Attention "Excellence", ça râle!

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 9 Septembre 2015 à 22:41 modifié le Jeudi 10 Septembre 2015 13:16

L'actuel "homme fort du pays", le Président Macky Sall gagnerait, pendant qu'il est encore temps, à prêter une oreille attentive à la République qui gronde, essayer de comprendre ce Sénégal qui gronde pour paraphraser le célèbre Jean Claude Guillebaud, lequel faisait cas de" cette France qui gronde".

Encore faudrait-il comprendre ,au juste, ces Sénégalais en colère. Et, osons-le dire, depuis l'avènement du Président Sall, cette frange qui gronde, ne se limite plus aux catégories dites pauvres. Un redoutable glissement de terrain a chamboulé le paysage politico-social du Sénégal: le déclassement des classes moyennes.

Depuis quelques temps, pour ne pas dire depuis l'avènement de notre "Président bien adoré", pour parler comme l'autre sublime consoeur, les classes dites moyennes sont gagnées par un sentiment de précarité qui les rapproche irrésistiblement des franges dites "basses classes", ou "populaires". Et, l'Histoire nous a prouvé que c'était un signe annonciateur d'orages politiques. Des échos qui nous parviennent et certainement à notre "Prési bien adoré" -qui est le mieux informé du pays- la fracture sociale, telle que ressentie par la majorité des Sénégalais ne se situe plus au même endroit. Autrement dit,  même les classes dites moyennes redoutent le pire. Ce serait folie, particulièrement pour notre "Président bien adoré" que d'ignorer cette donne. Et pareil glissement de la tectonique sociale n'en demeure pas moins redoutable, pour ne pas dite périlleuse.

Une autre escalade somme toute dangereuse reste les coupures intempestives d'électricité. A titre illustratif, en ce mercredi 9 septembre 2015, les populations de Yeumbeul Sud, sont spontanément descendus dans la rue pour battre le macadam et protester contre leur privation de "jus" (électricité). 
Quid des inondations? En tous les cas, il nous revient un ressentiment tenace que nombre de banlieusards éprouvent à la suite d'une déception, pour ne pas dire des inondations qu'ils considèrent comme une injustice.

Bref, dresser une liste exhaustive des rancoeurs relève de la mission impossible; tellement le sentiment de frustration est le mieux partagé au sein des populations. Pour ainsi dire que la face émergée de l'iceberg a été relaté. Que dire du secteur privé Sénégalais "voué à l'agonie"?
Et, ce qui fait surtout gronder nombre de Sénégalais n'en demeure pas moins le recyclage (appelons-le ainsi) d'anciens pontes du régime Wade dans l'actuel régime par notre "Président bien adoré" devenu "méconnaissable", selon les échos qui nous parviennent. Pour d'aucuns, Macky, qui a tant claironné une "gouvernance vertueuse", entre autres, est "difficile à reconnaître", allusion faite à la promotion de la transhumance qu'il a "himself" combattu dans un passé récent.

Autres échos qui nous parviennent: nombre de Sénégalais grondent  pour la bonne et simple raison qu'ils ont fini de juger la traque des biens supposés mal acquis de sélective, arguant que Karim Wade-pas du tout exempt de reproches- n'est qu'un "petit poisson" au regard des requins qui ont pullulé durant ces "12 folles années" du régime WADE.

Où en est ce tableau qu'un éminent maître des poursuites -limogé- avait dépeint du Sénégal sous Wade? Le commun des Sénégalais  a  été bassiné de la découverte de choses accablants, inédits...
Bref, qu'en est il de cette facture des détournements et malversations qui seraient perpétrés en toute impunité sous Wade et qui ont atteint une ampleur inégalée? Où sont ces preuves irréfutables qui auraient impliqué un si grand nombre de pontes sous Wade? Pourquoi ces délinquants à col banc dont la liste a été divulgué par la Crei n'ont pas encore connu la paille humide des cachots, ni même la garde à vue? 
D'où la conviction de ces Sénégalais, qui croient mordicus qu'il y'a anguille sous roche et qui pourraient se fâcher pour de...bon.

A bon entendeur...

Edouard

 

Mamadou Ndiaye
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