La situation semble délicate au Yémen. Alors que les Saoudiens annoncent un cessez-le-feu de cinq jours qui doit entrer en vigueur le mardi 12 mai, leurs avions de combat et ceux de leurs alliés arabes ont bombardé ce matin l’aéroport international de Sanaa, la capitale. Cet aéroport fermé depuis le début des hostilités, est contrôlé par les rebelles houthis. Il devait rouvrir ses pistes ce week-end aux avions d’aide humanitaire.
Pour l’Arabie saoudite et sa coalition, il est hors de question de laisser le moindre avion se poser sur le tarmac de l’aéroport de Sanaa. La principale crainte est de voir des appareils iraniens violer le blocus et apporter un soutien en armement aux rebelles houthis ; et tant pis pour les millions de civils qui attendent avec impatience l’arrivée des aides humanitaires.
Ali al-Bakhiti, porte-parole des miliciens houthis, s inquiète : « A cause de l’embargo, la population n’a plus de nourriture, plus de carburant, plus de médicaments. A travers leur annonce de cessez-le-feu, les Saoudiens trompent la communauté internationale ».
Une supercherie ?
La trêve humanitaire annoncée par l’Arabie saoudite n’entrera en vigueur que mardi prochain. Pour les Houthis, c’est bien la preuve de la supercherie : « S’il y avait une réelle volonté d’arrêter les combats, le cessez-le-feu devrait être immédiat. Ils parlent d’une trêve humanitaire mais se fichent du désastre dans lequel vivent les populations au Yémen », conclut le porte-parole.
Après un mois et demi de bombardements acharnés, les Saoudiens, sous pression internationale, ont accepté le principe d’un cessez-le-feu, mais maintiennent néanmoins le Yémen sous blocus terrestre, maritime et aérien.
RFI.FR