La junte au pouvoir depuis une semaine au Mali et les émissaires ouest-africains se sont séparés, lundi 24 août, après trois jours de négociations sans accord sur les conditions d'un transfert du pouvoir aux civils, après le coup d'État ayant renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, ont indiqué les deux parties.
Les militaires, confrontés à des protestations sur les réseaux sociaux contre la teneur rapportée de ces pourparlers alors qu'ils avaient été plutôt épargnés jusqu'alors par leurs compatriotes, se sont empressés d'assurer que "rien (n'était) décidé", quelques instants avant de s'asseoir face à la délégation de haut niveau dépêchée par la Communauté des États ouest-africains (Cédéao).
Des sources au sein de la mission ouest-africaine ont prêté aux militaires le projet d'une transition de trois ans, dirigée par un des leurs qui assumerait les fonctions de chef d'État. Dans leur esprit, selon ces sources, un gouvernement composé de militaires et de civils serait mis en place.
Une position bien éloignée du délai "raisonnable" dans lequel la junte promettait des élections générales le soir du coup d'État du 18 août. Éloignée aussi de l'exigence de "retour immédiat à l'ordre constitutionnel" qui est celle de la Cédéao, vivement préoccupée par l'effet produit par le putsch dans un pays en proie depuis des années à une grave crise sécuritaire, économique et politique.
"Je tiens à préciser qu'à ce stade des discussions avec l'équipe de médiation de la Cédéao, rien n'est décidé", a déclaré avec fermeté le colonel Ismaël Wagué, porte-parole des militaires réunis autour du nouvel homme fort, le colonel Assimi Goïta.
"À aucun moment, on n'a parlé de gouvernement à majorité militaire", a-t-il dit. "Toute décision relative à la taille de la transition, au président de transition, à la formation du gouvernement, se fera entre Maliens" et donnera lieu à une "consultation massive", a-t-il assuré aux journalistes rassemblés devant le ministère de la Défense où devaient reprendre les pourparlers.
IBK définitivement écarté
Seule avancée concrète des discussions : les responsables de la junte et les émissaires ouest-africains ont séparément signifié qu'un rétablissement d'Ibrahim Boubacar Keïta dans ses fonctions n'était plus à l'ordre du jour, le chef de l'État renversé le 18 août ayant dit aux émissaires ne plus vouloir gouverner. Le rétablissement d'IBK était une exigence initiale de la Cédéao.
Les chefs d'État de l'organisation, déjà réunis en sommet extraordinaire virtuel jeudi, doivent se concerter à nouveau mercredi et auront à décider, en fonction des résultats obtenus à Bamako, de renforcer ou d'alléger les mesures prises à la suite du coup d'État.
La Cédéao a déjà décidé la fermeture des frontières de ses États membres avec le Mali. Le pays, confronté à un profond marasme, à une crise humanitaire et à la défaillance de l'État, en plus de la propagation du jihadisme et des violences intercommunautaires, n'a pas besoin de telles sanctions.
En mars 2012, un précédent coup d'État, mené par des officiers contre un pouvoir politique accusé d'inaptitude face à de récentes rébellions touareg et jihadistes, avait précipité la déroute de l'armée et une descente aux enfers qui continue aujourd'hui, malgré le soutien d'une communauté internationale inquiète et le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaines.
La violence a depuis gagné le centre du Mali et les pays voisins.
La junte avait fini à l'époque par céder à la pression internationale et à transférer le pouvoir à des autorités civiles intérimaires. Ibrahim Boubacar Keïta avait été élu président en août 2013 et réélu en 2018.
Les militaires, confrontés à des protestations sur les réseaux sociaux contre la teneur rapportée de ces pourparlers alors qu'ils avaient été plutôt épargnés jusqu'alors par leurs compatriotes, se sont empressés d'assurer que "rien (n'était) décidé", quelques instants avant de s'asseoir face à la délégation de haut niveau dépêchée par la Communauté des États ouest-africains (Cédéao).
Des sources au sein de la mission ouest-africaine ont prêté aux militaires le projet d'une transition de trois ans, dirigée par un des leurs qui assumerait les fonctions de chef d'État. Dans leur esprit, selon ces sources, un gouvernement composé de militaires et de civils serait mis en place.
Une position bien éloignée du délai "raisonnable" dans lequel la junte promettait des élections générales le soir du coup d'État du 18 août. Éloignée aussi de l'exigence de "retour immédiat à l'ordre constitutionnel" qui est celle de la Cédéao, vivement préoccupée par l'effet produit par le putsch dans un pays en proie depuis des années à une grave crise sécuritaire, économique et politique.
"Je tiens à préciser qu'à ce stade des discussions avec l'équipe de médiation de la Cédéao, rien n'est décidé", a déclaré avec fermeté le colonel Ismaël Wagué, porte-parole des militaires réunis autour du nouvel homme fort, le colonel Assimi Goïta.
"À aucun moment, on n'a parlé de gouvernement à majorité militaire", a-t-il dit. "Toute décision relative à la taille de la transition, au président de transition, à la formation du gouvernement, se fera entre Maliens" et donnera lieu à une "consultation massive", a-t-il assuré aux journalistes rassemblés devant le ministère de la Défense où devaient reprendre les pourparlers.
IBK définitivement écarté
Seule avancée concrète des discussions : les responsables de la junte et les émissaires ouest-africains ont séparément signifié qu'un rétablissement d'Ibrahim Boubacar Keïta dans ses fonctions n'était plus à l'ordre du jour, le chef de l'État renversé le 18 août ayant dit aux émissaires ne plus vouloir gouverner. Le rétablissement d'IBK était une exigence initiale de la Cédéao.
Les chefs d'État de l'organisation, déjà réunis en sommet extraordinaire virtuel jeudi, doivent se concerter à nouveau mercredi et auront à décider, en fonction des résultats obtenus à Bamako, de renforcer ou d'alléger les mesures prises à la suite du coup d'État.
La Cédéao a déjà décidé la fermeture des frontières de ses États membres avec le Mali. Le pays, confronté à un profond marasme, à une crise humanitaire et à la défaillance de l'État, en plus de la propagation du jihadisme et des violences intercommunautaires, n'a pas besoin de telles sanctions.
En mars 2012, un précédent coup d'État, mené par des officiers contre un pouvoir politique accusé d'inaptitude face à de récentes rébellions touareg et jihadistes, avait précipité la déroute de l'armée et une descente aux enfers qui continue aujourd'hui, malgré le soutien d'une communauté internationale inquiète et le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaines.
La violence a depuis gagné le centre du Mali et les pays voisins.
La junte avait fini à l'époque par céder à la pression internationale et à transférer le pouvoir à des autorités civiles intérimaires. Ibrahim Boubacar Keïta avait été élu président en août 2013 et réélu en 2018.