiser Lina. Des investigations téléphoniques ont également été lancées.

Pour faciliter les opérations des gendarmes, la mairie de Plaine leur a proposé d'installer un QG dans ses locaux.

Cependant, les recherches sont restées vaines tout au long du week-end. Elles ont repris lundi par une nouvelle battue. Plus d'une centaine de personnes se sont mobilisées.

Trois zones distinctes de la forêt ont été ratissées par les trois groupes d'une trentaine de personnes constitués. La battue était encadrée par la gendarmerie. Elle s'est déroulée sous l'œil d'un hélicoptère équipé de caméras thermiques.


• Une nouvelle battue infructueuse ce mardi

Une nouvelle battue s'est élancée ce mardi, vers 10h. Une source proche de l'enquête notifie à BFMTV que quelque 380 personnes ont cette fois exploré le secteur de la disparition, appuyées par un dispositif aérien.

"Vêtement, sac à main, trace de sang, téléphone, trace de lutte, des branches cassées": voilà les éléments à quoi un gendarme a demandé aux volontaires d'être attentifs.

Comme les jours précédents, les recherches se sont révélées infructueuses. Aucun indice n'a pu être mis au jour.

• "Aucune piste" écartée

Le téléphone de Lina, notamment, reste introuvable. D'après la procureure de Saverne, ce dernier a cessé d'émettre à 11h22 précises. Aline Clérot déclare en outre qu'aucune activité n'a été relevée sur le compte en banque de Lina.

Si "aucune piste" n'est écartée, la représentante du parquet affirme néanmoins qu"aucune trace sur la chaussée évoquant un accident de la route" n'a été détectée.

À ce stade, Aline Clérot n'a pas défini les contours des prochaines battues. Elle affirme toutefois que des recherches sont "envisagées" dans les plans d'eau qui récouvrent la vallée de la Bruche.




• L'émotion des parents

Fanny, la mère de Lina, a témoigné lundi soir de la "torture" que représentait pour elle la disparition de l'adolescente. "C'est quelque chose que je ne souhaite à personne, c'est une grande douleur", a-t-elle poursuivi, avant de remercier les volontaires ayant quadrillé la zone de recherche.

Olivier, ex-compagnon de Fanny et père de Lina, a quant à lui pris la parole ce mardi. Il a salué l'importante mobilisation des volontaires. "Le nombre de gens présents, c'est quelque chose. Les gens qu'on ne connaît pas qui sont juste là pour aider, c'est magnifique". "C'est très cadré et impressionnant", résume le père de famille.

Et Olivier de promettre: "Je compte bien continuer à chercher de mon côté, en lien avec les autorités".

Ce mardi soir, la procureure de Saverne a indiqué qu'un accompagnement psychologique avait été proposé aux proches de Lina.

Les interlocuteurs de BFMTV et de BFM Alsace mettent en avant la stabilité de la vie de la jeune fille, avec un projet professionnel défini dans le secteur de l'aide à la personne et un petit ami. Son père, en premier lieu, convient qu'il n'est "pas dans le caractère" de sa fille de "partir deux jours". "C'est une petite fille joyeuse, pleine de vie... c'est incompréhensible", se désespère-t-il.

Les informations recueillies par la gendarmerie de Schirmeck tendent à confirmer que Lina n'avait "aucun problème de famille". Le parquet précise que la jeune fille n'a jamais fugué.

Selon le portrait dépeint par Patricia Simoni, la maire de Plaine, Lina est "une enfant normale, sans problème, douce, gentille et souriante".
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