Allocution du Président de la République: Sommet des Nations Unies sur le développement durable

Rédigé par Dakarposte le Dimanche 27 Septembre 2015 à 23:11 modifié le Dimanche 27 Septembre 2015 23:15

New York, le 26 septembre 2015




Monsieur le Président,

Chers Collègues,

Mesdames, Messieurs les Chefs de délégations,

Monsieur le Secrétaire General,

Mesdames et Messieurs,



Il y a quinze ans, les Dirigeants du monde s’étaient réunis ici, dans l’ambition commune d’œuvrer ensemble pour faire reculer la pauvreté, combattre la faim, la maladie et l’exclusion sociale, promouvoir l’éducation et l’égalité des sexes, et assurer une meilleure protection de l’environnement.

Avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement, le chemin était ainsi balisé pour réduire les inégalités au sein et entre les pays et arrêter l’exploitation irrationnelle des ressources de la planète.

Des solutions pratiques existent à cet effet. Et les coûts, pour assurer notre destin commun et celui des générations futures sont à notre protée.

Au cours des quinze dernières années, des efforts significatifs ont été consacrés à l’éducation, la santé, l’amélioration de la condition de la femme et l’accès à l’eau potable. 

Mais dans ces domaines comme dans d’autres cibles, nous sommes encore loin du compte à l’heure du bilan.

Dans nombre de pays, l’élimination de la faim, la réduction de la mortalité maternelle et infantile, l’accès à l’énergie et à l’assainissement et la protection efficace de l’environnement restent encore des objectifs à atteindre.

A travers le monde, des millions d’hommes et de femmes de tous âges continuent de vivre dans l’extrême dénuement. 

En juillet dernier, à Addis Abeba, la 3e Conférence sur le financement du développement a montré nos limites dans la mobilisation des ressources au soutien des politiques de développement.

Dans quelques semaines, la Conférence de Paris sur le climat nous donnera l’occasion d’agir ensemble pour freiner le réchauffement climatique. Il y va du devenir de notre planète, notre seul et unique habitat. 

Là aussi, nous savons sans équivoque ce qu’il faut faire avant qu’il ne soit trop tard. 

Des normes ont été établies, notamment la responsabilité commune mais différenciée et le principe du pollueur-payeur. Faisons en sorte que ces obligations soient pleinement assumées à la COP 21 de Paris. 

C’est ainsi que nous pourrons contenir l’émission des gaz à effet de serre, mobiliser les ressources nécessaires au financement du Fonds vert pour le climat, soutenir les efforts d’adaptation aux changements climatiques et contribuer au transfert de technologies adaptées aux besoins des pays cibles.

Les ressources du Fonds vert et le transfert de technologies adaptées ne procèdent pas de l’aide. Il s’agit, en réalité, de compenser la perte de compétitivité des pays éligibles, auxquels on a demandé, pour la sauvegarde de notre environnement commun, de renoncer à des énergies moins coûteuses, mais plus polluantes,que les pays nantis ont utilisées sur des siècles pour assurer leur développement. 

Le monde meilleur que nous voulons, dans une planète viable pour les générations actuelles et futures, est à ce prix.

Et dans ce prix à payer pour préserver les conditions de vie sur terre, il est temps de taire les égoïsmes nationaux et particuliers, de manière à ce que les périls qui nous affectent déjà ne prennent une ampleur irréversible. 

Le Sénégal souhaite également que le nouvel agenda des Objectifs de Développement Durable donne plein effet :

➢ au renforcement de la lutte contre l’évasion fiscale, les flux financiers illicites et autres pratiques illégales ;

➢ au financement des infrastructures indispensables au développement à long terme ;

 et à la juste rémunération des contrats miniers et pétroliers, dans le  respect des exigences d’équité, de justice sociale et de responsabilité sociétale de l’entreprise. En ma qualité de Président du Comité d’orientation du NEPAD, je renouvelle l’appel de l’Afrique à la mise en œuvre diligente  de l’initiative CONNEX, du G7 sur le soutien aux pays en développement dans les négociations de contrats complexes, en particulier dans l’industrie extractive.

Il reste que la croissance, le développement et la prospérité relèvent avant tout d’une responsabilité nationale. C’est pour y répondre que nous avons mis en place le Plan Sénégal Emergent (PSE) pour une transformation structurelle de notre économie, le développement durable, solidaire et partagé, le renforcement de la bonne gouvernance et de la démocratie.

Le PSE traduit notre vision d’un  développement fondé sur l’intensification de l’effort interne, le partenariat et l’investissement.

Monsieur le Président, avec toutes mes félicitations et mes vœux de succès dans la conduite de nos travaux, je souhaite plein succès à notre Sommet.

Fin. 
Cheikh Amidou Kane
Recommandé Pour Vous