Le phénomène inquiète de plus en plus. Depuis quelques temps au Sénégal, tuer un être humain semble être devenu un acte banal pour certains, qui n’hésitent pas à ouvrir le feu sur d’honnêtes citoyens ou à tuer lâchement par arme blanche.
Ce qui préoccupe nombre de sénégalais qui se questionnent sur les raisons de la montée d’un tel type de comportement. Si le chef de l’Etat a demandé aux Sénégalais de faire une introspection et de revoir leurs comportements, le sociologue Aly Khoudia Diaw s’est, lui, penché sur les racines de ce mal qui gangrène aujourd’hui notre société.
Causes sociales : «Un recul de la morale»
«La société sénégalaise connait depuis peu une recrudescence des meurtres en tous genres. Et cette situation à des origines éducationnelles, psychologiques et morales, mais surtout économiques et conjoncturelles », diagnostique le spécialiste. Car estime-t-il, «l’éducation a une dimension très importante dans le façonnement de l’individu car c’est elle qui définit et encadre les interdits sociaux, qui fixe à l’individu les limites à ne pas franchir, mais que surtout il y avait le poids de la société et de la communauté sur la conscience collective». En effet, auparavant, rappelle Aly Khoudia Diaw, dans nos familles, les membres étaient «tellement bien éduquées que la personne elle-même s’interdisait certaines choses pour ne pas salir le nom de sa famille, de ses parents et partant le nom de la communauté. Chaque famille avait pour ses enfants des vertus et des valeurs à défendre et cela était source de cohésion et de paix sociale ». Des valeurs que notre société perd de plus en plus de nos jours: «C’est ce genre de pratique qui a disparu aujourd’hui et qui fait que de nos jours, il y a un recul de la morale, de la religion et les enfants d’aujourd’hui sont plus proches des modèles et rappeurs américains que de Koch Barman Fall et des érudits et références sénégalaises », déduit M. Diaw.
Causes économiques: «L’argent, la femme…»
Les causes de tels comportements sont aussi à chercher dans le cadre économique. Le sociologue explique: «D’autres parts, l’aspect économique n’est pas à négliger car finalement tout se ramène à la conjoncture économique actuelle. Or, Karl Marx disait que la conscience (esprit de soi et conscience de soi) est le reflet des conditions matérielles d’existence et c’est elle qui dicte les conduites et les motivations, mais surtout le jeu des acteurs comme diraient Crozier. Tout se ramène donc à la quête du bonheur à tout prix et pour cela il faut de l’argent et de nos jours il est devenu la source de tous nos maux, avec la femme bien sur. La femme tout comme l’argent sont objets de désirs jusqu'à la déraison et le présumé meurtrier de la dame Fatoumata Matar Ndiaye ne dira pas le contraire. Il a été prisonnier de ses désirs, de ses fantasmes, de ses schémas de représentation et de la volonté de les assouvir coûte que coûte et même s’il le faut au-delà et en dehors de toutes les règles normatives de la société. Une fois que le plan a été bien muri, la raison a quitté progressivement la conscience du bonhomme qui entre dans une phase d’excitation et de distractibilité avancées qui le transforme en animal puisque ses faits et gestes, même s’ils sont conscients, n’intègrent plus le normal et le pathologique », explique Aly Khoudi Diaw.
Conseils et alerte du sociologue
A ceux qui ont des armes à feu, le sociologue conseille : «Dans le cas du taximan tout comme dans le cas de la dame du conseil économique , social et environnemental, l’arme n’est pas important, que ce soit en pistolet ou avec l’aide d’un couteaux, le résultat est le même, il faut seulement conseiller aux gens de ne jamais avoir une arme à feu à leur portée car en cas de colère et de disputes, il est difficile d’avoir ce que l’on appelle dans le jargon, ‘‘le self contrôl, ou ‘‘mind contrôl’’ qui signifie le contrôle de soi. Quant à la banalisation, vous connaissez le processus, la première fois, elle est événementielle, choquante et apeurant, la seconde fois elle est juste terrible et désolante, la troisième fois elle se banalise et on en parle moins».
Youssouf SANE
Auteur: Seneweb.com
Ce qui préoccupe nombre de sénégalais qui se questionnent sur les raisons de la montée d’un tel type de comportement. Si le chef de l’Etat a demandé aux Sénégalais de faire une introspection et de revoir leurs comportements, le sociologue Aly Khoudia Diaw s’est, lui, penché sur les racines de ce mal qui gangrène aujourd’hui notre société.
Causes sociales : «Un recul de la morale»
«La société sénégalaise connait depuis peu une recrudescence des meurtres en tous genres. Et cette situation à des origines éducationnelles, psychologiques et morales, mais surtout économiques et conjoncturelles », diagnostique le spécialiste. Car estime-t-il, «l’éducation a une dimension très importante dans le façonnement de l’individu car c’est elle qui définit et encadre les interdits sociaux, qui fixe à l’individu les limites à ne pas franchir, mais que surtout il y avait le poids de la société et de la communauté sur la conscience collective». En effet, auparavant, rappelle Aly Khoudia Diaw, dans nos familles, les membres étaient «tellement bien éduquées que la personne elle-même s’interdisait certaines choses pour ne pas salir le nom de sa famille, de ses parents et partant le nom de la communauté. Chaque famille avait pour ses enfants des vertus et des valeurs à défendre et cela était source de cohésion et de paix sociale ». Des valeurs que notre société perd de plus en plus de nos jours: «C’est ce genre de pratique qui a disparu aujourd’hui et qui fait que de nos jours, il y a un recul de la morale, de la religion et les enfants d’aujourd’hui sont plus proches des modèles et rappeurs américains que de Koch Barman Fall et des érudits et références sénégalaises », déduit M. Diaw.
Causes économiques: «L’argent, la femme…»
Les causes de tels comportements sont aussi à chercher dans le cadre économique. Le sociologue explique: «D’autres parts, l’aspect économique n’est pas à négliger car finalement tout se ramène à la conjoncture économique actuelle. Or, Karl Marx disait que la conscience (esprit de soi et conscience de soi) est le reflet des conditions matérielles d’existence et c’est elle qui dicte les conduites et les motivations, mais surtout le jeu des acteurs comme diraient Crozier. Tout se ramène donc à la quête du bonheur à tout prix et pour cela il faut de l’argent et de nos jours il est devenu la source de tous nos maux, avec la femme bien sur. La femme tout comme l’argent sont objets de désirs jusqu'à la déraison et le présumé meurtrier de la dame Fatoumata Matar Ndiaye ne dira pas le contraire. Il a été prisonnier de ses désirs, de ses fantasmes, de ses schémas de représentation et de la volonté de les assouvir coûte que coûte et même s’il le faut au-delà et en dehors de toutes les règles normatives de la société. Une fois que le plan a été bien muri, la raison a quitté progressivement la conscience du bonhomme qui entre dans une phase d’excitation et de distractibilité avancées qui le transforme en animal puisque ses faits et gestes, même s’ils sont conscients, n’intègrent plus le normal et le pathologique », explique Aly Khoudi Diaw.
Conseils et alerte du sociologue
A ceux qui ont des armes à feu, le sociologue conseille : «Dans le cas du taximan tout comme dans le cas de la dame du conseil économique , social et environnemental, l’arme n’est pas important, que ce soit en pistolet ou avec l’aide d’un couteaux, le résultat est le même, il faut seulement conseiller aux gens de ne jamais avoir une arme à feu à leur portée car en cas de colère et de disputes, il est difficile d’avoir ce que l’on appelle dans le jargon, ‘‘le self contrôl, ou ‘‘mind contrôl’’ qui signifie le contrôle de soi. Quant à la banalisation, vous connaissez le processus, la première fois, elle est événementielle, choquante et apeurant, la seconde fois elle est juste terrible et désolante, la troisième fois elle se banalise et on en parle moins».
Youssouf SANE
Auteur: Seneweb.com